Alors, qu'est-ce que ça donne quand la petite Lauren toute gentille décide de foutre des coups dans les boules des gars, de mordre les élèves, de grogner, de jouer un peu plus que des ballades et de faire face aux cons ? On va voir ça maintenant.
Au bout de quelques semaines à ne rien laisser paraître sur moi, à ne pas porter de pins, à ne plus porter beaucoup de t-shirts de groupe et à jouer au fantôme, j'en ai eu un poil marre... Alors qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris mes couilles et j'ai commencé à assumer complètement que j'étais une saloperie de gamine qui vit pour la musique et qui aime plus que tout le rock'n'roll. J'ai assumé que j'étais une connasse, j'ai laissé tomber les allures de gentille fille, pas pour en devenir une méchante, non, juste pour être celle que j'étais.
Chassez le naturel et il revient au galop, c'est la phrase qui illustre le mieux ce qui s'est passé.
J'ai perdu beaucoup de gens avec ça, personne n'aime les gens qui se mettent à réfléchir plus loin que "Quel gloss ira avec quelle robe ?". Ouais, on était au primaire et il y avait déjà des gens qui pensaient comme ça... Mais remarquez, ma devise était déjà hardcore "Réalise tes rêves, même si ça inclue de tuer, de tout sacrifier, fais-le"... ET C'ETAIT DE JEFFREY DAHMER !!!!!
Bon, pour être honnête, je savais pas que c'était un tueur en série et j'avais lu au hasard sur Internet, alors ça avait eu une résonnance, alors je l'avais gardée. Pendant cette période, je sortais énormément dans la forêt pour parler avec Guy et Belial, mais au bout d'un moment j'en ai eu marre de ne leur parler que quand il y n'y avait personne, alors j'ai commencé à m'exprimer en face d'autres élèves sans pression. Je parlais à mes amis comme s'ils étaient là et parfois, en cours, ils me racontaient quelques blagues qui me faisaient retenir quelques rires. Je les aimais plus que tout et ils souffraient autant que moi de ne pas pouvoir me parler aussi souvent qu'on le faisait qu'à Attalens.
Je suppose que j'ai déjà dû le dire mais j'aurais tout fait pour ne pas les blesser, parce que je tenais à eux plus qu'aux autres élèves de ma classe. Ils étaient une partie de moi, mes amis imaginaires, mais j'y tenais plus qu'à moi-même. C'était bizarre... mais j'ai commencé à aimer ça.
Pendant un moment, je suis passée pour un loup-garou, c'était super cool, quand la pleine lune approchait, j'avais naturellement un comportement plus agressif, et c'est resté. De plus, je ressentais une véritable fascination pour le disque lunaire, qu'il soit sous la forme de l'œil d'Horus ou de cette immense boule que je voyais une fois par moi pour trois nuits.
Donc, avec le fait d'assumer, venait aussi le fait inéluctable que j'allais me faire juger et pas pour le meilleur mais plutôt pour le pire.
Enfin, pour l'instant, je n'avais pas encore reçu trop de commentaires alors ça allait et mes deux amies avaient même l'air de plutôt apprécier ce changement. J'avais fini par leur dire que je n'étais pas exactement celle qu'elles croyaient et elles m'avaient accepté telle que j'étais. J'étais enfin bien dans ma peau, j'étais libre d'être moi. Et Kurt Cobain seul savait à quel point ça me faisait du bien.
Enfin, le temps continua à passer, il faisait chaud et peu à peu, des bus venant de l'autre établissement où les dernières années (sauf ceux de notre classe) étudiaient, arrivèrent le temps d'une récréation. Je n'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs.
Mais c'est là que j'avais rencontré Solène, il s'agissait d'une fille avec des cheveux bouclés, fine, assez musclée et qui avait mon âge mais était sur sa dernière année de primaire. Enfin... Nous étions vite devenues amies. Elle était HPi comme moi (du moins comme je le pensais) mais dans une forme différente, elle avait réussi à vaincre toutes ses barrières, ce qui lui conférait une sorte d'ego, bien qu'elle ne l'admettrai jamais, n'est-ce pas madame ? Je ne sais même pas si j'ai son compte Wattpad, remarque xD
Enfin bref, on est devenues potes et je passais les moments où elle venait à Promasens avec elle et le frère d'Olga qui s'appelait Alexander, on s'entendait super bien, tous les trois, on était devenus inséparables.
Alexander était plutôt beau garçon mais je n'étais pas intéressée par lui, c'était juste un pote et il avait une copine. Je ne la rencontrerai que plus tard, quand ils se seraient séparés, mais je savais néanmoins qu'elle s'appelait Maria, je voulais absolument la rencontrer parce qu'on me la décrivait comme une fille vraiment qui en plus, écoutait Metallica, Korn... et d'autres groupes que je ne connaissais pas forcément mais que je devinais être soit du metal soit du bon vieux rock'n'roll.
Pendant ces moments où j'étais avec Alexander et Solène, on parlait beaucoup, on riait, on parlait du paranormal et on s'amusait à imaginer des choses. Guy et Belial m'aidaient à jouer la comédie, nous avions monté toute une histoire autour d'un loup-garou et d'un vampire. Nous faisions semblant d'y croire mais je crois qu'on a vraiment fini par le faire parce que le jour où je lui ai dit que cette histoire était terminée, elle était persuadée que je m'étais faite hypnotisée par l'hybride et que c'est pour ça que je disais ça. Bon, il fallait dire que ça faisait une bonne année que ça durait et qu'on avait mis personne "dans la confidence de leur existence" et c'était drôle parce que j'étais supposément la seule à les voir.
J'avais même fini par créer deux amis imaginaires qui les représentaient et qui donnèrent de nombreux accès de jalousie et de colère à Guy et Belial qui eux, avaient toujours été mes préférés et les seuls que je nommerai dans ce journal même si j'écrirais toute leur histoire à eux et aux autres dans un futur livre. Mais bref, pour l'instant, nous avions créé notre propre fiction qui aurait tout aussi bien pu être tirée d'une histoire romantique. Au point même où la limite entre réalité et fiction s'était altérée plusieurs fois, notamment sous de bizarres coïncidences.
Une fois, nous étions attablées à un petit café de Romont, nous parlions du dernier message qu' "Armand" nous avait laissé, comme dans une enquête policière un peu ambiguë, lorsque dans un moment de relâchement, Solène lâcha en riant.
"Et là, t'imagine, il mets Sound of Silence"
Lorsque SOS démarra réellement et que nous nous regardâmes, médusées. C'était une coïncidence, mais je pense que ça à finit par nous faire croire réellement à cette idée que j'avais imaginé de toute pièces pour faire marcher Solène et qui s'était éternisée.
Mais avant ce moment, on a des années à rattraper et je me ferai le plaisir de vous les conter.
En conclusion:
- J'ai assumé
- Je me suis fait de vrais amis
- D'autres m'ont pas aimé et m'ont jetée
- Je suis une saloperie de punk mais j'avais pas encore le mot exact
- J'ADORE être comme je suis et je vais pas le changer.
- Ce chapitre est décousu, si j'ai fait de la merde (ce qui est possible) j'en suis (pas) désolée