17. Toi et moi seulement

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En sortant de la pièce, je constate que nous sommes toujours chez les parents d'Emma. Bash a passé la nuit avec moi, ils ne l'ont donc pas vu sortir depuis que je l'ai fait entrer après le souper. Je me sens soudainement mal pour Emma. Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement entre eux deux pendant ces 6 derniers mois, mais je suis persuadé de sa réaction.

-Je vais avertir Emma de mon départ.

Surprise et heureuse à la fois, je lui saute au cou.

-Alors tu as décidé de venir avec moi? Nous verrons en temps et lieux la réaction de Francis. Mais je ne le laisserais pas te faire la morale, je resterais à tes côtés contre lui s'il le faut.

Je le relâche et il me sourit. Son sourire que je n'ai pas vu durant des mois me fais chaud au coeur et je le contemple un moment.

Je porte une main à sa joue d'un geste passionné et je mémorise ce sourire sincère qui est le sien.

Emma nous surprend à ce moment, et le sourire de Bash disparaît si rapidement que mon cœur s'effondre.

Je le laisse se diriger vers elle. Je, pendant ce temps, vais préparer mon cheval. J'installe la scelle correctement, afin de me faire de la place derrière Bash pour galoper jusqu'en France. Nous serons serrés, mais nous n'avons pas d'autre choix.

Lorsque Bash me rejoint à l'extérieur, son expression est neutre. Je n'ai pas envie de lui demander comment il s'y est pris, ce qu'il lui a dit. Je vois bien qu'il est touché par cette séparation. Il a quand même passé 6 mois avec cette fille, que je connais à peine.

Je laisse de côté la jalousie pour l'accueillir près du cheval.

-Tu montes devant. Nous avons environ 7 jours de voyage à faire. Francis a repris le plan, mais nous irons en acheter une à la grande place avant de partir.

-Repris?

-Oui, je lui ai volé lors de notre voyage. Il était présent. Mais je suis parti sans lui lorsqu'il était endormi. Je voulais te retrouver avant qu'il ne soit trop tard.

-Francis est venu ici te reprendre la carte? Et il ne m'a pas dit un mot, il n'est pas venu me voir.

Je perçois la déception et la surprise dans son ton.

-Je ne crois pas que mon arrivée au royaume sera bien annoncée. J'étais mourant.

-Il est arrivé alors que le docteur nous vendait le remède. Il savait que tu iras mieux.

-Ce n'est pas une excuse. Il est venu ici te reprendre la carte, rien de plus.

Bash a peut-être raison, mais je doute que Francis ne se soucie aucunement de son frère. Sauf qu'une partie de moi veut croire Bash. Ce qu'il ressent m'atteint. Il est blessé.

-Il ne sera donc pas heureux de me revoir en France.

-Il le sera. Pour moi.

-Pour toi?

-Il sait que je ne veux pas vivre sans toi, que je ne peux pas. Il sait que tu me rendras heureuse, et c'est ce qu'il veut que je sois, je crois.

Il hoche la tête. Mais son hochement de tête est incertain. Il ne semble pas convaincu.

Il m'aide à monter sur le cheval et il monte à son tour. Je l'enlace et nous partons.

Le voyage se fait sans encombre. Après être passé à la grande place pour acheter une carte, nous avons commencé notre voyage vers la France sans s'arrêter.

À la nuit tombée, nous campons. Les couvertures sont attachées aux sangles du cheval et nous nous installons sur le sol, près des arbres pour nous protéger de la pluie s'il y a lieu.

Il fait froid les nuits, mais Bash et moi nous nous tenons chaud, avec quelques caresses ici et par là, il n'y a pas moyen de refroidir. Et si je frissonne ce n'est pas parce que j'ai froid, mais parce que bash me fait plaisir.

Nous nous endormons rapidement. Toutes les nuits, je me répète que je ne pourrais être plus heureuse qu'être avec lui. Son corps près du mien me rassure, ses bras autour de moi me réconforte, sa respiration m'apaise et sa présence me comble.

Je ne veux pas que le soleil se lève au lever du matin.

Il me réveille doucement, en embrassant l'arrière de mon oreille puis mon oreille tout entière.

-Bash.

Je souris.

-On doit continuer notre chemin.

-Restons un peu. Nous ne sommes pas pressés. Profitons encore de ce moment.

Les rayons du soleil filtrent au travers ses yeux qui brillent.

-Profitons d'une journée ensemble. Seulement toi et moi, aucune politique, aucun engagement. Je ne suis pas la reine et tu n'es pas un bâtard. Juste toi et moi.

-Ça me plairais beaucoup.

Il m'embrasse, ses lèvres trouvent les miennes.

Reign | Bash & Mary | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant