Autour d'Un Café [BxB]

CHAPITRE 4

« On n'aime pas un sexe, mais une personne. On n'aime pas une attitude, mais une personnalité. Et on n'aime pas un corps, mais simplement un cœur »,

Anonyme. 

* * *

Une semaine est passée depuis mon départ fracassant du salon de thé. Je n'ai pas osé y remettre un pied, parce qu'il y a des chances que l'on me refuse. J'ai donc dû, à chaque fois, trouver une excuse à dire à Charlotte pour que nous n'y retournons pas. Heureusement qu'elle n'a seulement quatre ans, parce que je suis vraiment un très mauvais menteur, ca peut se lire sur tout mon visage.

Bien entendu, mes voisins n'ont pas terminé leurs travaux, pour mon plus grand bonheur. Je dois donc travailler avec un casque sur les oreilles et de la musique à fond, ce qui n'est pas ce qu'il y a de mieux pour rester concentrer. Charlotte étant toujours à l'école, je m'occupe comme je peux. Je fais un peu de ménage, je cuisine, même si je passe le plus clair de mon temps à ne rien faire. Et je commence à me sentir seul. Ca fait un moment que je n'ai pas eu de rendez-vous avec quelqu'un, je dois l'avouer. Mais à chaque fois je me fais rejeter, alors je ne sais pas tellement si j'ai envie de retenter l'expérience.

J'ai l'impression que Dieu a entendu mes prières, parce que je sens mon téléphone vibrer, m'annonçant un appel. Il provient de Gabrielle, ma meilleure amie, c'est donc avec joie que je réponds.

— Salut, le moche ! Comment ca va ? Ca fait un bail que je n'ai pas eu de tes nouvelles

— Je vais plutôt bien, merci. Et toi, comment ca va dans ta vie ?

— Et bien, ca va bien, même extrêmement bien. J'ai plein de choses à te dire, et j'ai une très bonne nouvelle à t'annoncer. Mais je ne peux pas le faire par téléphone, il faut absolument que je te le dise en face.

— Tu veux que l'on se retrouve quelque part ? Je ne dois pas aller chercher Lot' avant une bonne heure.

— Parfait ! Tu connais un bon endroit au calme ?

— Absolument.

C'est donc naturellement que je lui ai proposé que l'on se retrouve au Sunsets of Greece. Au moins, je ne suis pas seul, ce qui m'arrange pas mal. Deux pierres d'un coup. Je peux retourner là-bas sans être gêné, et en plus je vois ma meilleure amie. Lorsque j'arrive devant l'enseigne, elle est déjà là. Je la vois finir sa cigarette, et je lui râle dessus, comme à chaque fois que je la vois fumer.

— Bon, on entre ou tu continues à me faire la morale ? demande t-elle, un air faussement énervé sur son visage.

Je lui ouvre la porte, en guise de réponse. Elle me sourit, et je me sens happer par l'ambiance accueillante de cet endroit. Nous nous installons à une table, et je vois bien qu'elle se retient de me dire quelque chose. Elle n'a jamais été douée pour cacher ce qu'elle ressent, et je suis pareil. Nous avons les mêmes tics à ce niveau.

— Gabi, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu vas jouer avec mes nerfs à me faire attendre comme ça.

— On commande, et je te le dis.

Un homme que je n'avais encore jamais vu ici vient prendre notre commande. Comme à mon habitude, je prends un café avec une part de tarte au citron, et comme Gabi n'a aucune originalité, elle prend pareil que moi. Notez le second degré.

— Faut que je me lance, dit-elle plus pour elle que pour moi.

Son regard s'ancre dans le mien, et je sens mon souffle s'arrêter. J'ai vraiment peur de ce qu'elle va me dire.

— Avec Louis, nous allons nous marier ! s'exclame-t-elle.

Mes yeux s'écarquillent d'un coup, tellement je suis surpris par son aveu. Mais je ne peux pas retenir mon sourire, ma joie prenant le dessus. Je suis vraiment super heureux pour elle, Louis et elle sont fait l'un pour l'autre. Et bah, si je m'attendais à ce qu'elle m'annonce ça !