Chapitre 16

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Je suis de retour  avec le chapitre 16 ! J'ai pris pas mal de temps à l'écrire mais j'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture !

Les rayons du soleil commencent à transpercer mes yeux endormis. Le jour se lève, un beau temps s'apprête à éclairer la journée. J'aimerais que la mienne soit toute aussi jolie mais ça ne sera pas le cas, juste fade et sombre. Comme tous les autres jours.

J'ai erré toute la nuit à travers les rues sans savoir que faire ni où aller. Puis au bout d'un certain temps, je me suis assoupie sur un banc, morte de fatigue à cause des larmes qui me dévoraient les yeux.

Il doit être aux alentours de 7H si le soleil se réveille. Je ne peux même pas vérifier puisque mon portable est resté à la maison. D'ailleurs, je ferai mieux de rentrer mais je préfère me laisser absorber par la lumière provenant du ciel. Je reste ainsi, les yeux fermés, assise et la tête levée pendant une dizaine de minutes. La rue commence à se remplir et je ne devrais certainement pas restée là. Or, je ne veux pas affronter ma mère. Je ne me sens pas capable, alors autant marcher encore et y aller quand je serai prête et remplie de force. Pour cela, je dois manger un bon petit-déjeuner et, comme si mon ventre m'avait entendu, il se met à gargouiller.

Malheureusement, je connais principalement le Moxie's Grill & Bar ici et, je ne voudrais pas tomber sur Teddy. Encore moins après ce qu'il m'a caché. Rien qu'en repensant à ce que j'ai fait, j'ai des nausées. Sois forte et vas-y, Jones ! Ma conscience a raison. Il ne peut rien m'arriver de pire que ce que je vis déjà. Pour ne pas faiblir, je marche d'un pas déterminé, persuadée que je peux commander quelque chose sans bégayer et craquer.

Je me stoppe net devant l'entrée. Les gens commencent à entrer et sortir, et moi je reste plantée là devant l'enseigne. Les souvenirs d'hier me reviennent soudainement telle une claque que je me prends en pleine figure. Tu dois passer outre. Je me ressaisis et pénètre à l'intérieur. L'ambiance est calme contrairement au monde qui inonde la salle. Je ne vois Teddy nul part et bizarrement mon cœur se tend. Est-ce de l'inquiétude ? Non, non et non. Je suis complètement sereine. Tu essaies de te persuader.

Assise sur l'un des tabourets qui démarquent le comptoir, je bois un café noir bien chaud. Je profite de ce goût amer sur ma langue pour bien réfléchir. Que vais-je devoir dire à ma mère ? Cette question me taraude et je ne sais y répondre. Ma part d'insouciance me dit d'improviser tandis que ma raison me dit d'élaborer un plan. Je ne sais quelle partie écouter mais je penche plus vers la première - ma mère m'a dit des choses qui m'ont blessée alors je ne vois pas pourquoi je devrais justifier ma fuite.

Je reste dans le Moxie's Grill & Bar pendant une bonne demi-heure. J'observe les gens dans la salle qui semblent épanouis dans leur vie. Je me demande ce qu'on ressent à l'intérieur de nous lorsque nous sommes heureux. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas ressenti ce sentiment si puissant que j'en ai oublié les sensations. Même les sensations de l'amour je ne les connais plus. À part les papillons dans le ventre qui apparaissent quand tu vois la personne que tu aimes mais, ce genre de choses sont des mythes que l'on voit seulement dans les livres non ? Ou est-ce vrai ? Ne plus pouvoir sentir à l'intérieur de moi des sentiments positifs et insensés me rend un peu plus morose. Peut-être qu'un jour ils referont surface. Dans tes rêves les plus fous.

Je me lève du tabouret et sors d'un pas nonchalant du bar. Je respire l'air qui me prouve que je suis encore en vie. Mes poumons se gonflent et se dégonflent au rythme des battements de mon cœur, mes pensées sont à flot et mon corps bouge avec fluidité. Oui, je suis bel et bien vivante mais morte moralement.

Tout en marchant à travers les rues éclairées par le soleil brûlant, je me demande si toutes ces histoires prendront fin un jour. Avoir une nouvelle vie. L'année prochaine j'irai à l'université alors je serai avec des personnes inconnues qui ne connaissent pas mon passé. Le bonheur réapparaîtra aussitôt. Je pourrai dire au revoir à mes amis qui n'en ont plus rien à faire de moi et à Briseur de Cœur qui ne cesse de m'obséder. Reviens à la réalité, Beverly. Je chasse ce souhait impossible de mon esprit. Je suis trop naïve. Surtout qu'il serait préférable de rester aux côtés de maman. Je ne peux pas partir à l'autre bout du pays et la laisser seule à Houston. Ce serait égoïste et puis, elle pourrait penser que je l'abandonne comme papa. Tout à coup, un creux à l'estomac se forme. Ai-je vraiment vu mon père l'autre soir ? Parce que s'il était en vie, il aurait cherché à retrouver ma mère et moi par n'importe quel moyen Oui, j'ai dû rêvé. Pourtant, une part de moi est sûre de l'avoir vu. Laisse tomber. Il est parti et ne reviendra certainement jamais.

HeartBreakerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant