HeartBreaker

Chapitre 8

Une petite révélation dans ce chapitre ! 😁 Bonne lecture !

Je me réveille dans la souffrance comme chaque jour. J'ai du mal à me lever de mon lit qui sent la tristesse. Mes yeux sont clos et n'arrivent pas à se décoller à cause des larmes séchées. C'est avec difficulté que mon dos se redresse et que mes jambes sortent de sous la couette.

Au rez-de-chaussée, je trouve maman, affalée sur le canapé, endormie avec du chocolat au coin de le bouche. Elle a dû manger durant la nuit pour alléger sa peine, certainement. Ça lui prend par moment, de tout le temps manger ou l'inverse, ne plus rien avaler pendant plusieurs jours. Je le faisais aussi mais, plus maintenant tandis que cela dure depuis trois ans pour elle. C'est très long.

Dans la cuisine, mes yeux parcourent la pièce, de surprise. Le frigo est dévalisé, le sol est couvert de déchets comme des yaourts vides et, des morceaux de gâteaux sont éparpillés sur le plan de travail. On dirait qu'un animal sauvage est entré par ici. Or, cet animal n'est autre que ma mère. Je range tout en essayant de faire le moins de bruit possible. Maman doit être fatiguée après avoir ingérer toutes sortes de cochonneries.

Une fois la tâche terminée, je file me préparer avant de rater mon bus. Dix minutes plus tard, je porte simplement un jean noir et un pull large – également noir. Comme toujours, mes yeux sont enflés et bordés de cernes. Je ne me maquille pas. Après tout, malgré certains efforts, quelqu'un est toujours là pour tout gâcher.

— Tu t'en vas ?

Maman se tient debout, à côté du canapé, le corps tout affaibli.

— J'ai cours. Tu préfères que je reste ?

— Non, tout va bien.

Je me rapproche d'elle en sachant pertinemment que ce n'est pas le cas.

— Maman, qu'est ce qui ne va pas ?

— Ce sont ces cauchemars, ces visions...

— Ça recommence ?

Elle hoche faiblement la tête avant de la blottir dans mon cou. Je sens que ce dernier devient humide. Ma mère rêve de papa, de la vie s'il était toujours là ou se remémore des moments passés avec lui. Elle se détruit.

— Je pense qu'on devrait revoir madame Collins.

— Non ! Pas la psy, crie-t-elle en se jetant sur le canapé.

— Mais tu as besoin de tes médicaments et d'en parler. Viens, je t'y emmène, fais-je en lui tendant ma main.

— Je ne veux pas faire ressortir le passé...

— C'est déjà le cas.

Dehors, le vent chante une mélodie plutôt douce qui commence à me détendre. Je me sens plus calme malgré l'angoisse du fait que maman replonge dans son mal-être. Elle mérite d'être heureuse. Pas comme toi. Je prends la vielle Clio rouillée de maman. Elle tremble en s'installant sur la place passager. J'ai mal au cœur pour elle.

Un quart d'heure plus tard, je me jette sur le bureau du secrétariat.

— Mesdames Jones ! Que faites-vous là ?

— Maman doit absolument voir Collins.

— Je regrette son emploi du temps est chargé. De plus, elle est en pleine consultation.

Je m'en contre-fou qu'elle soit avec une autre personne. Ma mère a besoin de ses médicaments dans l'urgence. Je tire le bras de ma mère et rentre en trombe dans le bureau de madame Collins.