Eldeweiss

[CHAPITRE14]

"E" comme Eldeweiss.

Je fixe la lettre pendant au moins une minute et mes doigts se posent doucement dessus.

Un cercle est aussi gravé en dessous.

Aiden se positionne à mes côtés et murmure le prénom du vampire.

Je regarde sur toute la longueur de la pierre mais il n'y a que ses deux marques.

Je retrace les petits reliefs de mes doigts en cherchant à comprendre.

Je comprends le "E", mais pas le cercle.

- Un cercle ?

Je me tourne vers Aiden. Il fixe lui aussi la pierre tombale.

- Je ne comprends pas non plus... Je pensais trouver un message ou je en sais pas...

Je souffle.

Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple !

Sans m'en rendre compte, je touche délicatement l'alliance de la mère d'Eldeweiss.

Un cercle.

L'alliance est un cercle.

Aiden et Adaélys m'avaient dit que je devais avoir le collier lorsque j'allais réveiller Eldeweiss.

J'enlève précipitamment la chaîne de mon cou et place l'anneau sur la trace.

La bonne taille. C'est la bonne taille !

L'anneau s'incruste comme s'il était fait pour être ici et une sorte de bruit mécanique se fait entendre.

Aiden a le réflexe de me faire reculer alors que la tombe commence à trembler.

Un gros nuage de poussière sort des endroits de la tombes qui sont cassés.

Les fissures se séparent, laissant place à un cercueil.

Un cercueil...

En bois...

Aiden me devance en approchant du trou et en enlevant le couvercle.

Un corps est présent.

Intacte.

Blanc.

Les trais bien formés.

« Un homme âgé de peu près dix-huit ou vingt ans, est allongé, sa peau est très pâle, ses yeux sont fermés et une trace de larme séchée par le temps est visible sur sa joue.

Cet homme est de loin le plus beau garçon que j'ai jamais vu de toute ma vie, ses traits sont virils et biens marqués. Ce qui est dommage, c'est qu'il paraît mort. Je me sens attirée par lui et c'est très étrange. Je n'ai jamais ressenti des sentiments comme maintenant dans un rêve, et encore moins devant un étranger.

J'approche mes mains de son visage et le touche avec une douceur qui m'était inconnue. Je retrace doucement les contours de son visage, il a des traits tellement bien marqués, aucune imperfection n'est visible sur sa peau diaphane. J'approche ma main droite de sa bouche et lorsque j'écarte un peu ses lèvres fines et douces je découvre une ligne parfaite de dents blanches. Je commence à descendre dans son cou et sur sa poitrine. Je me suis rendu compte de ce que je faisais et je commence à m'éloigner. Au moment où j'allais me retourner, une main d'une force inhumaine me retient le poignet et me tire vers la table. Je tombe allongée dessus et soudain, deux yeux rouges sont devant moi. »

Les images de notre « première rencontre » me remonte à la tête.

Je le revois allonger sur cette table dans mon rêve.