𝟶𝟷. ᴅᴇᴍᴇɴᴀɢᴇᴍᴇɴᴛ

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Deux coups de klaxon me réveillèrent en sursaut. Mon cœur faisait encore des claquettes alors que j'essayais d'atteindre ma table de chevet de ma main, tatonnant dans l'obscurité des rideaux.

Faute de trouver mes lunettes, je récupérais mon smartphone que j'approchais à cinq centimètres de mon regard pour me rendre compte qu'au-dessus de mon fond d'écran de chatons, l'alarme était passée depuis vingt minutes et que je l'avais clairement pas entendu.

Quelle misère !

Au même moment le klaxon reprit son chant désastreux de plus belle.

  - Ophélie ! Bouge tes fesses ! Cria une voix féminine que je reconnaissais que trop bien.

Je grommelais, trouvais mes lunettes - à côté de ma tasse de thé - et me penchais à la fenêtre pour voir. Comme je m'y attendais, c'était ma grande sœur Agathe qui ne voulait certainement pas que j'arrive en retard pour ma rentrée universitaire.

  - Grouille-toi ! Siffla-t-elle les mains sur les hanches.

  - Ça va, ça va, j'arrive...

Bon, pour ma défense, ce n'est pas que je n'étais pas pressée ou quoi que ce soit, mais j'avais passé une sale nuit entre vieille histoire ressortie du fin fond des archives de mon cerveau et un vieux carnet que je prenais pour un journal intime.

J'avais mis deux heures pour me rendormir, quatre heures plus tard le réveil sonnait : oui, ça faisait mal au cul. Alors qu'on me donne un peu de temps.

Enfin, je bougonnais, mais je passais quand même la première : aujourd'hui était un grand jour ! Enfin... pour la petite campagnarde que j'étais sans aucun doute.

Pendant que j'enfilais sous-vêtements, jean et un haut col Claudine - parce que le vintage c'était un peu ma tasse de thé, voir de café omniprésente dans ma vie - je pensais que c'était la première fois que je quittais la région, si ce n'était mon village, la Vallée. Malgré ma grande source de joie, c'était aussi un petit peu de stress.

Toute ma scolarité jusqu'à mon bac s'était passé entre ses montagnes et d'un coup, je prenais mes clics et mes clacs et je partais pour une grande ville à quelques bons kilomètres de là.

J'avais été accepté dans une grande université, unique dans chaque pays, qui touchait vraiment à tout et qui était soit disant passant formidable. Alors quitter ma chambre que j'avais aimé et chéri pendant dix-neuf ans, ça me faisait un choc.

Je fourrais dans mon sac : chargeur, gâteaux pour la route, écouteurs, argent, mouchoirs, une paire de gants au cas où, (parce que j'étais toujours malade comme un chien même en septembre) boîte de thé, bouquin, bouteille d'eau.

Ma valise était déjà faite la vieille, heureusement que ma mère avait insisté. Puis avec un boucan de tout les diables, je descendais les escaliers, attrapais une madeleine au passage dans la cuisine, enfilais mes Rangers et sortais.

Une légère brise me caressa la nuque, j'avais chaud et pourtant j'avais ramassé mes cheveux en deux nattes collées, histoire d'avoir la paix contre mes boucles brunes et entêtantes.

Alors que je poussais - c'était une véritable galère - ma valise sur les graviers, mon téléphone fit un petit ding qui annonçait un message. Je m'arrêtais alors qu'Agathe arrivait à grands pas et de mauvaise humeur.

  - Eh la punaise, c'est pas parce que je me suis portée volontaire pour t'amener à la gare que tu dois prendre tout ton temps. J'ai un boulot je te rappelle.

  - Ouai...

Je l'avais pas écouté. Le message venait de l'application de ma nouvelle université GlaGla Élite qui disait ceci.

DRAMA(S) ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant