𝟶𝟺. ᴜɴ ʟᴏғᴛ ᴇᴛ ᴜɴᴇ ᴄᴏʟᴏᴄᴀᴛᴀɪʀᴇ sᴇxʏ

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Les deux tours de verre à l'opposé l'une de l'autre du campus, ultra-moderne, étaient bien destinées aux dortoirs féminins et masculins, évidemment chacun séparés. Celle face à moi était campée sur un énorme carré de gazon vert tendre.

Lorsque cette information percuta trois fois mon cerveau sous le soleil de plomb, j'en restais presque sur le cul. J'avais toujours vécu dans une maison de campagne et là je me retrouvais dans un gratte-ciel. Bon, j'exagerais sûrement pour la taille, mais tout de même, c'était impressionnant !

Les portes automatiques en double-vitrage - comme celles du bâtiment administratif - me laissèrent rentrer dans le large hall blanc, silencieux et bon sang climatisé des dortoirs féminins. Impressionnée, je laissais mon regard filer sur les larges vitres, les magazines et les trois ascenseurs aux portes argentées qui me faisaient face. Un panneau indiquait :

Rez-de-chaussée : Hall d'entrée.
•1er étage : Douches.
•2ème au 4ème : ascenseur A, troisième année.
•5ème au 7ème : ascenseur B, deuxième année.
•8ème au 10ème : ascenseur C, première année.
•11ème étage : Buanderie.

Je restais là, choquée. Trois étages pour chaque année ! Je me demandais combien il y avait de personne dans cette tour. Enfin, ce n'était pas le moment de penser à cela. J'ouvrais mon sac et prenait le trousseau de cartes magnétiques. Au dos de la verte était inscrit :

ᴄʜᴀᴍʙʀᴇ sᴏᴀᴘ - 𝟼𝟼 - 𝟿ᴇ.

Neuvième étage, je devais de toute manière prendre l'ascenseur C. J'appuyais sur le bouton et attendit. En rentrant dans la cabine je remettais mes écouteurs et appuyais sur le bouton. Directement, avec une fluidité digne de ce nom la cabine vola vers le ciel alors que bellyache de Billie Eilish me transportait dans mon nouveau départ. La figure énervée d'Agathe paraissait déjà très loin.

Un côté de l'ascenseur était totalement en verre et de là je pouvais voir tout le campus s'élever autour de moi. Heureusement que je n'avais pas le vertige. Ma sœur ne l'aurait pas supporté.

J'observais le parc, le gymnase et la piscine sous le dôme transparent qui reverbérait la lumière. Bon sang, ça méritait une photo. Directement j'enregistrai quatre ou cinq clichés et un selfie, juste au cas où ma mère me poserait mille et une questions sur l'université.

Quelques secondes plus tard je sortais dans un grand couloir éclairé de toute part, par de nombreuses ouvertures. De la moquette noire au sol, des murs blancs et lisses, des portes blanches avec des plaques argentés avec des noms farfelus anglais comme : Bubble, Milk, Flower, Storm ect et enfin Soap.

C'était là. Devant l'écran noir analytique à la place de la serrure je faisais glisser ma carte. Bon, la première fois j'étais allée trop vite, la seconde je l'ai mise à l'envers et la troisième et bien, elle s'était ouverte. Déclenchement automatique... automatique ou pas, hein.

Je poussais la porte d'un coup d'épaule, usais les roues de ma valise sur la petite marche agaçante puis j'arrivais tout droit...pas dans ma chambre. Dans un loft.

Un LOFT.

Ma mâchoire s'en décrocha. Je comprenais mieux pourquoi la tour paraissait si grande avec seulement onze étages : les plafonds étaient gigantesquement hauts.

C'était une grande pièce blanche, avec au centre un canapé blanc, des meubles en fer couverts de plantes d'intérieures, du cactus au ficus. De chaque côté se trouvait des lits superposés aux draps et bois blanc et en-dessous d'eux, de grand établis qui servaient de bureau avec une chaise à roulettes. En face le mur était entier était une baie vitrée qui s'ouvrait sur le campus.

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