CHAPITRE ONZE.

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PDV REX.

- C'est pas trop tard pour s'inscrire ?

- Tu as peur ?

J'ai fini par apprivoiser certaines de ses expressions. Je sais qu'il est nerveux à l'idée de participer aux débats. Je ne sais pas quel est le thème du jour, mais n'importe qui peut proposer un sujet. On peut même en aborder plusieurs dans la séance. C'est en tout cas ce que m'a dit Abby. Je lui ai envoyé un message à propos du club, puisqu'elle y est membre. Je me demande comment elle fait pour tout gérer. Son cheval, ses études, le club de débat, les cours de guitare, le club de littérature américaine, le yoga ... et sans doute d'autres activités dont elle ne m'a pas parlé.

- Ton week-end avec tes parents s'est bien passé ?

- Ça va. Mon père nous a présenté sa nouvelle copine.

- Et ... ?

- Elle est cool. Elle a un ou deux ans de plus que lui, elle travaille comme commerciale. En vrai elle est sympa.

- Tant mieux alors ?

- Je sais pas. Ma mère est toujours célibataire, j'ai l'impression que ça lui a renvoyé son échec en pleine gueule. Enfin, elle m'assure que non, qu'elle est contente pour mon père mais ... je sais pas. C'est pas ce que je pense.

- Si déjà t'arrives pas à savoir ce que toi tu ressens vis à vis de cette femme, n'essaie pas de savoir ce que d'autres gens pensent. N'essaie pas de te mettre à leur place.

Je suis resté sérieux dans mes propos, et je crois que mon ton un peu trop professionnel l'a déstabilisé. Il se mordille la lèvre inférieure, les mains dans les poches et les épaules un peu rentrées. Je m'arrête face à lui et le force à capter mon regard. Encore une fois, je dévore intérieurement ses magnifiques prunelles d'acier. Je m'y perds à chaque fois.

- Non mais ... Rex. Mais Rex qu'est-ce que tu fous, là ?

Et je reviens à moi. Encore une absence. Encore un moment où je n'ai pas contrôlé ce que j'ai fait. Qu'est-ce que j'ai fait, d'ailleurs ? Il me regarde avec un air d'incompréhension. Je ne peux pas lui dire que ce n'est pas ma conscience qui a dicté ce que j'ai fait, il me prendrait pour un fou. Et je ne suis pas fou. Putain.

- Hm, pardon. Je sais pas ce qui m'a pris.

Puis je comprends. Je crois que j'ai tenté de l'embrasser. Dans le hall. Ou peut-être pas. Je tiens ses mains dans les miennes. Je n'ai plus mon attelle, et apparemment ça a bien cicatrisé. « T'as de la chance, gamin ». Gna gna gna. Ses paumes sont douces. Plus que les miennes. On dirait que je suis un caillou, moi.

Je lâche ses mains et m'en vais vers la salle où Abby m'a dit qu'il fallait se rendre. J'ai les idées en vrac. Je suis un peu retourné. En fait, si j'ai fait quelque chose sans le contrôler - comme bien trop souvent - je réalise que j'ai quand même envie de l'embrasser. Depuis longtemps. Et que je me suis toujours retenu. Pas parce que j'ai peur de son rejet - au moins j'aurais une raison valable de le détester et de chercher à lui nuire - mais parce que j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Et j'ai peur que ce baiser veuille dire quelque chose de différent pour lui comme pour moi.

Je ne suis pas amoureux. Je ne suis même pas attaché. Ou en tout cas, pas attaché dans le sens où on l'entend. Mais il ne me laisse pas indifférent. Il me plait. Physiquement. Mentalement. Sur tous les points.

En lui donnant tous ces défis, j'ai envie de le pousser hors de ses limites. J'ai envie de le voir exploser. En bien comme en mal. J'ai envie qu'il me donne des raisons de le haïr. Non, en fait, ce n'est pas exactement ça. Et voilà que ça recommence. Je suis confus. Terriblement confus.

Je serre les poings. Je suis énervé. Parce que je ne contrôle pas mes pensées, parce qu'elles ne sont pas claires, je me perds. Je me mords la lèvre, je sens le goût âpre du sang sur ma langue. Mais je n'ai pas mal. Je continue à mordre. Je n'arrive pas à lâcher la boucle. Je suis coincé à l'intérieur. Je suis aspiré dans ce tourbillon qui devient de plus en plus sombre.

PDV ALASTAIR.

Un autre changement de comportement. Je le vois à son regard. Tantôt, il était ... lubrique ? Je ne sais pas trop, mais il m'a un peu effrayé. Il avait encore une fois l'air d'être une autre personne. Un pervers, presque. Bon j'exagère, mais c'est un peu l'idée quand même. Je n'avais pas l'impression d'être face à Rex. En plus, il n'a pas eu l'air de se rendre compte de son comportement. Quand il est revenu à lui, il s'est excusé, mais j'ai bien vu le mépris sur sa tête. Il ne savait pas ce qu'il venait de faire. Comme ...pas souvent, mais disons que c'est déjà arrivé plusieurs fois.

Et là, il est encore en train de faire ... une crise ? Je ne sais pas si le terme est exact. Mais alors que je le suis, il s'arrête et il serre les poings. Très fort. Les bras le long du corps, il a l'air presque paralysé. Je lui parle mais il ne répond pas. Et je vois du sang couler de sa bouche. J'ai beau le pousser ou lui dire des trucs, il est toujours dans cet autre monde. Je tente de le faire lâcher prise et je me prends un énorme coup de poing dans l'estomac. J'ai le souffle coupé, je suis plié en deux.

- Mais bordel Rex !

Je cris cette fois, et des personnes se retournent. Je leur fais un signe. Je tousse, parce que j'ai forcé pour lâcher ces trois mots, et que je n'ai pas encore retrouvé totalement ma respiration. J'ai presque les larmes aux yeux. Je lui jette un regard sombre, et mauvais, mais je vois qu'il est encore totalement ailleurs. Il ne revient pas à lui. Ça me fait sincèrement peur. J'essaie de lui parler avec plus de délicatesse. A mon tour, je prends ses mains dans les mains, je caresse leur dos, mais pas de réaction. Je prends ses joues, je lui caresse les pommettes, je lui parle près du visage. Je le serre contre moi. Et je finis par le sentir me tomber dessus. Complètement. Il s'est évanoui.

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Hellooo !

Je n'ai pas relu les chapitres mais j'ai l'impression qu'il manque encore des espaces entre certains mots ... En tout cas c'était le cas dans le dernier paragraphe. Assez bizarre puisque je n'ai fait qu'un C/C de mon Word et que les espaces sont tous bien en place là-bas ... Enfin bref, je crois que j'ai corrigé tout ça mais pas sûre :/

Ce chapitre est hyper court mais je devais le terminer comme ça. Aucun de mes chapitres n'a la même longueur puisque j'écris en bloc (donc en tome) et pas forcément en chapitre ... Je vais donc vous poster le chapitre 12 également pour aujourd'hui :)

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Apprivoisable (Tome 1 - AVIFic - BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant