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Baekhyun et Chanyeol se rendirent chez un photographe de quartier. Pendant que Baekhyun se recoiffait, pour la troisième fois, devant une glace, Chanyeol lui fit remarquer que la seule personne qui ouvrirait son passeport serait un douanier pour apposer un tampon. Il était fort probable qu'il ne fasse pas grand cas de quelques mèches rebelles. Baekhyun finit par s'asseoir sur le tabouret du photographe.

Ce dernier venait de s'équiper d'un tout nouvel appareil qui fascina Chanyeol. Il tira une feuille du boîtier, la sépara en deux, et quelques minutes plus tard Baekhyun y découvrit son visage qui apparaissait en quatre exemplaires. Puis ce fut au tour de Chanyeol de prendre place sur le tabouret. Il fit un sourire béat et retint sa respiration.

Leurs documents en poche, ils se rendirent au service des passeports. Devant le préposé, Chanyeol fit part de l'imminence de leur voyage, exagérant son souci de voir des affaires importantes compromises s'ils ne pouvaient pas partir en temps voulu. Baekhyun était effaré du culot dont il faisait preuve. Chanyeol n'hésita pas à se recommander d'un parent haut placé au gouvernement, mais dont il préférait, par discrétion, taire le nom.

Le préposé promit de faire diligence. Chanyeol le remercia et poussa Baekhyun vers la sortie, craigant qu'il ne compromette sa supercherie.

— Rien ne vous arrête, dit-il en redescendant vers la rue.

— Si, vous ! Avec la tête que vous faisiez pendant que je plaidais notre cause, vous n'étiez pas loin de tout fichier en l'air.

— Excuse-moi d'avoir ri quand vous avez juré à ce pauvre homme que si nous n'étions pas en Iyaphill dans quelques jours, l'économie convalescente ne s'en remettrait pas.

— Les journées de ce fonctionnaire doivent être d'une monotonie épouvantable. Grâce à moi, le voilà investi d'une mission qu'il considérera comme des plus importantes, je ne vois là que de la bienveillance de ma part.

— C'est bien ce que je disais, vous avez tous les culots du monde.

— Je suis bien d'accord avec vous !

En sortant de la préfecture, Chanyeol salua le policier de faction et fit entrer Baekhyun dans l'Austin.

— Je vous raccompagne et je file à l'agence.

L'Austin roulait bon train dans les rues de la capitale.

— Ce soir, dit Baekhyun, je retrouve mes amis au pub, au bout de notre rue, si vous voulez vous joindre à nous...

— Je préfère vous épargner ma présence, répondit-il. En Iyaphill vous n'aurez d'autre choix que de me supporter en permanence.

Baekhyun n'insista pas, Chanyeol le déposa chez lui.

Le soir se faisait attendre, Baekhyun avait beau s'appliquer à sa table de travail, il lui était impossible de coucher sur le papier la moindre formule. Il trempait une bandelette dans un flacon d'essence de rose, et ses pensées filaient vers des jardins orientaux qu'il imaginait magnifiques. Soudain, il entendit la mélodie d'un piano. Il aurait juré qu'elle provenait de l'appartement de son voisin. Il voulut en avoir le cœur net et traversa la pièce, mais, dès qu'il ouvrit sa porte, la mélodie s'arrêta et l'étage replongea dans le plus grand silence.

Lorsque Baekhyun poussa la porte du pub, ses amis étaient déjà là, en pleine discussion. Sehun le vit entrer. Baekhyun remit un peu d'ordre dans ses cheveux et avança vers eux. Jongdae et Xiumin lui prêtèrent à peine attention. Sehun se leva pour lui offrir une chaise avant de reprendre le cours de sa conversation.

Seulgi dévisagea Baekhyun, elle se pencha pour lui demander discrètement au creux de l'oreille ce qui lui était arrivé.

— De quoi tu parles ? chuchota Baekhyun.

Le VoisinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant