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—  Qu'est-ce que vous faites là vous ? Ne me dites pas que Baekhyun vous dérange aussi quand il est seul ? demanda Seulgi en entrant dans la pièce.

Puis elle vit son ami au lit et s'en étonna.

—  Votre ami a contracté une bonne grippe, répondit Chanyeol en défroissant sa veste, un peu gêné devant Seulgi.

—  Alors, j'arrive au bon moment. Vous pouvez nous laisser, je suis infirmière, Baekhyun est entre de bonnes mains maintenant.

Elle raccompagna Chanyeol à la porte, le pressant de quitter les lieux.

—  Allez, dit-elle, Baekhyun a besoin de repos, je vais m'occuper de lui.

—  Chanyeol ? appela Baekhyun depuis son lit.

Chanyeol se redressa de tout son long pour le voir par-dessus l'épaule de Seulgi.

—  Merci pour tout, souffla Baekhyun.

Chanyeol lui fit un sourire forcé et se retira.

La porte refermée, Seulgi s'approcha du lit, posa sa main sur le front de son ami, lui palpa le cou et lui ordonna de tirer la langue.

—  Tu as encore un peu de fièvre. Je t'ai rapporté plein de bonnes choses. Des œufs frais, du lait, de la confiture, de la brioche que maman a faite hier. Comment te sens-tu ?

—  Comme au milieu d'une tempête depuis que tu es arrivée.

—  "Merci pour tout, Chanyeol", minauda Seulgi en remplissant la bouilloire. Votre relation a drôlement évolué depuis notre dernier dîner chez toi. Tu as quelque chose à me raconter ?

—  Que tu es idiote et que tes sous-entendus sont déplacés.

—  Je n'ai fait aucun sous-entendu, je constate, c'est tout.

—  Nous sommes voisins, rien d'autre.

—  Vous l'étiez la semaine dernière et il te servait du « monsieur Byun » et toi du « monsieur le grincheux qui vient troubler la fête ». Il s'est bien passé quelque chose qui vous a rapprochés.

Baekhyun se tut. Seulgi l'observait, la bouilloire à la main.

—  Mon Dieu, à ce point-là ?

—  Nous sommes retournés à Jijula ensemble, c'est tout, soupira Baekhyun.

—  C'était lui ta mystérieuse invitation de Noël ? Tu as raison, quelle idiote je suis ! Et moi qui croyais que tu avais inventé une sortie. Toute la soirée de Noël, je m'en suis voulu de t'avoir laissé seul à Ginger et de ne pas avoir insisté pour que tu viennes chez mes parents. Et, pendant ce temps-là, monsieur batifolait avec son voisin au bord de la mer. Je suis vraiment la reine des buses.

Seulgi posa une tasse de thé sur le tabouret près du lit de Baekhyun.

—  Il ne t'est jamais venu à l'idée d'acheter des meubles, une vraie table de nuit par exemple ? Attends, attends, monsieur le cachottier, poursuivit-elle tout excitée, ne me dis pas que, la dernière fois, l'intrusion de ton voisin était un petit numéro que vous aviez concocté pour nous mettre dehors et finir la soirée ensemble ?

—  Seulgi ! chuchota Baekhyun. Tais-toi et assieds-toi ! Il pourrait t'entendre. Tu es plus épuisante que la pire des grippes.

—  Ce n'est pas la grippe, c'est juste un gros coup de froid, répondit Seulgi, furieuse de s'être fait rabrouer.

—  Cette escapade n'était pas prévue. Un acte de générosité de sa part. Et arrête avec ce petit air narquois, il n'y a rien d'autre entre Chanyeol et moi qu'une sympathie polie et réciproque. Ce n'est pas du tout mon type d'homme, dit Baekhyun, en prononçant ses derniers mots un peu plus fort.

—  Pourquoi es-tu retourné à Jijula ?

—  Je suis épuisé, laisse-moi me reposer, supplia-t-il.

—  C'est touchant de voir combien ma sollicitude te bouleverse.

—  Bon, fais-moi goûter un  peu de cette brioche au lieu de dire des âneries, répondit Baekhyun, juste avant d'éternuer.

—  Tu vois c'est un gros rhume.

—  Il faut que je m'en débarrasse et que je me remette au travail au plus vite, dit-il en se redressant sur son lit. Je vais devenir fou à rester sans rien faire.

—  Tu vas devoir prendre ton mal en patience. Ce petit séjour à Jijula te coûtera une bonne semaine sans odorat. Bon, tu vas enfin me dire ce que vous êtes allés faire là-bas ?

Plus Baekhyun avançait dans son récit, plus Seulgi semblait sidérée.

—  Eh bien, siffla-t-elle, moi aussi je serais terrifiée à ta place, ne cherche plus pourquoi tu es tombé malade en rentrant.

—  Très drôle, répondit Baekhyun en haussant les épaules.

— Enfin Baekhyun, c'est grotesque, ce ne sont que des balivernes. Qu'est-ce que ça veut dire : « Rien de tout ce que tu croyais être n'est réalité » ? En tous les cas, c'est une belle attention de la part de ton voisin d'avoir fait autant de kilomètres pour te faire entendre de telles stupidités. Même si je connais d'autres garçons qui en auraient fait bien plus pour te promener dans leur voiture. La vie est vraiment injuste, c'est moi qui ai de l'amour à revendre et c'est toi qui plais aux hommes.

-- Quels hommes ? Je suis seul du matin au soir et ce n'est pas mieux la nuit.

— Tu veux que l'on reparle de Sehun ? Si tu es seul, c'est uniquement de ta faute. Tu es un idéaliste que ne sait pas prendre de bon temps. Mais c'est peut-être toi qui as raison dans le fond. Je crois que j'aurais aimé connaître un premier baiser sur des chevaux de bois, reprit Seulgi d'une voix triste. Il faut que j'y aille, je vais être en retard à l'hôpital. Et si ton voisin revenait, je ne voudrais surtout pas vous déranger.

— Ça suffit, je te dis qu'il n'y a rien entre nous.

— Je sais, ce n'est pas ton genre d'homme ; et puis, maintenant qu'un prince charmant t'attend quelque part dans une contrée lointaine... Tu devrais peut-être prendre des vacances et partir à sa recherche. Si j'en avais les moyens, je t'accompagnerais volontiers. Je me moque de toi, mais un voyage tous les deux, ce serait une sacrée aventure...

Baekhyun s'était assoupi. Seulgi prit la couverture au pied du fauteuil et l'étendit sur le lit.

— Dors, Baek, chuchota-telle, je suis une vipère, jalouse, mais tu es mon meilleur ami et je t'aime comme un frère. Je repasserai te voir demain à la fin de ma garde. Tu vas guérir vite.

Seulgi mit son manteau et s'en alla sur la pointe des pieds. Elle croisa Chanyeol sur le palier, il sortait faire des courses. Ils descendirent ensemble. Une fois dans la rue, Seulgi se tourna vers lui.

— Il sera bientôt remis, dit-elle.

— Heureuse nouvelle.

— C'est gentil à vous de vous être occupé de lui ainsi.

— C'était la moindre des choses, répondit-il, entre voisins...

— Au revoir, monsieur Park.

— Une dernière chose, mademoiselle. Même si cela ne vous regarde pas, sachez, pour votre gouverne, qu'il n'est pas non plus mon type d'homme, mais alors pas du tout ! Enfin, je veux pas dire que j'aime d'autres hommes non plus !

Et Chanyeol s'éclipsa, affreusement honteux, sans saluer Seulgi.

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Le VoisinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant