Chapitre 3

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Elle eut l'impression que ses oreilles se débouchaient et se retrouva assise face à son assiette alors qu'autour d'elle, c'était la panique. Les adultes se figèrent en la voyant haleter. Cathy s'agrippa au bras de son père alors qu'elle tentait désespérément de reprendre sa respiration. Severus s'accroupit à ses côtés avant de lui dire :

- Calme toi. Regarde, cale ta respiration sur la mienne. Respire doucement.

Il prit de profondes et régulières respirations pour que sa filleule puisse s'appuyer sur lui pour reprendre son souffle. Ce qu'elle fit avec peine.

- Les Weasley... Il faut...

- Respire, la coupa Severus.

Catherine eut une soudaine envie de le frapper. Il fallait qu'il la laisser parler.

- Les Weasley...

- Respire, répéta Severus.

- La ferme ! s'exclama l'adolescente toujours à bout de souffle. Les Weasley... des Mangemorts... Il faut les aider...

Elle n'avait toujours pas repris sa respiration et Severus était toujours bouche-bée mais Remus avait immédiatement cessé de rire en entendant les derniers mots de sa fille. Minerva s'était précipitée vers la cheminée en y jetant de la poudre de cheminette et en déclarant « Le Terrier ». Catherine pivota sur sa chaise pour voir sa grand-mère, ne se sentant pas capable de se lever. Au bout de quelques minutes, l'animagus reparut et déclara :

- Tout va bien, tous les Weasley sont rentrés au Terrier avec Harry et Hermione. Il y a eut une attaque de Mangemorts dans le camping près de la Coupe du Monde de Quidditch. Ils ont fait apparaître la Marque.

En voyant la pâleur des adultes, la jeune sorcière ravala la question qu'elle voulait poser. Aussitôt elle fut quasiment bannie du conciliabule : Minerva, Severus et Remus discutaient à toute vitesse de chose que Catherine essayait tant bien que mal de comprendre. Elle avait déjà saisi qu'ils parlaient de Voldemort, le sorcier maléfique dont Hermione lui avait parlé et qui s'en était pris à Harry alors qu'il n'était qu'un bébé. Il semblait d'ailleurs vouloir affronter le jeune homme, non content de s'être fait battre une première fois alors que ce n'était encore qu'un nourrisson. Seulement, la Gryffondor avait encore du mal à saisir ce qu'étaient les mangemorts et ce qu'était cette fameuse marque qui semblait tant faire peur à sa nouvelle famille.

Les adultes passèrent la soirée à discuter à voix basse. De temps à autres, l'un d'eux laissait échapper une exclamation mais rien ne permettait à Catherine de suivre la conversation. Lasse, elle monta dans sa chambre et s'allongea sur son lit. Des émotions contradictoires s'affrontaient en elle. L'incompréhension dominait, ensuite venait la peur, la colère, l'amour et la tristesse. Ce mic-mac de sentiments faisait apparaître et disparaître des motifs de glace sur le plafond et les murs de la pièce au rythme de sa respiration. Elle n'était pas rassurée : ses pouvoirs lui semblaient beaucoup trop hors de contrôle. Elle se sentait incapable de les contrôler et ils l'effrayaient. Si elle n'arrivait même pas à déterminer la totalité de ses capacités, comment pourrait-elle ne serait-ce que tenter de les maîtriser. Déterminée, elle se redressa sur son lit et décida d'essayer de travailler. Elle n'avait que ça a faire manifestement puisque les adultes continuaient leur conciliabule à l'étage du dessus. Doucement elle ferma son poing pour que la glace disparaisse de la pièce. En vain. Les motifs continuaient leur ballet. Catherine ferma les yeux et essaya de visualiser la glace disparaître dans son poing dès qu'elle le fermait, comme si le froid était aspiré à l'intérieur de son corps. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la main toujours fermée, la glace s'était évaporée de la chambre. Cependant lorsque la jeune fille rouvrit son poing, les motifs réapparurent aussitôt. La jeune sorcière poussa un soupire avant de se laisser à nouveau tomber sur la couette. Après tout, la glace décorait sa chambre et puis, elle finirait bien par partir. Catherine finit par tomber dans les bras de Morphée et elle ne remarqua pas son père, sa grand-mère et son parrain ouvrir la porte. Tous deux étaient ébahis devant les entrelacs de glace sur les murs et le plafond de la pièce ainsi que devant leurs incessantes apparitions et disparitions. Ils étaient émerveillés et en même temps effrayés : aucun d'eux ne savait vraiment comment gérer les pouvoirs de la jeune fille. Doucement, ils quittèrent la pièce et se séparèrent pour la nuit. Remus ne put s'empêcher de retourner voir Cathy. Il avait toujours peur qu'il lui arrive quelque chose et ne pouvait s'empêcher de venir la regarder dormir de temps en temps. Il resta quelques minutes debout contre le chambranle de la porte avant de gagner son propre lit. Il ne pouvait s'empêcher de songer à tous les moments qu'il avait manqués avec elle. Il s'en voulait de tout ce qu'elle avait vécu. Il ne pouvait s'empêcher de se demander : « Et si... ».

Le lendemain matin, Catherine s'éveilla et réalisa qu'elle portait toujours les même vêtements que la veille. Elle se changea avant de descendre à la cuisine. Son père s'y activait déjà, nettoyant et rangeant la vaisselle de la veille. La jeune Gryffondor le regarda un petit moment, se réjouissant de ce simple moment. Elle avait tellement voulu une vie faite de petits moments tels que celui-ci qu'elle ne pouvait s'empêcher de le savourer. Elle avait une famille.

- Bonjour Papa ! s'exclama-t-elle joyeusement.

- Bonjour ma chérie ! répondit Remus. J'attendais que tu te réveilles. Aujourd'hui nous allons au Terrier.

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Bonjour ou bonsoir,

Voilà un nouveau chapitre !! J'espère qu'il vous a plus et je vous souhaite un bon dimanche ! Merci pour vos votes et vos commentaires mais pardessus tout, merci de continuer à lire les aventures de Catherine.

A bientôt,

Luciole

Celle que l'on n'attendait plus - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant