Chapitre 5 : Mère

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Quatre mois plus tard, alors que Lily lisait de vieilles archives de la bibliothèque, une information la laissa tremblante. Elle relut donc plusieurs fois l'article, sans pour autant pouvoir se calmer. Finalement elle se leva d'un coup et se faufila entre deux rangées de livres avant de passer un coup de téléphone.

- Lily ? Que vous arrive-t-il ?

- Watari... Pourrions-nous parler quelque part en toute discrétion ? J'ai besoin d'un coup de main, si ça ne vous dérange pas.

- Dans ce cas, rendez-vous dans la ruelle derrière la bibliothèque, dans vingt minutes.

- Mais, comment savez-vous où je suis ?

Il n'y eut pas de réponse, mais elle eut la sensation qu'il souriait avant de raccrocher. Elle rangea donc son téléphone, et s'assit. Elle remonta ses genoux devant sa poitrine et les enserra avec ses bras en fermant les yeux, tentant désespérément de faire cesser les tremblements de son corps. Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette personne devait-elle refaire son apparition maintenant ! Alors même qu'elle croyait enfin avoir laissé cela derrière elle ! Alors même qu'elle croyait ne plus être affectée par elle... Pourquoi ?

Elle resta ainsi quinze bonnes minutes, resserrant de plus en plus ses bras autour de ses genoux, en inspirant et en expirant profondément. Finalement, elle regarda sa montre et se releva. Un peu comme un zombie, elle récupéra ses affaires, et sortit de la bibliothèque. Ensuite, elle se dirigea lentement, sans éveiller les soupçons, derrière la bibliothèque et elle attendit, en retenant les quelques tremblements qui la secouaient encore.

Il ne fallut pas attendre longtemps avant de voir un homme avec un long manteau noir arriver.

- Lily...

- Watari...

- Pourquoi voulais-tu me parler ? Que s'est-il passé ?

- Je... Commença Lily en cherchant ses mots, tandis que le vent froid du mois de février accentuant ses tremblements. Vous vous souvenez que je vous ai dit que ma mère avait disparu quand j'étais enfant. Eh bien... Je crois que je viens de la retrouver...

Les yeux du vieil homme s'écarquillèrent.

- Tenez, regardez cet article.

Watari jeta un coup d'œil à l'article en question. Il s'agissait d'un fait divers comme un autre. Une femme française, installée au Japon, droguée et alcoolique avait tué son bébé parce qu'elle n'en voulait pas et qu'il faisait trop de bruit. C'était le père de l'enfant, accompagné des services sociaux qui avait trouvé le corps, étant à l'origine venus le chercher pour retirer la garde à la mère classée comme dangereuse. La femme était passée devant la cour et avait était condamnée à perpétuité.

Cet article intrigua légèrement Watari, mais sans plus. La femme, nommée Nikki Aegis ne lui disait rien du tout, et son nom n'était pas le même que celui de Lily, alors comment pouvait-elle en être aussi sûre, surtout qu'elle était très jeune quand sa mère était partie.

- Son nom est différent, elle a certainement dû se marier, mais son visage, et surtout ce regard, je m'en souviens parfaitement ! Je suis sûre que cette femme ignoble citée dans cet article, c'est ma mère, dit-elle en crachant le dernier mot.

Lily réalisa à ce moment qu'en plus de la douleur et de la terreur que lui évoqué sa mère, elle lui faisait également ressentir une rage comme elle n'en avait jamais ressenti. Elle haïssait sa mère plus que tout au monde ! Même Light ne lui évoquait pas un tel sentiment. Elle ressentait de la haine, de la pitié et de la terreur pour lui, mais pas une telle colère destructrice.

Watari voyait clairement les yeux de la jeune femme en face de lui s'enflammer comme jamais auparavant, et il comprit qu'elle disait la vérité.

- Watari, pourriez-vous faire des recherches sur elle, s'il vous plait ? J'aimerai savoir ce qu'elle fait dans ce monde, et si elle sait comment elle est arrivée ici.

- Bien sûr.

- Ah et n'en parlez pas à notre ami commun, s'il vous plait. Je ne voudrais pas qu'il soit distrait.

L'homme au long manteau acquiesça. Une autre question vint à l'esprit de la jeune femme.

- Watari, où en êtes-vous dans l'enquête ?

- Ryusaki soupçonne le fils d'un policier d'être le coupable. Il a d'ailleurs déjà pris contact avec lui.

- Dans ce cas, il ne me reste plus beaucoup de temps, murmura la jeune femme pour elle-même.

L'homme aux cheveux gris la regarda quelque peu surpris, mais devina que ses paroles n'étaient pas pour lui. Il n'ajouta donc rien.

Finalement, ils se saluèrent, puis chacun parti d'un côté.

Un voyage incroyable peut changer une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant