Soulmate - Tome 1

Chapitre 9

  Il est sept heures trente lorsque mon réveil sonne ce matin et je dois avouer que les vacances me manquent déjà. La veille, j'ai prétendu un horrible mal de ventre pour rentrer avant Owen et ma mère, à vrai dire, je n'avais aucune envie de recroiser Kerian après ce qu'il venait de se passer. Et pourtant, je suis à peine réveillée qu'une indéniable envie de le revoir m'habite, sentir ses ongles sur l'arrière de mes cuisses, ses baisers sur ma nuque. Stop, Holly, il faut que tu arrêtes ça tout de suite. C'est mal et Rachel l'apprendra tôt ou tard. Je souffle un grand coup avant de me décider à me lever d'un bond, me forçant à ignorer le sentiment m'envahissant quelques secondes plus tôt. Rejoignant la salle de bain, mon regard se porte instantanément sur le miroir, ou plutôt sur la petite trace rouge tirant sur le violet apparaissant sur mon cou. Je dois me retenir pour ne pas hurler en voyant la trace s'apparentant à un suçon.

– Et merde.

Comment est-ce que j'ai bien pu faire pour ne pas le remarquer plus tôt ? Et si je ne le remarque que maintenant, peut-être qu'Owen où Rachel n'y ont pas échappé, eux. Une certaine honte s'empare de moi alors que je me décide à décrocher mon regard du miroir pour filer sous la douche. Comment est-ce que je vais bien pouvoir m'y prendre pour camoufler cette marque ? Elle sautera instantanément aux yeux de Rachel et Owen s'ils la surprenaient. Et là, je serais fichue.
En m'éternisant sous la douche, mes pensées vagabondant soudainement dans d'autres contrées, je me surprends à penser à Kerian, des images de lui et moi sous cette douche me viennent brièvement en tête, j'aimerai qu'il soit là, près de moi, sentir ses divines lèvres pleines se poser sur les miennes, sur mon cou, embrassant charnellement mon bassin. Mon entrejambe s'enflamme tandis que je tente de refreiner mes pensées.

– Putain, Holly, sort de cette douche j'ai besoin de la salle de bain !

Le beuglement de mon frère me sort instantanément de mes pensées, mais bon sang qu'est-ce qu'il t'arrive, Holly ? Je me sèche rapidement tout en tentant de calmer mon frère pestant de l'autre côté de la porte, Enroule ma serviette autour de mon corps désormais brûlant et sort de la salle de bain en tordant mon cou de manière à ce qu'il ne remarque pas la marque sur celui-ci. En regagnant ma chambre je sors de mon armoire un simple jean troué ainsi qu'une jolie blouse boutonnée de couleur jaune. Je me coiffe et me maquille rapidement, applique une épaisse couche de fond de teint sur ma nuque puis décide finalement d'enrouler un foulard autour de mon cou. Un foulard à Miami ? Qu'est-ce que je peux être ridicule !
Mes parents sont déjà partis lorsque je dévale les escaliers pour rejoindre l'entrée de la maison, et tant mieux ça m'évitera les questions gênantes concernant mon foulard alors que le thermomètre affiche près d'une trentaine de degrés ! J'enfile des Vans noir et attrape mon sac de cours posé dans l'entrée quand un klaxon résonne à l'extérieur de la maison. Il faut que je parle à Kerian. Et je vous garantis que cet idiot va m'entendre. Il a été stupide de me laisser une telle trace et il est plus que temps qu'il le comprenne. Son air ravi à la seconde où je monte à l'arrière me tape d'autant plus sur le système. Il est hors de question que je ne me laisse faire, pas cette fois. Ce petit jeu est terminé. L'odeur de la cigarette me prend presque instantanément à la gorge alors que ce dernier souffle la fumée par la fenêtre.

– Bien dormi Jensen ?

Le petit sourire narquois accompagnant sa question me met en rogne. En guise de réponse, je me contente de retirer le foulard cachant la marque sur mon cou puis croise les bras en attendant que ce dernier réagisse. S'il se met à rire je crois que je vais lui en coller une, ce sera de toute manière plus fort que moi.

– Merde, je ne pensais pas que ça marquerai autant, t'as intérêt à le cacher.

La monotonie dans la voix de Kerian est insupportable. Comme s'il n'était pas le moins du monde dérangé par le fait qu'Owen, Rachel ainsi que tout le bahut puisse voir la marque. Il n'est pas croyable !