𝟸𝟸. ʟᴀ sᴛ-ᴠᴀʟᴇɴᴛɪɴ ᴇᴛ ʟᴇ ᴄɪʀǫᴜᴇ ɴᴏɪʀ

397 31 60
                                    

Mon professeur de maths, mon Thorn, mon traître était là. Effectivement, je me sentais la dinde d'une farce. Génial.

Il était là, grand comme un mannequin, blond, pâle, avec ses cicatrices et sa montre Tudor. Il portait malheureusement une sorte de manteau en fourrure et j'espérais qu'elle ne soit pas vraie. Vraiment, le respect des animaux bon sang ! Enfin bref, Thorn. Il me faisait toujours autant d'effets que la dernière fois... Mais j'avais la haine contre lui.

  - Qu'est-ce que vous faites ici ? Crachais-je un peu trop brutalement.

Surtout que j'étais totalement en tord. Enfin je veux dire, je me baladais dans un lieu qui devait clairement être interdit au public et j'osais jeter ma haine sur un prof... bah oui, carrément.

Thorn tira sur ses manches parfaitement mises et s'approcha en plongeant ses yeux gris métallisés dans les miens. Je me renfrognais. Sa beauté que j'adorais tant pouvait se fourrer là où je le pensais. Il rangea ses mains dans ses poches.

  - Vous n'avez pas changé depuis les quatre semaines où vous m'avez évité, Ophélie. Lâcha-t-il d'une voix taciturne.

  - Pourtant, j'en ai bavé. Sifflais-je en retenant ma frustration.

Un silence. Il m'observa longuement. J'avais envie de le tuer et de pleurer aussi. Comme si toute la douleur que j'avais ressenti pendant tout ce temps me revenait en plein visage.

  - Vous savez que vous n'avez pas le droit d'être ici.

  - Je m'en suis doutée. Répondis-je d'un ton sec.

  - Mais vous êtes rentrée quand même.
 
Je haussais les épaules.

  - Que voulez-vous ? Je pensais découvrir une secte.

  - Ophélie... lança-t-il de sa voix orageuse.

Non, ça ne marchait plus ce genre d'attitude ! Ses yeux effilés, son nez droit, stop ! Pas après ce que j'avais vu et son abandon... Non.

  - Je vais y aller, monsieur. Claquais-je en tournant les talons.

  - Ophélie, attendez, je crois que vous faites erreur. Lança Thorn.

Je me figeais comme si quelqu'un me taquinait avec un cactus dans le dos. Je me retournais en croisant les bras, sourcils froncés et remontais ma monture qui glissait encore et toujours.

  - Ah bon ? Sur quoi ?

  - Sur ce qui s'est passé ce soir-là.

Une enclume arriva dans mon visage comme dans les Toons.  Je serrais ma mâchoire. Lui aussi... se rappelait. Évidemment, il lui avait dit, il se rappelait de tout. Je me forçais à rester énervée mais je me sentais chavirer.

  - Je vous écoute alors.

  - Berenilde est ma tante. Lança-t-il tomber.

Je restais sans voix. Même j'en tombais sur le cul. Comment ça, sa TANTE ?! Pas sa petite-amie, pas sa femme, pas sa maîtresse, pas sa concubine, pas son amante, pas sa sexfriend... sa tante. AH. Le silence dura cinq bonnes minutes. Alors pendant tout ce temps je m'enfonçais dans la mauvaise route. Complètement.

  - Ah d'accord...

  - Je m'excuse d'être parti précipitamment. Enchaîna-t-il un peu raide.

  - Non...non, bafouillais-je, je comprend mieux.

Je me mettais à rougir alors que son parfum de sapin englobait les archives. Je ne savais pas quoi dire. Maintenant que ma colère s'était envolée, je restais la vulnérable fille amoureuse. Heureusement - ce qui était rare - Thorn reprit.

DRAMA(S) ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant