Autour d'Un Café [BxB]

CHAPITRE 2

"Un cœur brisé est un cœur capable de surmonter les épreuves à venir",

Jehu Ed Sainturné

* * *

Cela fait maintenant trois jours que j'ai le parapluie du serveur chez moi. Je n'ai pas encore eu l'occasion de retourner là-bas, étant en week-end. Charlotte n'avait donc pas école, et je n'avais aucune raison valable pour m'y rendre.

Alors quand lundi est arrivé, et que Charlotte m'a supplié de lui acheter une viennoiserie au nouveau salon de thé, j'ai sauté sur l'occasion. C'est donc le parapluie à la main que je vais chercher ma fille à la sortie des écoles. Et pour une fois, elle sort la première. C'est surement l'appel aux viennoiseries qui est bien trop fort, depuis bébé elle est gourmande comme ça.

— Dépêche-toi, papa, j'en peux plus d'attendre ! s'exclame Charlotte alors qu'elle me tire par la main.

Avant qu'elle ne fasse un mouvement de plus, je la tire vers moi et la prends dans mes bras pour lui déposer plein de baisers chatouilleux sur son visage. J'aime entendre son rire, et j'aime sentir ses petites mains me repousser, alors que je sais qu'elle n'a pas envie que j'arrête.

— Alors comme ça, on ne dit même plus bonjour à son papa d'amour ?

— Mais si, c'est juste que j'ai faim !

Je lève les yeux au ciel alors que je la repose par terre. Je prends son sac sur mon épaule droite, et nous commençons à marcher tranquillement en direction du Sunsets of Greece. Lorsque nous arrivons à destination, Charlotte ne peut pas se retenir de sauter partout, alors je fais de mon mieux pour la calmer avant d'entrer dans le salon de thé. Je la vois froncer des sourcils, légèrement contrariée, mais son sourire réapparait dès que nous entrons.

Nous nous dirigeons directement vers le comptoir, mais personne ne s'y trouve.

— Il est où le gentil monsieur de la dernière fois ? me demande ma fille, impatiente de pouvoir commander.

— Je ne sais pas, ma puce.

Elle fait une petite moue, mais une voix proche de nous vient la faire sourire à nouveau.

— J'ai cru entendre que l'on me cherchait !

Je lève les yeux vers le jeune homme de la dernière fois, et ses yeux bleus rencontrent les miens. Je suis à nouveau époustouflé par leur beauté, ce n'est pas humain d'avoir des yeux aussi clairs que les siens. Sa copine doit se régaler chaque jour de les voir. Si j'étais elle, je le serais.

— On peut ravoir vos pains au chocolat ? Ils sont trop bons !

— Bien sûr. Je vous en mets deux ? me demande-t-il.

— Oui, avec un chocolat chaud et un café, s'il vous plait.

— Vous prenez sur place ?

Je hoche de la tête, et il m'offre un grand sourire avant de s'atteler à sa tâche. Charlotte, qui me tire à nouveau par la main, décide de retourner à la même place que la dernière fois, et cette fois-ci nous pouvons voir un petit, mais présent, soleil illuminer les rues de Dunkerque. Ça fait plaisir de voir un peu de soleil en Janvier, ca devient de plus en plus rare.

— Papa, tu lui as rendu son parapluie ?

Je me tourne vers Charlotte, et je remarque que j'ai toujours le fameux parapluie dans ma main droite.

— Non, mais je lui rendrais quand il viendra.

Elle hoche de la tête et, comme chaque soir, elle me raconte sa journée à l'école. Et même si c'était une journée banale, elle a ce pouvoir de la rendre extraordinaire. Je ne sais vraiment pas comment elle fait, mais rien qu'avec ses gestes ou ses expressions faciales, elle nous donne envie de l'écouter.