15. Le péché de Mary

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Une semaine a passé. Bash commence tout juste à se remettre de sa grippe qui a faillis le tuer.

Hier, il s'est redressé dans le lit, sans souffrir par ses muscles tendus et endoloris. Aujourd'hui il s'est levé et il a mangé avec nous pour le souper.

La famille me recueillis le temps que je mette les voiles. Ils nourrissent mon cheval également. Je leur suis reconnaissante pour leur hospitalité.

J'ai eu tort de penser qu'ils complotaient contre la France. En vérité, ils n'ont jamais empoisonné Bash, ni lui vouloir du mal.

Je dors dans une chambre à rangement. Il n'y a pas de lit, mais nous avons mis du foin et des feuilles pour me faire un semblant de lit. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus confortable, mais c'est mieux que de dormir directement sur le bois du plancher.

Après le souper, Bash et moi nous nous sommes retirés de table, après avoir disposé de nos assiettes. Emma nous a jeté un coup d'oeil tandis que nous allions dans la chambre à rangement. J'ai des choses à lui dire, et je dois partir bientôt, maintenant qu'il va véritablement mieux.

Bash hausse les sourcils en voyant mon ''lit'' et son expression change de la surprise au désolement.

-Tu vas me dire que tu dors sur...

-Chut.

Il fronce les sourcils et se tait.

Je réfléchis un moment avant de me lancer.

-Je vais devoir retourner en France. Je ne peux pas rester plus longtemps, maintenant que je sais que tu vas bien.

Il hoche la tête, et il aborde une expression neutre, presque mécontente.

-Je voulais savoir si tu... Si tu revenais avec moi?

Il tourne la tête vers la cuisine, mais j'ai fermé la porte. Je sais que c'est Emma qu'il aurait regardée si elle aurait été ouverte.

-Tu n'as pas amener ton or, pourquoi?

-Je ne voulais pas être considéré comme le bâtard riche que je suis. Je ne voulais pas qu'Emma et sa famille me voit comme un seigneur de France, mais simplement comme Bash. Je n'ai pas amené mon or parce que je voulais être comme eux, me mêler à eux et je voulais être sur le même pied d'égalité. Ainsi, ils ont pu voir ma vraie valeur. Et l'argent n'en fais pas partis. Ici, je travail, je récolte ce que je sème. Je vis.

À l'entendre s'expliquer, je perçois de l'admiration. Il aime être ici.

J'ai un pincement au coeur. Il ne viendra donc pas.

-Est-ce que tu l'aimes?

Il se déplace dans la pièce.

-Je pourrais. Si je ne pensais pas constamment à toi, je pourrais.

Je ne respire plus pendant quelques secondes. La douleur se localise au fond de mon coeur et j'ai envie de disparaître.

-Alors je n'ai plus aucune raison de rester.

Je lui tourne le dos. Je veux qu'il dispose. Je veux qu'il s'en aille. Je veux dormir une dernière nuit sur ce tas de paille et fuir au matin levé.

-Mary.

Il tente de me toucher le coude de ses doigts, mais je m'écarte brusquement. Tout ce qu'il dira, tout ce qu'il fera, je ne pourrais m'enlever de la tête le fait qu'il me laissera partir et qu'il tombera amoureux d'une autre.

-Va-t-en Bash.

-Non.

J'inspire. Crispant les lèvres.

-Je veux que tu partes. Laisse-moi seule.

Il laisse tomber son geste délicat vers mon coude et m'empoigne les bras. Il me retourne vers lui rapidement et pendant un moment j'ai peur. Je me souviens de la forêt, quand Francis à ordonné aux soldats de m'agresser. Je croise ses yeux sincères et ma peur s'évanouis. Bash ne me ferait jamais de mal.

Il me regarde un peu trop longtemps, et intimidé je détourne le regard. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi.

-Ne me fais pas la tête. Tu as toi-même choisis Francis. Pourquoi je ne pourrais pas en faire autant avec Emma?

-J'ai choisis Francis par devoir! Parce que je n'avais pas le choix !

-Tu avais le choix. J'allais être légitimité.

Je secoue la tête. Je n'ai pas envie de me battre avec Bash avant mon départ.

-J'étais fiancée à Francis depuis mes 6 ans. J'ai grandi sachant que je le mariais un jour. Le moment venu, j'ai fait ce que l'on m'avait imposé et répété. De plus, je connaissais Francis depuis mon enfance. J'ai imaginé notre mariage. Je suis tombé amoureuse de toi, avant même de te connaître. Toi je t'ai vu... et...

Je veux me détourner, mais il me maintient. Je secoue les bras pour qu'il me relâche, mais il resserre sa prise.

-Bash, tu me fais mal.

Sur ce dévouement, il me relâche et je le regarde.

-Je t'aime.

C'est lui qu'il l'a dit. Le plus naturellement du monde. Comme s'il l'avait toujours dit, comme si jamais il en douterait.

Je me perds dans ses yeux. Il est magnifique.

-Je...

J'ai envie de lui dire, mais je sais que nous ne serions jamais ensemble et je préfère me faire à l'idée maintenant. Alors qu'il est là, devant moi.

Il attend. Patient et grand.

-Je ne peux pas.

Il ferme les yeux de déception.

Puis il se retourne pour quitter la pièce. Sa main se referme sur la poignée et avant qu'il ne la tourne, je me précipite sur lui. Je pose ma main sur son épaule et le force à se tourner vers moi. Je prends ensuite son visage entre mes mains et je plaque mes lèvres sur les siennes. Mon coeur bat la chamade et je faiblis, mais Bash me retient. Il me maintient en place et m'embrasse à son tour.

J'ai envie de me perdre dans le néant pour toujours avec ses lèvres sur les miennes. Je n'ai plus envie de rien d'autre que lui.

Emporté par notre folie, il me dépose sur le lit de paille et se positionne au-dessus de moi. Je suis ivre de lui, ivre de ses baisers, ivre de ses mains sur mon corps, ivre de son souffle contre ma peau.

Sa main qui se promène sur mon corps descend jusqu'à mes cuisses et je me crispe.

Je le veux plus que tout à cet instant, et tous les instants de ma vie. Mais si je fais cela, je trahirais Francis. Si je tombe enceinte, Francis saura que l'enfant ne vient pas de lui. Car après ma fausse couche, nous n'avons plus recommencer.

J'ai envie d'arrêter Bash, mais j'ai plus envie de le laisser continuer.

Je l'immobilise, enfermant ses poignets dans mes mains et je serre. Il s'arrête et me regarde.

Je me dégage de sous son corps et je le pousse sur le côté, il se couche et je me positionne au-dessus de lui à mon tour.

Normalement, c'est moi qui regarde Bash de haut. Mais dans cette position, c'est lui qui me regarde de haut et moi de bas. Il semble vulnérable ainsi, mais si beau. Avoir l'avantage d'être au dessus lui me fait réaliser à quel point il est à moi.

Il ne bouge pas, pendant ce moment intense où je le fixe et me perd.

Je glisse mes mains sur son torse et son ventre. Il est chaud et cela suffit à m'emporter.

Je me penche et l'embrasse. Il emprisonne ma tête dans sa main pour me maintenir en place alors qu'il m'embrasse en retour.

-Je t'aimerais toujours.

J'ai chuchoté. Il ne répond pas. Il m'embrasse sans plus s'arrêter.

Il n'a pas besoin de le dire, il me le montre suffisamment.

Reign | Bash & Mary | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant