Chapitre 12 : Jericó

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- Brrr j'ai froid... Pourquoi fait-il si froid ? On est pourtant en plein milieu du désert.
- C'est assez facile de voir que vous n'êtes pas d'ici Raymond. Répond Lucius. Le jour il fait très chaud, certes, mais la nuit le désert est plus froid que les monts Alouettes. Cependant, le temps commence à se faire long, j'aimerais bien savoir où sont passés les deux autres.
- J'espère qu'il ne leur est rien arrivé. Qu'elle idée a eu la reine d'envoyer un si petit enfant dans une rébellion.

J'arrive discrètement derrière mon oncle et mon mari qui discutent assez bruyamment pour des espions.

- Ne t'en fais pas, il est jeune mais il est plein de ressources.
- Esteban, vous êtes de retour. Comment va Jericó ?
- Il va bien mon oncle, ne t'inquiètes pas.

Nous sommes dans la première partie de notre mission révolutionnaire. Nous devons, pour inciter la révolte, créer des rumeurs et infiltrer des groupes secrets. C'est pourquoi j'ai été envoyé au cœur de la capitale Rabiane avec mon fils pendant que Lucius et Raymond surveillaient l'entrée. La petite tête frisé de Jericó passe derrière moi avant de s'asseoir sur un petit rocher. La reine avait bien calculé son coup, elle devait être sûre de la réussite de l'expérience de Jane Steel et c'est pour tester la puissance technologique de son pays qu'elle en a fait un enfant et qu'elle me l'a confié. Je sais que lorsqu'il grandira, il sera d'une puissance monstrueuse, ayant le sang d'une des races dominantes du vieux continent, mais ce n'est pour l'instant qu'un enfant. Plus j'en découvre sur le monde, plus je me dis qu'il n'y a rien a garder de l'humanité.

- Avez-vous récupéré des informations utiles ? Demande Lucius.
- Jericó a trouvé un bar clandestins dans lequel se retrouvent un groupe d'esclaves de Beria le soir, je me chargerais d'aller secouer ces derniers. Ensuite nous avons entendu parler d'un groupe secret appelé "Nasir", qui rassemblerait des nobles anti-système. Je pense que ceux-ci sont pour vous. Il ne nous resterait alors plus que les classes moyennes et les pauvres à motiver, on laissera faire les espions des forces spéciales Tribinates.
- Tu as pensé à tout, c'est génial Esteban. Me dis mon époux. Bon, il ne reste plus qu'à se mettre en route.

Nous commençons à partir vers Ber...

- Un minute !!
- Qu'y a-t-il Raymond ?
- Vous n'allez tout de même pas laisser cet enfant s'impliquer dans une guerre ?
- Ne t'en fais mon oncle, je te l'ai dis, Jericó se débrouille très bien et puis nous n'avons pas le choix de toute façon.
- Je ne suis tout de même pas rassuré.
- On n'a pas le temps de s'arrêter sur des détails, je vous rappelle que nous devons lancer la révolte en maximum huit mois si nous voulons pouvoir rétablir les routes commerciales avec le Sorhindi.
- Oui...

Cette fois nous partons en direction de Beria puis nous nous séparons pour réaliser nos missions respectives. Je passe par quelques ruelles sinueuses en me faufilant entre les maisons de pierres blanches du quartier pauvre, me glisse parmi les fumeries de bassa, une herbe hallucinogène appréciée par ici, et arrive devant un mur sur lequel une grande bâche noire est tendue. Si mes renseignements sont justes le bar se trouve juste derrière, je prends alors mon courage à deux mains et lève la bâche pour rentrer par une petite ouverture dans le mur. A l'intérieur c'est une toute autre ambiance qui s'offre à moi, l'absence de fenêtre et les quelques chandelles créent une lumière tamisée qui éclaire quelques tables vermoulues et pleines d'écorchures. Le sol en terre battue provoque un nuage de poussière à chaque pas et, près d'un petit comptoir miteux, un homme est assis et chante une chanson calme d'une voix grave et chaude. Je n'imaginais pas que ce genre d'endroits pouvait exister, encore moins pour des esclaves. Je m'avance et une main viens me bloquer.

- Hey gamin, montre ta marque. C'est réservé aux esclaves.
- Euh... Je...
- Dépêche toi où on risque de te retrouver dans un sale état. Le quartier de Cadsila est le seul de la ville où nous sommes supérieurs aux « libres ».

𝕭𝖔𝖞 𝖒𝖆𝖎𝖉 (en Réecriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant