𝟷𝟷. ʟᴇs sᴇᴍᴀɪɴᴇs ᴅᴇs ᴇʟɪᴛᴇs

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[PDV Thorn]

Je l'observais perdre patience à essayer de débloquer la fermeture Éclair de son sac mauve. Tout mes autres étudiants étaient partis de l'amphithéâtre, pour leur prochain cours.

Je jettais un coup d'oeil à ma montre Tudor - tic tic - puis je relevais les yeux vers elle. Vers Ophélie, la meurtrière au savon. Bien sûr, elle ne méritait pas un tel titre, mais le lui donner dans mon esprit me faisait bien rire. Enfin, le mot était grand. Peut-être, un semi-rictus en bord de lèvres.

Ophélie descendait les marches dans ses habits oranges, ses cheveux bruns et ses boucles entouraient son visage innocent. Un visage différent de tous les êtres qui harpentaient ces lieux. Mais elle était sans doute la seule à ne pas s'en rendre compte.

Elle me sourit maladroitement et s'apprêta à quitter la salle, mais je ne voulais pas que ça se passe ainsi.

  - Mlle Ophélie, veuillez rester un moment. Demandais-je calmement.

Cela eut pour effet de lui faire lâcher son téléphone alors qu'elle grimpait l'estrade dans l'autre sens. En une enjambée je le recupérais et lui tendais. Son visage semblait rouge, son regard ne savait pas où fixer. Ou plutôt, non, savait-elle exactement où poser ses yeux un peu partout sur moi.

Je gardais un petit sourire alors que notre conversation commençait. Lorsqu'elle me parla de sa vocation à devenir tenancière de musée, toutes mes cellules me brulèrent brutalement. Une douleur me lacéra les omoplates sous ma chemise impeccablement blanche.

Je baissais mon regard d'argent dans les disques de terre et de vie. Je fis mine de rien et lançais faussement hasardeux.

  - Laisser-moi deviner... Histoire primitive ? Les mythes, précisément.

Elle sembla en rester muette de surprise. Son pouls accéléra. C'était elle. C'était vraiment elle. Mes soupçons se confirmaient, tout pouvait se mettre en place comme les rouages d'un belle montre de luxe, minutieusement travaillé, maintenant.

  - Voyant, M. Thorn ?

Je répondais impassible, sans hésitation.

  - GlaGla Élite, Ophélie.

Un peu plus tard, alors que je lui annonçais que j'allais être son professeur de gestion et que je n'accepterais aucun retard ou écart dans ma classe, elle hocha la tête, toute dévouée à mes yeux.

  - Oui, bien sûr je comprends. Je ne compte pas me laisser aller, si je perds les pédales.

Je la regardais attentivement. Elle portait tout les signes d'un béguin de jeunesse pour son professeur : autrement dit, moi. Mais il fallait que j'en ai le coeur net avant d'avancer le premier pion de mon échiquier.

Je me penchais alors vers elle. Ses pupilles se dilatèrent, synonyme d'un intérêt évident. Son souffle se coupa presque, mais sous son body orange, les battements de son coeur accélèrent énergiquement.

Je relevais doucement le regard vers son visage, vers le teint de sa peau, vers le détail dans le pli de ses yeux, ses joues qui se tâchèrent d'un très léger carmin.
Je lançais finalement.

  - Parfait. Puisque comme vous le savez, j'aime avoir le contrôle. Un peu plus que cela même.

Son cou palpita deux fois plus fort. Bien... excellent. Puis quelqu'un toqua à la porte. C'était sûrement Octavio qui venait me parler de son devoir supplémentaire, entre autre.
Mon étudiant de deuxième année entra et Ophélie le suivit des yeux.

DRAMA(S) ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant