CHAPITRE DOUZE.

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PDV ALASTAIR.

Les choses se sont très vite enchainées. J'ai hurlé dans le couloir, et un professeur est sorti d'une salle. Je ne savais pas qu'il y avait des cours, dans ce bâtiment. Il a immédiatement appelé les secours. Rex ne se réveillait pas. Je l'ai allongé sur le sol et je lui ai donné au moins trois gifles avant de comprendre que ça ne servait à rien.

Les pompiers sont très vite arrivés. Ils lui ont mis un masque à oxygène, ils l'ont posé sur un brancard, puis hop, ils ont disparu. Moi, j'étais toujours en état de choc, assis sur une chaise que quelqu'un a sorti de la salle de classe. On m'a apporté de l'eau, et une barre de céréales sucrée.

Quand je me suis senti mieux, j'ai bredouillé des remerciements, les joues rouges et une migraine bien installée. J'ai voulu savoir si les pompiers avaient dit où ils le transféraient, mais personne ne savait rien. On m'a conseillé de rentrer chez moi, et c'est ce que j'ai fait.

- Hé mec, ça va ?

Enzo me fait signe devant le visage. Paraît que je suis blanc comme un linge. Il m'oblige à m'asseoir dans la cuisine. Puis Julias arrive. Cole. Merrill. Une fille. Sans doute la copine de Julias. Encore une fois, on me fait boire de l'eau.

- J'suis responsable, je murmure en regardant toujours dans le vide.

Mais au final, après un moment - peut-être dix minutes, ou vingt. Ou peut-être plus - je reprends mes esprits. Le choc semble être un peu passé. Et je leur explique. Je leur dis que j'étais avec Rex pour aller au club de débats, qu'il a eu une sorte d'absence puis qu'il s'est évanoui. Au début, aucun des gars ne dit quelque chose.

- Rex, c'est pas celui avec qui t'avais fait un devoir, une fois ? Celui qui était venu à la maison ?

- Si si, c'est lui. Il est dans mon groupe aussi, cette année.

- Ah mais attends, c'est pas le gars bouclé qui met des jeans aussi serrés que toi ? Il est toujours ... genre devant le prof ?

- C'est bien Merrill !

Je le félicite sur un air sarcastique et Julias lui envoie une tape derrière la tête. Que Cole pose la question, c'est normal, il ne l'a vu qu'une fois pour l'exposé. Mais Merrill, qui le voit tous les jours en classe ? Non, quand même. Enzo et Cole ricanent.

- Ouais bah ça va, je peux pas tout retenir non plus ...

Après un silence, les gars reprennent la parole, pour me dire que je ne suis pas responsable. Et je constate qu'aucun d'eux ne m'a demandé ce que je faisais avec lui, ni même pourquoi on allait au club de débats. Parce qu'ils ne trouvent pas ça bizarre. C'est anodin, pour eux. Ils s'en foutent, des gens avec qui je traine.

- Vous pensez que je dois aller le voir à l'hôpital ?

- Faut que tu fasses comme tu le sens. Mais si t'as besoin, on peut t'accompagner.

Et c'est comme ça que Enzo nous entasse tous dans sa voiture. Je suis sur la banquière arrière, coincé entre Julias et Merrill. Cole est sur le piège passager, devant. La copine de Julias est rentrée chez elle. C'est Cole qui se charge de trouver l'hôpital sur son GPS. Mais bon, forcément, il y a aussi des cliniques. Alors on ne sait pas où aller, sans indication. On va au plus près. Il n'y est pas.

Je crois qu'on a tourné près de deux heures, à cause des bouchons et des rues à sens interdit qu'on a croisé. On était tous en train de s'énerver dans la voiture. Mais finalement, on a réussi à trouver le bon hôpital. Je demande la chambre à l'accueil, mais on me dit que je ne peux pas le voir.

Apprivoisable (Tome 1 - AVIFic - BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant