Je me retrouve, en trop peu de temps à mon goût dans un gros 4x4 à traverser la ville dans laquelle j'ai vécu.
L'adoption a été acceptée par la directrice pour deux raisons. La première, et sûrement celle que je déteste le plus, c'est que la personne qui m'a adopté n'est autre que le jeune homme de cet après-midi. Il a utilisé ses « charmes » pour faire accepter l'adoption. Et la deuxième, que je connais parce que j'ai écouté aux portes est qu'apparemment, Monsieur a versé une très grosse somme d'argent pour m'avoir, et ainsi, l'orphelinat peut faire des réparations pour les prochains nouveaux arrivants et la directrice pour dépenser l'argent dans la nouvelle collection d'été qui sort bientôt... Les femmes de son type, me dégoûtent, toujours à devoir avoir de dernier vêtement à la mode pour montrer sa puissance et son argent.
Dit comme ça je me sens achetée et j'ai l'impression de n'être qu'un bout de viande.
Ça doit faire une demie heure que nous roulons vers une destination que je ne connais toujours pas avec un homme que je ne connais pas.
Je trouve d'ailleurs qu'il est trop bien jeune pour m'adopter ou même adopter un enfant en général. Il a l'air d'avoir mon âge.
Alors que j'allais ouvrir la bouche, Monsieur allume la radio, ce qui plonge l'habitacle dans un silence avec une musique sortie le mois dernier en fond sonore. J'allais éteindre le poste de radio mais quand j'ai approché ma main du poste, c'est sans douceur que l'inconnu assis à côté de moi la repousser et son regard était d'un noir profond, il était, apparemment énervé. C'est bon j'ai compris. Je ne touche pas à la radio.
Pour passer le temps, j'ai appuyé tête sur la vitre de la voiture et j'ai regardé le paysage campagnard passer bien trop vite à mon goût.
Ma ville d'avant me manque déjà, même si je ne suis vraiment très peu de l'orphelinat, c'est dans cette ville que j'ai passé toute ma vie, et je sais que jamais je n'y retournerai.
Le temps passe et les secondes deviennent des minutes et les minutes deviennent des heures.
Voilà bientôt cinq heures que nous roulons et je commence à avoir faim. Ne voulant pas déranger l'homme assis à mes côtés, je ne dis rien sur ma faim et laisse passer le temps. Mais à peine quelques minutes plus tard, mon estomac en à décider autrement et commence à grogner comme pas possible.
J'essaye tant bien que mal d'arrêter ses gargouillements incessants mais rien à faire.
J'entends le conducteur de la voiture souffler et d'un coup, il enlève le cache de la boîte à gant et sort un sandwich au jambon et beurre. Il me le lance sur les jambes sans rien dire. Je le remercie poliment et il ne répond rien.
Je commence alors à déballer le sandwich et le manger quand la sonnerie d'un téléphone se fait entendre. Mon "adopteur" d'on je ne connais toujours pas le nom sort de sa poche un téléphone, le regarde et le range rapidement. J'ai juste eu le temps d'apercevoir que c'était un dernier téléphone à la mode et rien d'autre. Sans prévenir, le chauffeur s'arrête et braque le volant à fond pour faire un dérapage et pour suivre la route dans le sens inverse, pour prendre la direction de mon ancienne ville que nous avons quitté il y a plus de 5 heures.
Je le regarde étrangement et quand il me regarde, je ne fais rien.
J'appuie ma tête contre la vitre et tombe dans sommeil profond sans comprend le pourquoi du comment.Je me réveille en sursaut et regarde autour de moi. Je ne vois rien mis à part des arbres.
Je sais que je suis encore dans un rêve et j'espère voir cette fois-ci mon ombre. Je regarde mes vêtements et je ne porte pas ce que je portais ce midi. Je porte présentement une robe en tissu avec des lanières en cuir marron. Comme les tenues portées par les femmes dans l'antiquité, au temps des romains...
Lorsque je relève le regard pour me repérer, j'aperçois une ombre derrière un arbre. Au début je croyais que c'était mon ombre mais j'ai remarqué qu'elle était bien trop petit et bien trop fine pour m'appartenir.
Je m'avance donc doucement pour finalement apercevoir une petite fille se cacher derrière le grand tronc.
J'allais lui parler doucement pour ne pas la brusquer et lui faire peur mais quand je me suis approchée elle m'a vue et elle s'est mise à rire et à partir en courant. Je me suis amusée à courir après elle dans la forêt, la jeune fille doit bien la connaître parce qu'elle court tranquillement car elle ne sait pas pris de racines ou d'autres alors que c'est mon cas. De plus, je ne porte pas de chaussures dans ce rêve et donc, j'ai les pieds nus dans la terre et Dieu seul sait que je déteste avoir les pieds sales.
Je continue ma course et la petite fille se dirige vers un petit chemin de terre. Ce chemin n'est pas naturel, il a été aménagé pour faciliter la circulation, de quoi, je n'en ai aucune idée. Je vais aussi sur ce chemin et découvre un petit village un peu plus loin. Plus je m'approche et plus je croise de la population.
Alors que j'allais demander à une jeune femme ou se trouvait la petite fille, des hommes armés de machettes entrèrent sur la place. Cette arrivée soudaine active tous les habitants de ce village et ils se cachent tous. Et moi, au lieu de suivre le mouvement de panique qui sabbat sur le village, je reste plantée au milieu de la place. Je me rend compte que j'étais entourée quand un homme m'a pris violemment par le bras pour m'emmener avec lui. Je ne sais pas où il m'emmène mais je me retrouve rapidement avec d'autres personnes d'à peu près mon âge ou plus jeune que moi. Je vis alors la petite fille de tout à l'heure dans les quelques personnes qui étaient attachés comme les bêtes à quelques pas de moi. Son regard était vide, alors que tous les autres pleuraient en silence.
Je voulais me diriger vers elle mais quelqu'un me prend les poignets avec force, je me tourne pour faire face à un homme dont le visage était recouvert de peinture noire et dont le barbe n'était pas du tout entretenue. Il parle d'une voix fort et dans une langue que je ne comprenais pas, il parlait à un autre homme plus moche que lui. Celui-ci est arrivé et me bloque le corps pour que je reste en place le temps que l'on m'attache. Je suis ensuite placée dans le groupe de la petite fille et je n'entends que des plaintes.
Au moment où j'ai voulu lui parler, un homme installé sur un cheval hurla des choses incompréhensibles pour moi. Pourtant, vu l'agitation des prisonniers, je pense que je suis la seule à ne pas comprendre.
Nous avons tous commencé à avancer et après plusieurs heures interminables de marche, nous sommes arrivés dans un grand village. Les habitants nous regardaient avec dédain et certains poussaient les adolescents pour faire rire la foule. A un moment j'ai même vu quelqu'un vider son verre sur une jeune femme dont les cheveux venaient d'être coupés très court.
C'est alors que je vis une grande maison au bout de la rue, elle surplombait tous les autres et intimidait beaucoup aussi.
Une fois devant, l'homme sur le cheval descendit de l'animal et entra dans la demeure. Nous, les « prisonniers » sommes restés pendants dix bonnes minutes debout devant l'entrée, surveillés par des gardes plus armés les uns que les autres. Je savais maintenant que j'étais vraiment dans un rêve, et dans une époque bien différente de la mienne. Ce n'est pas grâce aux vêtements que les populations ont mais grâce aux habitations peu modernes en bois et le langage ancien utilisé par les gardes.
Après un temps indéfiniment long, les hommes sont sortis de la grande demeure et se sont positionnés en face de nous. On a été mis en ligne sur plusieurs rangées. Pour ma part, j'étais à la deuxième rangée, mais même avec cette position, j'arrivais encore à voir l'entrée de la maison. Après une minute d'attente, une ombre passe la porte.
Au début, on ne voyait pas très bien son ombre, mais au fur et à mesure qu'il avançait, j'ai réussi à définir une ombre très grande, avec une carrure importante.
C'est quand j'entendis la voix de l'ombre que je sus qui était cette personne.
Une grande carrure, une ombre et une voix que je n'oublierais pas. Cet homme était mon ombre, celle de mes rêves. Je voulais lui parler et faire en sorte qu'il me sorte de ce rêve où je suis comme une esclave.
J'allais m'avancer pour lui parler mais un énorme coup dans mon dos m'a fait arrêter tout mouvement pour finalement que je sombre dans un sommeil sombre et sans rêverie.
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Eldeweiss
VampireDans un orphelinat, une jeune fille rêve ou cauchemarde souvent de la même chose. Elle n'a qu'un nom en tête. Eldeweiss. Elle ne connaît pas cette personne. Ne voit que son ombre et n'entend que sa voix murmurer à chaque fois les mêmes mots, la mêm...