CHAPITRE QUINZE.

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PDV ALASTAIR.

Je remarque directement qu'il a pleuré, mais je ne dis rien. Il se colle à moi, et parce que je ne le sers pas aussi fort qu'il le voudrait, il me repousse. Il se met à gigoter, la tête entre les mains. Il marmonne. Puis il crie. Il me pointe du doigt. Parfois, j'ai l'impression qu'il ne parle plus notre langue, parce que je ne le comprends plus. Alors, il m'est impossible de lui répondre, et il s'énerve encore plus. Il m'attrape par le col, me jette contre le mur du salon. Il crie toujours, et je ne saisis rien de ce qu'il me dit. Une gifle part, avec un coup dans l'estomac.

Je m'effondre, et il me donne encore un coup de pied. Puis un autre. Et encore un autre. A mon tour de crier, de lui dire de s'arrêter. Je pleure. J'ai mal. J'ai du sang sur le visage et dans les mains. J'essaie de l'empêcher de continuer. Je le pousse comme je peux. Mais il me relève et il m'oblige à lui faire face.

- Pourquoi tu me serres jamais contre toi ? Pourquoi tu te défends pas ? Pourquoi, putain, pourquoi ?

Je sais où il veut en venir, mais j'ai trop mal. Je veux partir d'ici. J'ai l'impression qu'il peut me tuer à tout instant. J'arrive à me défaire de son étreinte. Je cours mais il me barre la route. Je suis piégé dans la cuisine, et je lui jette alors l'eau du vase qui trône sur le bar. Je vois dans son regard qu'il est encore plus énervé. Je brandis mon seul objet de défense devant moi, mais je tremble et il me glisse des mains.

C'est ce bruit de verre brisé qui l'a stoppé. Son regard a changé, et il a porté ses mains à sa bouche en me voyant ainsi. Il se confond en excuses, il pleure à son tour.

- T'es complètement malade. T'es fou, en fait.

Je l'empêche de me rejoindre, et je sens que mes mots le blessent. Pour la première fois de ma vie, je me suis fait passer à tabac. Et ça, par le mec pour qui j'ai développé des vrais sentiments. Ça fait mal, putain. Encore plus que les coups.

Il insiste pour m'aider, pour regarder. Il veut me mener à l'hôpital. Je refuse. Le bras tendu devant moi, je le garde à distance. J'ai la respiration bloquée par une sorte de hoquet.

- C'est ta mère, qui m'en a parlé. Quand je suis venu te voir, à l'hôpital, je les ai vu. Tes deux mères. Mais il y en a une qui m'a dit que t'étais insensible à la douleur. Et moi ... moi j'ai pas envie de te faire mal. Si tu sens rien, j'ai peur que tu te blesses et qu'on le voit trop tard. Elles m'ont demandé de pas t'en parler, de te laisser le temps de m'en parler. J'ai promis de rien dire, et j'ai essayé de pas changer.

Puis je continue à parler. Je continue à lui expliquer que ce n'était pas intentionnel. Que je suis désolé de l'avoir blessé intérieurement. Que c'est pour cette raison que j'ai refusé de retourner au centre équestre, ou de lui apprendre les règles du rugby. Je m'excuse de l'avoir protégé comme ça, de l'avoir traité comme si la brise pouvait l'emporter, la pluie le faire fondre. Je me confonds en excuse. Je parle, je ne m'arrête plus. J'ai baissé le bras, et il a réussi à me rejoindre. Il me tient dans ses bras, alors que je tente de me défendre. Au moment où il veut m'embrasser, j'arrive à le repousser. Et dans un regard suppliant, je gagne la porte d'entrée, et je m'en vais.

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Je déclare officiellement ce chapitre le plus court de la planète x) Je ne me rappelais pas du tout avoir coupé à ce moment-là et l'avoir fait si court omg. Faudra que je retravaille ça ... Je poste dans la foulée le chapitre 16 du coup !

Apprivoisable (Tome 1 - AVIFic - BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant