"Deux êtres qui s'aiment se rencontrent toujours",
Proverbe Danois
* * *
Et dire que je pensais déjà avoir vu Charlotte excitée comme une puce, je me dis que ce n'était rien comparé à aujourd'hui. Nous sommes samedi, ce qui veut dire l'anniversaire de son ami Marie. Dès le matin, elle n'avait que ces mots à la bouche. Jamais elle ne me lâchais avec ça, et je crois avoir entendu mes tympans me remercier quand je l'ai déposé chez elle. J'ai échangé quelques mots avec ses mamans avant de partir de chez eux, pour rentrer chez moi.
En arrivant à l'appart, je m'arme de mon téléphone, sachant ce que je dois faire maintenant. Il faut que je voie Olivia, et que je lui explique tout. C'est une chouette fille, je ne veux pas lui faire mal, mais j'espère qu'elle comprendra. Je m'en voudrais si elle s'imaginait quelque chose de sérieux entre elle et moi, comme j'avais pu le croire au tout début. Elle mérite d'être heureuse.
C'est pourquoi je lui envoie un message, lui demandant si on pouvait se voir aujourd'hui, et elle me répond par l'affirmatif. D'un côté, ca m'aurait arrangé qu'elle ne puisse pas ce jour là...
Seulement vingt minutes plus tard, on sonne chez moi, et mon cœur se met à s'accélérer car je sais que c'est elle. Avant d'ouvrir la porte, je souffle un bon coup et je lui sourie quand je l'aperçois sur le seuil.
— Merci d'être venue aussi vite, lui dis-je alors qu'elle entre dans l'appartement.
— Ca avait l'air assez important, dans ton message.
Je ne réponds rien, le ventre noué, alors que je lui prends son manteau.
— Tu veux un café ? proposé-je.
— Avec plaisir.
Je fonce dans la cuisine pour nous préparer deux cafés, et j'en profite pour réfléchir à quoi dire. Parce que, à vrai dire, je n'ai rien préparé. Fichu Sam, qui me retourne la tête dans tous les sens. C'est à cause de lui que je n'ai pas pu penser à quoi lui dire, tellement j'étais obnubilé par lui.
— Alors, qu'est ce que tu voulais me dire ? me demande t-elle doucement alors que je m'assois à ses côtés.
Je lui jette un coup d'œil, et je dois avouer qu'elle est vraiment jolie. Tout au naturel, sans chichis, elle reste elle-même. Et je suis persuadé que s'il n'y avait pas eu Sam, j'aurais pu continuer le début de ce que nous avions eu. Je le sais, parce qu'elle est le genre de fille, intérieurement et extérieurement, qui me plait. Sauf que Sam est venu mettre son grain de sel, et m'a retourné le cerveau. Et d'un côté je m'en veux, parce que j'ai laissé un brin d'espoir à Olivia, et je l'ai pratiquement laissé tomber, sans aucune raison ou nouvelle de ma part.
— Ecoute, me lancé-je, le truc, tu vois, c'est que tu es super, vraiment, et, je sais pas, enfin, si je sais, mais je sais pas comment le dire, et du coup ca fait que je mélange tous mes mots, et ca c'est pas super, et puis, je commence à dire n'importe quoi, je le sais, du coup tu vas me prendre pour un fou, et c'est pas ce que je veux, pas que j'en suis un, du tout, mais-
— Hey, calme toi, Lucas ! Pourquoi tu stresses autant ? Il n'y a pas de raison, tu sais, surtout que je crois savoir ce que tu veux me dire.
— Ah bon ? m'étonné-je.
— Ouais. T'étais pas en train d'essayer de me dire qu'il n'y aura rien de plus entre nous ? Qu'on pourra être qu'amis ?
— C'est ça, et j'arrive pas à croire que j'ai pas réussi à le formuler, alors que tu viens de le résumer en une phrase.
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Autour d'Un Café [BxB]
Roman d'amourLucas, jeune père de vingt-trois ans, n'a plus aucun espoir. Pour lui, toutes ses chances de retrouver l'amour sont tombées à l'eau. Pourtant, lorsque son regard croise celui de Samuel, il sent que quelque chose est différent. Il lui est impossible...