CHAPITRE 28

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" Tout début possède une fin, mais on se sait jamais si elle sera bonne ou mauvaise. Il faut aller jusqu'au bout pour en avoir la réponse",

de moi.

* * *

Lucien et Sacha se sont rencontrés par un pur hasard. Il a suffi d'une simple seconde, celle où les yeux de Constance ont dérivé sur de délicieux pains au chocolat, et où elle n'a pas pu résister à la tentation d'en demander un à son père.

C'est comme ça que tout a commencé pour eux. Un jeune papa un peu maladroit à la recherche de l'amour et qui a besoin de temps pour comprendre certaines choses, et un pâtissier bien trop gentil, mais trop peu confiant en lui-même.


Il m'aura fallu une semaine entière pour écrire cette courte histoire. Dès le réveil jusqu'à mon coucher, j'écrivais au maximum. Je ne pouvais pas me permettre d'attendre plus de temps. J'avais déjà assez laissé passer les jours sans vraiment m'en rendre compte, mais aujourd'hui c'est fini. Je sais déjà quoi faire, j'ai tout préparé dans ma tête. Il ne me reste plus qu'à appliquer mon plan.

Nous sommes lundi, et Sam travaille seulement le matin. Ce qui veut dire que je dois agir maintenant, avant qu'il ne revienne chez lui. Et maintenant que Lot' est réveillée et prête à sortir, je lui chausse ses chaussures alors qu'elle n'arrête pas de me demander où nous allons.

— Dis, Lot', ça te dit un pique nique demain soir, sur la plage ?

— Ca serait trop bien ! s'exclame t-elle, contente de ma proposition. Sam pourra venir avec nous ?

— On verra, ma puce, la rassuré-je avec un sourire.

Je ne peux rien lui dire de mon plan, tout simplement parce qu'elle est trop petite pour tout comprendre. Elle ne connait pas déjà pas la véritable raison du départ de Sam, et je ne peux donc pas lui expliquer ce que je compte faire. Et ce que je souhaite faire, j'espère que ca marchera.

* * *

Quand toutes les pages sont imprimées, je me sens soulagé. J'ai déjà vérifié trois fois les fautes, et j'espère que tout est bon. De toute façon je ne peux plus faire marche arrière, maintenant je dois me lancer. C'est pourquoi, quand nous partons pour le parc, dans la matinée, nous faisons un petit détour. Nous nous arrêtons devant l'immeuble de Sam et je souffle un bon coup avant d'entrer dans le SAS de l'immeuble, là où se trouve les boites aux lettres. Et en glissant l'enveloppe contenant la courte histoire ainsi qu'un petit mot dans celle de Sam, je me sens soudain anxieux. Dessus, je lui explique brièvement ce que contient l'histoire, et je lui demande de la lire jusqu'au bout. Et selon ce qu'il ressent à la fin, le choix lui revient de nous rejoindre demain soir, sur la plage, pour manger le pique nique avec nous. J'ai décidé de réécrire notre histoire. Je redessine notre rencontre, notre après-midi à la patinoire, ainsi que l'arrivée de Caroline. J'explique mon point de vue et je dois au moins lui dire désolé une bonne centaine de fois tout le long. Je lui dis tout ce que je n'ai pas eu l'occasion de dire avant dedans, et je prie pour qu'il se rende compte d'à quel point tout est vrai. Je me suis ouvert à lui dans cette histoire et j'espère qu'il le comprendra à travers mes mots.

Mais je ne peux m'empêcher de me poser des questions. Et s'il ne regardait pas son courrier ? Ou s'il décidait de ne pas ouvrir l'enveloppe, car il sait qu'elle provient de moi ? Non, je dois arrêter de me prendre la tête avec ça. Je dois croire en nous, sinon je n'ai aucune chance de le retrouver. Je dois avoir confiance en lui et en ses « je t'aime ». Je sais que s'il disait vrai, il ouvrira cette enveloppe. Mais je ne peux quand même pas enlever la possibilité qu'il ne vérifie pas son courrier alors pour me rassurer, je colle un post-it fluo sur sa boite aux lettres, avec écrit : « ouvre moi ». Et pour être encore plus sûr qu'il ouvre sa boite aux lettres, et aussi pour qu'il sache que ca vient de moi, je colle une rose rouge dessus que je suis allé acheter avec Lot' juste avant de venir.

Autour d'Un Café [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant