𝟶𝟹. ʙɪᴇɴᴠᴇɴᴜᴇ ᴅᴀɴs ʟ'ᴇxᴛʀᴀᴏʀᴅɪɴᴀɪʀᴇ

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Lorsque je compris que Citacielle n'était pas le nom de la ville, mais celui du campus extraordinairement grand qui appartenait à l'Université Lune de St-Pôle, j'avais vraiment l'impression d'être perdue dans un autre univers. Façon de parler.

En tout cas, Isaac s'était garé dans un parking en plein air à côté d'un parc. À côté des dizaines et des dizaines de Peugeot noire vintage qui attendaient protégées par les arbres. Les transports des autres étudiants ? Sûrement.

  - Mlle Ophélie, votre valise. M'appela la voix derrière moi.

Isaac me tendit mon bagage vert jade couvert de stickers de : bananes, vieux cédéroms, phrases comiques, statues célèbres et autres bêtises.
Le parc à côté laissait entendre des bruits de grillons et d'abeilles. Le campus devait être réellement gigantesque.

  - Merci. Je reprenais directement. Excusez-moi, par où dois-je aller ?

Isaac eut un petit sourire compatissant.

  - Ne vous inquiétez pas, vous allez vite vous repérer. Vous continuerez sur le chemin descendant, vous allez tomber sur le panneau officiel et la station de navette. En période de rentrée, je crois qu'elle passe toutes les dix minutes elle vous mènera près des bâtiments, mademoiselle.

Je clignais un instant les paupières devant ce sac d'informations qu'il venait de me jeter à la figure alors que j'attendais juste un : à gauche ou à droite. Enfin, au moins il était précis. Il était payé pour être chauffeur, pas guide donc s'il m'aidait c'était plutôt productif.

  - Merci de votre aide. C'est tout de suite sur la gauche, c'est bien cela ?

  - Exactement, l'avenue en pente.

Je hochais la tête et le remerciais encore un million de fois avant de prendre ma valise et de me lancer dans ma nouvelle vie. Les routes du campus étaient toutes en goudron parfaitement lisses et surtout parfaitement adaptées pour les valises
.
Alors que je descendais, un écouteur sur deux enfilé, bercée par une musique de fond, j'essayais de ne pas suer comme un porc. Il faisait chaud. Il était bientôt midi et j'avais ma veste et mes Rangers. Quel choix de vêtements judicieux, bravo Ophélie.

Alors que je grommelais comme souvent, je me retrouvais face à un croisement de rues, je  traversais le passage piéton et je tombais nez à nez avec un nombre incalculable de panneaux, comme les nombreuses destinations d'un aéroport. Je n'avais jamais pris l'avion, mais heureusement internet.

Je relevais mes lunettes et yeux plissés, mon regard défila sur les nombreuses pancartes, avec le nombres de mètres (ou de kilomètres) pour le parcourir. Je lisais à voix basse, les flèches qui pointaient la gauche :

  - Le parc des fleurs, le foyer commercial, le cinéma, le théâtre, les dortoirs féminins, le garage, les bâtiments des sciences-biologie, d'histoire-géographie, de langues-phylosophie, le manoir du corps professoral. Nom d'un chien, mais ça fait combien de kilomètres ce bordel...

Et ce n'était pas terminé. La droite menait à tout un tas de lieux, je marmonnais consciencesement.

  - Le gymnase et le terrain de sport, les dortoirs masculins, la piscine, l'atelier, les bâtiments de mathématiques-économie, de la psychologie, des cours spéciaux (cours spéciaux ?) de l'administration, de restauration et le siège directorial.

Je sifflais impressionnée. Mais sérieusement, le directeur venait-il sincèrement travailler dans ses "locaux" ? Il n'était pas plutôt dans un bungalow sur les îles Canaries à se faire masser par les plus belles femmes qui existaient ? Parce que pour se payer tout ça, fallait pas lésiner sur les moyens.

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