Chapitre DOUZE

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    En arrivant devant l'immeuble de Jake, Keissy n'en revenait pas. Cette tour en plein Mayfair, grande, dominante, imposante se dressait devant elle, et elle eût l'impression que ses yeux n'atteindraient jamais le sommet. Jake, se plaça à ses côtés, et elle porta son intention sur lui. 

Ne se trouvait-il pas essentiellement des hôtels, dans ce coin de la ville ? Elle le suivit dans le hall et sourit à la seule personne présente.





- Bonsoir Mr Amilton.

- Bonsoir Albert. 

- Mademoiselle, reprit-il en faisant un léger signe à Keissy. 





Elle lui sourit en retour. Cet homme d'une soixantaine d'années, lui souriait. Il avait les années bien tassées, et son ventre rebondit lui donné un air doux et généreux. Ses cheveux blancs qui se dérobaient sous sa casquette, ses rides qui se laissaient voir sur son visage, faisait de cet Albert un homme charmant. 

Albert appela l'ascenseur en glissant une clef dans une serrure juste à côté de la touche d'appel, avant même que Jake et Keissy ne l'atteigne. Sans dire un mot de plus, ils entrèrent dans la cage d'ascenseur et les portes se fermèrent sur un Albert, qui se tenait dans une posture impeccable. Mains derrière le dos, visage levé, il laissa glisser un dernier sourire vers Keissy. 

Elle nota que Jake, ne semblait pas plus s'en familiariser. Peut-être avait-il l'habitude. Ou peut-être se moquait-il éperdument de ces gens qui l'accueillent jour et nuit. Elle fronça les sourcils, mais il ne sembla pas le remarquer. 


Les portes s'ouvrirent finalement. Jake, habitait donc au dernier étage de cette immense tour. Pourtant, l'ascension n'avait duré que quelques secondes, peut-être même une seule petite minute. Elle fut époustouflée par ce qui l'attendait à l'intérieur. 

Dans le hall, une table ronde en cèdre ou un vase trôné, sans fleur. Ses talons claquaient sous le sol en marbre. L'espace de cet endroit était impressionnant. Rien que le hall et le salon devaient faire la taille de son appartement.

 Il aurait pu paraître accueillant, outre le fait que tous les meubles étaient épurés. Tout semblait froid et impersonnel. Comme si aucune âme ne vivait entre ces murs. Quelques photos en noir et blanc également étaient accrochés aux murs du salon. Des paysages, magnifiques, mais le manque de couleur ne donnait pas la possibilité de s'y projetait. 





- Bon et maintenant, commençais-je.

- Tu veux quelque chose à boire ? Proposa Jake.

- Pourquoi pas. 




Il se dirigea vers son bar, et versa un liquide ambré dans un verre. Keissy le saisit et devina sans avoir besoin de le sentir que c'était un whisky d'âge et fort qui devait coûter une petite fortune. Elle prit une légère gorgée, et la brûlure de l'alcool s'imprima dans son œsophage. 

Jake, s'approcha dangereusement d'elle, et bien vite Keissy devina qu'elle ne répondait plus d'elle-même. Les quelques coupes de champagne prisent au restaurant un peu plus tôt, l'avaient laisser dans un épais nuage cotonneux. 

Elle avait senti le regard de Jake sur elle, depuis l'autre bout de la pièce et apparemment celui-ci avait également ressentit le besoin de se rapprocher d'elle. Comme si cet aimant, cette attractivité entre eux était insoutenable. Elle n'osa pas relever une seule fois les yeux vers lui, vers ses yeux dans lesquels elle se noyait. 

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