𝟶𝟼. ʀᴇɴᴄᴏɴᴛʀᴇ ᴇᴛ ᴍʏᴛʜᴇ sᴜʀ ᴏʀᴇɪʟʟᴇʀ

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C'était un soulier qui valait une modeste fortune. Je le savais parce que mon père portaient les mêmes pour les mariages ou les grandes occasions. Des chaussures de ville Bexley, noires, cirées, le bout pointu qui franchement n'avait rien à faire dans un gazon.

  - Votre savon a failli me causer une lésion sur la boîte crânienne.

Quoi ? Je me relevais (absolument gênée d'être en serviette de bain, je n'avais absolument pas oublié malheureusement) et me retrouvais face à face avec un spécimen masculin d'envergure impressionnante et une ligne de mannequin. On était un peu dans le noir, mais je pouvais facilement discerner qu'il avait les cheveux clairs et les yeux aussi. Bon après j'avais plus de mal à le détailler. Quelle idiote j'aurai pu prendre mon tel et lui mettre l'écran dans la figure pour le voir plus distinctement. L'ironie.

  - Vous... tu, enfin je n'ai pas fait exprès, désolée.

Un petit rire à peine perceptible.

  - Je vous pardonne.

Bon sang, qu'il était poli ! Après les pauvres lycéens que j'avais côtoyé dans ma brève existence, cette classe, cette retenue dans ses paroles me donnaient des paires de gifle.

  - Vous êtes un comique. D'ailleurs que faisiez-vous du côté des dortoirs des filles ?

Bon je me permettais des familiarités, mais cet étudiant furetait clairement autour de notre tour, sans être possessive.

  - Je passais comme cela, j'aime tout avoir sous mon contrôle. Lança la voix grave.

Je déglutissais de travers. Merde. D'après sa taille qui devait valser entre les un mètre quatre-vingt-dix ou quatre-vingt-quinze, son pantalon coupé court, ses chaussures de luxe et sa chemise blanche il avait vraiment un truc pour lui. Je ne voyais certes pas son visage en détails, mais j'appercevais l'essentiel et il avait un certain charme, une certaine présence, assez intimidant...

Autant me lancer et demander son numéro mais deux choses me retenaient. Ma peur lâche et la voix de Gaëlle qui gueula depuis le premier étage.

  - Ophélie, j'ai fini t'as trouvé ce que tu voulais ou quoi ? Hurla-t-elle.

Le rictus de l'inconnu me donna envie de me cacher six pieds sous terre. La honte.

  - J'arrive ! Répondais-je en le fusillant du regard.

Il sortit une longue main de sa poche et regarda une énorme montre sur son poignet.

  - Je vais vous laisser dans ce cas... Ophélie. S'amusa-t-il moqueur.

Ses yeux étincelèrent comme des constellations, il fit demi-tour dans ses semelles qui pouvaient piétiner tout mon compte bancaire en un clin d'oeil et il tourna par un sentier et quitta ma vue et la tour.

Ça pour une rencontre, c'était une rencontre ! Je devais absolument en parler à Gaëlle. Peut-être savait-elle qui s'était avec une brève précision.

Je devais surtout ne pas penser que j'étais presque nue... trop tard.

Je remontais mes lunettes et rejoignais l'ascenseur où ma colocataire m'attendais impatiemment et me remettait toutes mes affaires qu'elle avait prit soin de ne pas laisser dans les douches.

  - Alors qu'est-ce qui t'es arrivée ? Je te croyais déjà paumée dans un terrier de lapin moi. Déclara-t-elle en plaquant sa carte verte sur la porte de notre chambre.

Nous rangêames nos affaires de toilette et on s'asseya sur le canapé. Gaëlle venait de sortir tout un tas de snacks pour notre dîner : fruits secs, chips vegan, petits apéritifs au fromage, sandwiches, guacamole entre autre. Prenant une tomate cerise, je lâchais.

DRAMA(S) ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant