Chapitre 23: Le retour de Stan

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L'homme traina Stan pendant un long moment, à travers un enchevêtrement d'arbres et de buissons touffus. Le jeune garçon essayait de résister, en pure perte.

Enfin, après plusieurs minutes de marche, Mils s'arrêta. Il examina attentivement les alentours, et quand il eut la certitude qu'il n'y avait là aucun témoin, ni chemin de promenade, il posa Stan à terre. Le jeune garçon n'eut pas le temps de se dégager que le tueur le poussait contre un arbre.

« Qui êtes-vous, qu'est-ce que vous voulez? S'exclama Stan d'une voix brisée par la terreur.

-Je fais mon boulot, c'est tout… »

Stan ouvrit la bouche pour appeler à l'aide, mais l'homme posa sa main libre sur sa bouche, étouffant ses cris. De l'autre main, celle qui tenait l'arme, il commença à mimer des gestes rappelant horriblement à Stan un plantage de couteau dans le ventre.

« Alors, le gros a dit que ça devait ressembler à l'acte d'un fou, marmonna Mils pour lui-même. Du coup, il faudrait que je frappe plutôt comme ça…Ou peut-être comme ça? »

Stan crut recevoir un coup de poing au visage. Le gros? Cartman? C'était Cartman qui avait envoyé ce type? Paniqué, le brun voulut se dégager, mais la main du tueur maintenait solidement sa tête contre l'arbre, et il fut incapable de s'échapper.

Mils finit enfin par trouver l'angle qui convenait, et il sourit. Sa main serra le manche du couteau, et il fit reculer sa main d'une dizaine de centimètres. Stan réalisa avec terreur que l'homme était sur le point de le poignarder, et son rythme cardiaque s'accéléra dangereusement.

Ce fut sa jambe blessée qui lui sauva la vie. Stan avait à ce moment atteint un tel degré de peur que sa cheville se déroba sous lui, le faisant glisser. Mils ne s'y attendait visiblement pas, et en voulant arrêter son geste déjà entamé, il lâcha son arme. Quand il se pencha pour la ramasser Stan lui donna un coup de pied dans la cheville, se dégagea et s'enfuit aussitôt. Le tueur poussa une exclamation de colère et, après avoir récupéré le couteau, se précipita derrière sa proie.

Stan découvrit alors que, dans sa détermination à sauver sa propre vie, il ne boitait pratiquement plus en courant. Il ne s'attarda néanmoins pas sur ce fait et se précipita droit devant lui, dans l'espoir de trouver un sentier de promenade ou quelqu'un à appeler au secours. Mais il se trouvait dans une partie très isolée du parc, comme il le constata vite.

Sans cesser de courir, il jeta un coup d'œil derrière lui, et vit avec horreur que le tueur était à quelques mètres derrière lui et le poursuivait, le visage déformé par la colère. Le brun poussa un gémissement de terreur et redoubla de vitesse. Il ne s'aperçut que trop tard qu'il fonçait tout droit vers une pente, et il ne put pas s'arrêter avant de tomber dedans.

Stan s'écroula et roula pendant de longues secondes, jusqu'à atteindre la terre ferme. Heureusement, la pente n'était pas très profonde. Il se releva à grand peine, tout en grimaçant. Il s'était fait mal. Le garçon leva les yeux, pour voir que Mils se trouvait toujours là-haut, hésitant apparemment à suivre le même chemin. Mais il finit par se décider, et s'avança lentement vers Stan, tout en s'efforçant de garder son équilibre. Le jeune homme ne perdit pas de temps et se releva aussitôt, avant de se rendre compte avec horreur que sa cheville blessée lui faisait horriblement mal, et qu'il n'arrivait plus à courir sans ressentir une terrible douleur.

Boitillant, Stan poursuivit sa route à grand peine, mais il n'avançait pratiquement pas. Derrière lui, Mils, encouragé, continua sa route, mais en prenant bien son temps. Le garçon ne pouvait plus lui échapper maintenant. Désespéré, Stan s'efforça d'avancer, en pure perte. Non, c'était vraiment trop bête! Il n'allait pas mourir maintenant, à cause d'une foutue cheville! Il ne devait pas mourir avant d'avoir retrouvé Kyle et Kenny! Mais quand l'espace qui séparait le tueur de sa proie se fut réduit à quelques mètres, Stan dut bien se rendre à l'évidence: il était foutu. Et il s'en voulut avec rage de ne rien avoir fait pour aider ses amis quand il le pouvait encore.

La dette *terminée*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant