CHAPITRE 13

8.5K 811 167
                                    

«  Le bonheur... c'est de donner et d'aider les autres »,

Henry Drummond

* * *

Samuel est gay. Ou bi. Peu importe. Ce qui est important, c'est qu'il est attiré par les hommes et que cette nouvelle me trouble depuis hier soir. Ca n'a pas arrêté de me travailler cette nuit, et des images de lui accompagné d'un autre homme m'ont hanté dans mon sommeil.

Il faut que je lui parle. J'ai l'impression que quand je fais un pas en avant, il en fait deux en arrière. Je pensais que tout allait mieux, mais sa révélation d'hier m'a bien fait comprendre que non. Il y a un fossé entre nous, et je compte bien le reboucher. Je ne veux pas que ca reste comme ça entre nous alors que nous vivons ensemble pour encore un bon moment.

Je me réveille, fatigué. Je n'ai pas bien dormi, je guettais chaque son pour savoir si Samuel était rentré ou non. Je ne l'ai pas su, et je ne le sais toujours pas parce qu'à un moment, je me suis endormi sans vraiment m'en rendre compte. Je me suis fait réveillé par une véritable tornade du nom de Charlotte. Je devrais m'habituer à ce réveil, mais ca m'est impossible. Personne ne peut se faire à ses réveils.

Je me lève donc de mon lit, les yeux à moitié fermés, et je suis Charlotte qui me tient par la main. Mon cœur commence à s'emballer quand je me demande si Samuel est rentré ici cette nuit. L'appréhension me tord le ventre, mais je sens une vague de soulagement me submerger quand je le vois allongé sur le canapé, sa couette le recouvrant à moitié. Je ne peux pas voir son visage qui est enfoncé dans son oreiller, mais j'ai au moins la chance d'apercevoir tous ses tatouages.

— Papa ? Est-ce que je peux réveiller Sam ?

— Non, ma puce, il faut le laisser dormir. Tu sais qu'il ne travaille pas ce matin, lui rappelé-je.

— Oui, mais j'ai envie de lui faire un câlin !

— Tu lui en feras un quand il se réveillera, ou ce soir en rentrant de l'école, d'accord ?

Elle ne me répond pas, mais elle finit par se résigner et hocher la tête. Elle s'installe donc à la table dans la cuisine et elle commence à manger les tartines à la confiture que je lui ai préparés. Nous mangeons en silence, par respect pour Samuel, et je ne peux m'empêcher de lui jeter un coup d'œil. Il a mis un tee-shirt, mais celui-ci ne cache pas ses nombreux tatouages sur ses bras. Je n'arrive pas à détacher mon regard de son corps, qui monte et descend lentement au rythme de sa respiration. Il a l'air tellement paisible, c'est agréable à voir.

— J'ai fini, papa !

— Bien, alors tu mets tes affaires dans l'évier et tu fonces dans ta chambre !

Elle fait ce que je lui dis, et je la rejoins rapidement pour l'aider à s'habiller. Je lui fais deux tresses, ayant appris comment faire grâce à ma mère. Apparemment, Charlotte aime cette coiffure, même si c'est assez galère de la faire à cause de ses cheveux bouclés. De ce côté, elle a tout hérité de moi, et je ne sais pas si c'est une bonne chose.

Elle met ses chaussures et manteau avant de nous diriger vers la porte pour sortir de l'appartement. Samuel dort encore, malheureusement pour Charlotte. Son câlin attendra ce soir. En sortant de l'immeuble il ne pleut pas, alors nous nous rendons à l'école à pied. Charlotte aime bien pouvoir observer les passants, et surtout les chiens qui sont avec certains. Elle m'en réclame un depuis je ne sais combien de temps, et à chaque fois la réponse est non. Déjà parce qu'elle est trop petite pour s'en occuper elle-même, et aussi parce que notre appart' est trop petit pour un chien. Il ne serait pas heureux sans un extérieur où se défouler.

Autour d'Un Café [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant