Lors de ma rentrée pour cette année, je me dis que tout serait différent, pourtant... il ne fallut pas une heure pour que le professeur de mathématique me prenne en grippe et que je devienne son ennemie mortelle bien que je n'aie pour l'instant fait que lui dire bonjour.
M'enfin, je suppose que les connards trouvent au premier coup d'oeil les gens qu'ils cherchent à victimiser. Ou même tout simplement, qu'ils voient tout de suite les personnes qui ont des problèmes avec les abandons et le harcèlement.
La chose restait que moi non plus, je ne l'apprécia pas, avec sa tête de hibou mal luné. Il avait un début de calvitie qui prenait racine à la pointe de son crâne, son air malingre et mauvais était accentué par la barbe de trois jour ou un peu moins qui mangeait constamment ses joues.
Le premier jour fut à peu près aussi agréable qu'un bain dans de la lave en fusion, accompagné du Diable lui-même. Pour la première fois, je me perdis dans cet énorme bâtiment, alors que l'année passée... niet !
Enfin bref, c'est lors de cette année que j'ai rencontré Juliette, et sa bande de potes. Pour une fois, je savais que ce serait des amies qui resteraient, et je n'étais pas sûre d'avoir tort.
Juliette et moi nous entendions extrêmement bien, je découvris bien vite l'univers des manges, qui me séduisit dans un premier temps. Notamment avec la série des Blue Exorcist, au point où elle m'introduisit aussi à un autre monde au moins tout aussi drôle. Nous passions beaucoup de temps l'une chez l'autre, des nuits entières où nous ne faisions que de discuter ou nous amuser.
Le mieux restait que nous passions le plus clair de notre temps ensemble,il y avait aussi Leila, une jeune adolescente en pleine ébullition et pleine de vie, sans oublier Oxane, une grande dessinatrice extrêmement douée qui me donna de nombreux conseils pour améliorer mes formes et proportions pour mes dessins.
L'année se poursuivit et vinrent alors quelques révélations des plus déroutantes dans ma vie. Comme la découverte d'une sexualité différente à celle à laquelle je m'attendais. En fait, je découvris que je pouvais aimer les hommes, les femmes et tout le monde, en fait.
C'était difficile à avaler au début, disons que découvrir que j'aimais ma meilleure amie me rendait au moins aussi joyeuse qu'une moule au fond d'une poêle.
Au début, il me fallut le lui cacher, mais très vite, je me mis à utiliser mon esprit pour que la rationalité l'emporte sur les sentiments et que je puisse les démanteler.
Pour détruire ce genre de sentiment, ça marche un peu comme de défaire un noeud, un noeud gigantesque et très étrange à l'intérieur de sa tête et de son coeur.
Le plus important est, en premier lieu, de se visualiser se noeud et de remonter le long d'un fil jusqu'à en atteindre le centre. La raison première de cet attachement émotionnel, puisque l'amour est ainsi représenté, il faut ensuite défaire tous les aspects dudit "avatar" pour qu'il n'en reste qu'une ligne droite mais néanmoins malléable.
Nous ne pouvons pas contrôler l'endroit où se dirige la corde, mais, du moins pour mon cas, je peux à peu près contrôler sa durée ou même réussir à l'annihiler.
L'unique problème qui me dérange en ce moment, est le fait que je ne puisse pas toujours le tuer dans l'oeuf, ou même l'assassiner tout court. Je ne sais pas vraiment comment expliquer toutes ces choses qui devront paraître peut-être insensée à la plupart d'entre vous et je veux bien admettre que c'est étrange de vouloir annihiler de la sorte des sentiments.
Mais enfin, reprenons, j'appris donc que j'étais pansexuelle. Ce qui voulait dire que je devrai finir par l'avouer à mes parents, et même en sachant pertinemment qu'ils étaient tous les deux très ouverts d'esprit, je ne pouvais me résoudre à le leur dire. Mais bon, ça revenait à dire "demain je le ferai"... tout en sachant que demain n'arriverai jamais.
Le plus le temps passait, le plus je montais des relations stables avec ces amies, mais pour autant, je n'en croyais aucune complètement. C'était devenu quelque chose de complètement impossible pour moi, je crois que je n'en était plus capable depuis un moment, peut-être depuis la trahison d'Olga... Ou simplement depuis beaucoup plus longtemps.
De toute façon, je sais très bien que ça ne risque plus d'arriver et... j'ai l'impression que je ne parviens qu'à tomber sur d'immondes traîtres qui commencent toujours par faire semblant de m'aimer pour mieux connaître mes faiblesses et me détruire, toujours un petit peu plus.
Au fur et à mesure de l'année je finissais par m'attacher, et ce n'était pas forcément ce que je voulais, mais comment réagir face à ce groupe d'adorables ados qui me souriaient, me gardaient une place tous les midis et m'invitaient chez elles.
C'était comme vivre enfin comme une personne normale, enfin presque... puisque nous étions des rejetés... mais des rejetés enfin. Et puis bon, c'était joyeux de passer mes journées avec.
C'est ces filles qui m'avaient permis de me développer d'une certaine manière, qui m'avaient permis de devenir plus forte, de me relever, de commencer à assurer.
Parce que oui, je commençais vraiment à sortir de ma bulle, je défendais profondément mes convictions, que ces filles, que ces garçons, que ces élèves essayaient de réduire à néant.
Cette année-là, je rencontra Crimson Pride, c'était lors d'un concert auquel je ne voulais pas aller, Lou, ma meilleure amie, une petite punk plus timide que moi, y allait et son frère, ami de mon frère, voulait absolument que l'on rapplique.
C'était un soir, avant un week-end, un vendredi, et puis je pensais qu'il n'y aurait que des chansons absolument monstrueusement nulles et... en français, ou du mauvais rock'n'roll suisse.
De plus, je ne connaissais absolument pas rock'o'battoir et je pensais... je pensais beaucoup de chose et je ne savais absolument pas comment serait mon premier concert, j'en avais un peu peur. Je ne savais pas trop comment aborder la chose.
De plus, ça ne m'enchantait vraiment pas que mon frère soit là avec des amis, il était toujours insupportable. Et vu qu'il ne semblait pas être le seul gamin... eh bien... j'avais vraiment envie de rester dans mon coin.
Et... c'est tout, la suite au prochain épisode.