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— Presque quoi ?

— C'est justement pour vous entretenir de cela que je voulais que nous déjeunions ensemble. Afin de nous accorder sur un tout dernier détail de notre association.

— Je croyais que nous nous étions mis d'accord sur les pourcentages ?

— Oui, mais j'ai une petite faveur à vous demander.

— Je vous écoute.

Chanyeol resservit Baekhyun et l'invita à boire.

— Si les prédictions de cette voyante sont avérées, je suis donc la première de ces six personnes à vous mener jusqu'à cet homme. Comme promis, je vous accompagnerai donc jusqu'à la deuxième d'entre elles et lorsque nous l'aurons trouvée, car je suis sûr que nous la trouverons, j'aurai alors rempli ma mission.

— Où voulez-vous en venir ?

— C'est une manie chez vous de m'interrompre tout le temps ! J'allais précisément vous le dire. Une fois mon devoir accompli, je rentrerai et vous laisserai poursuivre votre voyage. Je ne vais quand même pas tenir la chandelle au moment de la grande rencontre, ça manquerait de tact ! Bien entendu, selon les termes de notre pacte, je financerai votre voyage jusqu'à son terme.

— Voyage que je vous rembourserai au berry près, dussé-je travailler pour vous jusqu'à la fin de ma vie.

— Arrêtez vos enfantillages, je ne vous parle pas d'argent.

— Alors de quoi ?

— De ce dernier petit détail justement...

— Eh bien dites-le une fois pour toutes !

— Je voudrais qu'en votre absence, quelle qu'en soit la durée, vous m'autorisez à venir chaque jour travailler sous votre verrière. Votre appartement sera vide. Je vous promets de l'entretenir, ce qui, de vous à moi, ne lui ferait pas de mal.

Baekhyun dévisagea Chanyeol.

— Vous ne seriez pas en train de me proposer de me conduire à des milliers de kilomètres de chez moi et de m'abandonner en des terres lointaines pour avoir enfin le loisir de peindre sous ma verrière ?

À son tour, Chanyeol regarda gravement Baekhyun.

— Vous avez de beaux yeux, mais vraiment mauvais esprit !

— D'accord, dit Baekhyun. Mais uniquement lorsque nous aurons fait la connaissance de cette fameuse deuxième personne et à condition qu'elle nous donne des raisons de poursuivre l'aventure.

— Évidemment ! s'exclama Chanyeol en levant son verre. Alors trinquons, maintenant que notre affaire est conclue.

— Nous trinquerons dans le train, rétorqua Baekhyun, je me laisse encore le droit de changer d'avis. Tout cela est assez précipité.

— J'irai chercher nos billets cet après-midi et je m'occuperai aussi de notre hébergement sur place.

Chanyeol reposa son verre et sourit à Baekhyun.

— Vous avez le regard joyeux, dit-il, et cela vous va bien.

— C'est le vin, murmura-t-il. Merci, Chanyeol.

— Ce n'était pas un compliment.

— Ce n'est pas pour ça que je vous remerciais. Ce que vous faites pour moi est très généreux. Je vous promets de ne pas vous décevoir.

— Vous dites n'importe quoi. J'ai autant de plaisir que vous à quitter cette ville. Dans quelques jours nous serons au soleil et quand je vois la pâleur de mon visage dans le miroir derrière vous, je me dis que ce ne sera pas du luxe.

Baekhyun se retourna et se regarda à son tour dans le miroir. Il fit une grimace complice à Chanyeol qui l'épiait. Et, fixant toujours Chanyeol dans le miroir, il lui demanda conseil pour annoncer à ses amis la décision qu'il venait de prendre. Chanyeol réfléchit un instant et lui fit remarquer que la réponse se trouvait dans la question. Il suffirait de leur dire qu'il avait pris une décision qui le rendait heureux ; si c'étaient de vrais amis, ils ne pourraient que l'encourager.

Sur ces paroles, Chanyeol renonça à commander un dessert et Baekhyun lui proposa d'aller faire quelques pas.

Au cours de leur promenade, Baekhyun ne cessa de penser à Seulgi, Jongdae, Xiumin et surtout à Sehun. Quelles seraient leurs réactions ? Il eut l'idée de les convier tous à dîner chez lui. Il les ferait boire plus que d'habitude, attendrait qu'il soit tard et, l'alcool aidant, leur parlerait de ses projets.

Il repéra une cabine téléphonique et demanda à Chanyeol de bien vouloir l'attendre un instant.

Après avoir passé quatre appels, Baekhyun eut l'impression qu'il venait de faire les premiers pas d'un long voyage. Sa décision était prise, il savait qu'il ne reculerait plus. Il rejoignit Chanyeol qui l'attendait adossé à un réverbère, en fumant une cigarette. S'approchant de lui, il l'agrippa et le fit tourner sur lui-même en l'entraînant dans une ronde improvisée.

— Partons aussi vite que possible. Je voudrais fuir l'hiver et mes habitudes, je voudrais que nous soyons déjà au jour du départ. Je vais visiter les ruelles du grand bazar, m'enivrer de senteurs, vous regarder croquer les passants au carrefour. Je n'ai plus peur, et je suis heureux, Chanyeol, tellement heureux.

— Même si je vous suspecte d'être un peu soûle, c'est un ravissement de vous voir aussi joyeux. Je ne dis pas cela pour vous séduire. Je vous accompagne à un taxi, de mon côté je vais m'occuper de l'agence. Au fait, vous avez un passeport ?

Baekhyun fit non de la tête, comme un petit garçon prit en faute.

— Un grand ami de mon père occupait un poste important au ministère des Affaires étrangères. Je lui passerai un appel, il fera accélérer la procédure, j'en suis certain. Mais, avant tout, changement de programme : nous allons faire des photos d'identité, l'agence attendra et, cette fois, je prends le volant.

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Le VoisinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant