Chapitre 13 : révolution

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De grands manteaux noirs de jais surmontés d'une cape. Des lunettes attachées par une lanière de cuir autour de la tête. De grosses bottes de marche sombres. Un rapière d'apparat et un petit pistolet à compression d'air, inventés par Jane Steel. Tel est l'uniforme des forces d'interventions terrestres de l'armée tribinate qui viennent de nous rejoindre prêt de la capitale Rabianne. Nous avons trouvé refuge dans un ancien village, abandonné suite à l'assèchement de son oasis, du nom de Bajiara. Enfin « abandonné » n'est peut-être plus si adapté au lieu étant donné que nous sommes bien trois cent personnes à y séjourner, entre les soldats tribinates, les représentants des colonies Sorhindiennes, les représentants de la théocratie de Ladios et des rebelles Rabians, parmi lesquels se trouvent les gérant du bar clandestin et le groupe secret de nobles : Nasir. Tout ce petit monde est en pleine réunion et grâce aux sons que j'entends depuis l'extérieur de la salle où ils sont rassemblés, je comprends que les idées divergent.

- Ils sont pas content ? Me dit un jeune garçon Rabian de manière candide.
- C'est normal, les adultes sont compliqués parfois et ils n'arrivent pas toujours à se mettre d'accord. Mais dis moi, que fais tu ici, tu m'as l'air bien jeune pour être un révolutionnaire.
- Je suis venu avec mon frère et mamie Oja. Répond-il en s'asseyant sur un muret à moitié effondré, en balançant ses jambes.
- Mamie Oja ? Tu parle d'Ojalnazar ? Alors tu dois être le petit frère de Shady... Baha il me semble ?
- Oui c'est ça, tu les connais ?
- Je les ais déjà rencontrés oui. Ils ont l'air de beaucoup t'aimer et de tout faire pour te protéger, et rien que pour cela j'ai un grand respect à leur égard.
- ...

Il ne dit plus rien, j'ai peut-être évoqué un sujet qui ne lui plaît pas. Je me demande quel âge il peut avoir, peut-être huit ou neuf ans. Il faudrait le présenter à Jericó, ça lui ferait un peu de compagnie juvénile. Baha se lève et se dirige vers une tente près d'un vieux puits en ruine, tout cela dans un silence de mort. Il est assez étrange. J'espère que les esclaves ne vont pas avoir de problèmes s'ils sont avec nous aujourd'hui au lieu d'être à leur poste.

Le temps passe et la nuit commence à tomber. Je m'allonge sur un petit carré d'herbe jaune et sèche ayant survécu à la pénurie d'eau et regarde attentivement le ciel étoilé quand d'un coup, une voix me sort de mes pensées.

- Toujours à regarder les étoiles ?

Je me relève d'un coup et découvre une personne que je n'avais pas vu depuis très longtemps, c'est Nicky, le petit prince capitaine en second du Joker.

- Toujours à surprendre les gens ? Dis-je en riant. Je ne savais pas que la reine vous avait convoqués vous aussi. Je croyais que vos relations avec Tribina n'était pas des plus amicales.
- Il faut croire qu'elle avait plus d'intérêts de nous rallier à sa cause que de risquer de voir sa technologie chez l'ennemi. Elle à beau être très orgueilleuse elle n'est pas bête... enfin, si elle à les gênes de ma sœur j'ai un doute. Dit-il dans un petit rire mesquin.
- Le reste de l'équipage est là aussi ?
- Il n'y que Riwa et un petit nouveau qui bosse dans la cuisine. On l'a recruté juste après être parti de Northam en vous déposant.
- Je vois que vous m'avez déjà remplacé en cuisine. Il faudra que je pense à aller voir le capitaine...
- Hey, je vais changer de sujet mais comment la situation a-t-elle évoluée entre Lucius et toi ?
- Euh et bien... nous sommes mariés et j'ai un enfant.
- Tu es du genre rapide. Je ne pensais pas que tu aurais le courage de te lancer.
- Je ne comptais pas lui demander si rapidement mais de toute façon il avait entendu notre discussion sur le balcon à l'arrière du Joker.
- Oh zut... bon en fait c'est un peu de ma faute. Je lui avais demandé de venir voir quelque chose et de m'attendre dans le couloir. m'annonce-t-il fièrement avec un sourire malicieux.
- Je n'arrive pas à croire que tu ai fait ça ! Imagine un peu s'il n'avait pas voulu de moi ou s'il s'était mis à me détester.
- Ne t'en fais pas, je suis un expert pour voir les sentiments des gens. j'étais sûr à presque quarante-huit pour cent que ça allait marcher.
- Presque quarante-huit pour cent !!! c'est une blague. Tu trouve que c'est suffisant.
- Oh ça va, vous êtes ensemble alors j'avais raison au final.
- Mouais...

𝕭𝖔𝖞 𝖒𝖆𝖎𝖉 (en Réecriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant