𝟶𝟿. ɴᴏᴜᴠᴇᴀᴜ ᴘʀᴏғᴇssᴇᴜʀ, ᴘᴀs ᴠʀᴀɪᴍᴇɴᴛ

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J'étais sur le cul, aussi métaphoriquement que réellement puisque je venais de m'installer en bout d'amphithéâtre avec Gaëlle. Ma mâchoire n'arrivait pas à se remettre et mon cerveau semblait essayer le patin à glace pour la première fois de sa vie et partir totalement en vrille. Genre série de pirouettes, culbutes arrières, atterrissage violents et que sais-je encore.

Pourquoi mon mannequin était mon professeur ? Pourquoi tant de haine et de malchance ?

Comme un robot pré-programmé, je sortais mon ordinateur portable, mon carnet et mon crayon de papier. J'avais l'impression que j'étais coincée entre deux temps.

  - Qu'est-ce que tu as ? Tu es toute pâle depuis que tu es rentrée. T'as tes règles ? Me demanda Gaëlle en mordillant son quatre-couleur noir.

Ma bouche s'assécha.

  - Le mec d'hier, c'est le prof de maths.

Les yeux de Gaëlle s'agrandirent comme des soucoupes, puis la surprise passée, elle eut un sourire en coin et lança un petit :

  - Comme ça risque d'être intéressant...

Au même moment le mannequin-professeur sortit un énorme livre de la taille d'une encyclopédie et le laissa brutalement tomber sur son bureau. Tous les élèves sursautèrent.

  - Vous avez tous mon attention ? Parfait. Ce n'est pas comme si j'avais du temps à perdre, vu le programme de l'année qui s'annonce à nous.

Il prit un feutre velleda et écrivit énergiquement son nom sur le tableau blanc qui n'avait pas une trace de salissures. Il se retourna, face à nous, droit comme un i.

  - M. Chroniqueur-Dragon, mais vu que personne n'est capable de compter le nombre de lettres de mon nom de famille en deux secondes et encore moins sans l'écorcher, on va opter pour mon prénom, appelez-moi M. Thorn.

Un silence lui répondit. Certains étaient fascinés, d'autres exaspérés, moi j'étais confuse. Pas par sa présentation non. Mais par ses Bexley qu'il portait aux pieds, par son pantalon noir parfaitement repassé, par sa chemise blanche qui devait sans aucun doute être Hugo Boss et son parfum provenait d'Hermès, avec ce fond un peu de sapin.

La honte j'avais été devant lui en serviette a lui parler comme le plus gros des idiots.
M. Thorn continua son entrée.

  - Ce n'est pas parce que j'ai un nom composé que je suis un noble désargenté. Je suis sans doute la seule personne qui connaît le nombre exact de sa fortune, ici et maintenant. Bien sûr je ne vous la révélerais pas. Un peu plus que cela même. En parlant de fortune, parlons chiffres et donc du programme de cette année.

Je ne l'écoutais pas du tout.

Il était grand, la vache. Il était jeune, enfin spécial, mais ouai, beau. Très charmant. Mais pas comme un prince, plus comme un élégant antagoniste.

Son visage était anguleux, mâchoire marquée, des yeux gris en fente et des cheveux pâles rejetés impeccablement en arrière sans gel. La seule touche funky, c'était son écarteur de taille 10 ou un peu plus, qui ressemblait à une griffe.

Il avait cette grosse montre au poignet, qui n'était pas une Rolex comme dans mon rêve, mais une Tudor et bon sang, elle devait valoir mon existence ! Alors que je bavais - clairement - Gaëlle s'approcha un peu de moi et murmura.

  - M. Thorn a vingt-quatre ans, il est né en décembre, c'est un sagittaire, il est célibataire. Il a été diplômé à St-Pôle il y a trois ans en mathématiques.

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