Soulmate - Tome 1

Chapitre 41

  Je n'ai jamais passé autant de temps sans parler à Rachel et je dois avouer que la voir rire avec Julian et m'ignorer me fait extrêmement mal au cœur. J'aurais aimé qu'elle me comprenne, après tout comment aurait-elle réagi si je lui avais interdit de sortit avec Julian ? Si je lui avais dis que je ne pouvais pas me le voir ou que je ne le sentais pas ? Trop occupée à penser à tout ça, je n'écoute pas la moindre minute de mon cours de maths. De plus, mon estomac qui crie famine ne pourrait endurer une autre de ces stupides factorisations ! Lorsque la sonnerie retentit enfin je me presse de sortir de la salle quand je suis arrêtée par le bras musclé d'un grand blondinet. Je reconnais instantanément le corps imposant de Kerian.

– Salut, Holly.

Sa voix est neutre, je n'arrive pas à savoir s'il ressent de la joie, de la tristesse ou bien de la colère.

– Salut.

Mon ton sec semble le surprendre, il tire mon bras pour m'entraîner dans le couloir avant de placer ses mains de part et d'autre de mon visage.

– C'est quoi le problème ? J'ai encore fait une connerie ? Et puis c'est quoi ces marques sur ton visage, tu t'es battue ?

Je ne sais pas par quoi commencer, à quelle question répondre en premier.

– C'est Jil, on s'est croisés hier et... elle a fait une réflexion qui ne m'as pas plu du tout... te concernant.

– Elle et moi c'est fini tu sais.

Il a le regard d'un enfant qui vient de faire une bêtise, tentant de clamer son innocence. Je ne sais pas vraiment ce que sa révélation veut signifier. Je me contente d'un hochement de tête mais Kerian ne me lâche pas, je reste bloquée entre le mur et son imposant corps aux agréables senteurs de musque.

– Tu me fais la gueule ?

– Non, c'est juste que...

– Que Rachel compte plus, je comprends, je sais. Je ne sais vraiment pas comment agir avec toi Jensen, putain. Il doit me manquer la notice d'utilisation ou quelque-chose du genre.

Je me mets à rire, à vrai dire je ne peux pas m'en empêcher. Sa mine sérieuse se radoucit soudain pour laisser place à un sourire gêné. Comment voulez-vous que je lui résiste ? Il m'est tout bonnement impossible de le détester ou bien de l'éviter. Je n'en ai ni la force, ni l'envie. Alors à quoi bon lutter ?

– J'aime te voir sourire...

– Tu avais parlé à mon frère de nous deux ?

– Je me voyais mal mentir à mon meilleur pote, je savais qu'il ne réagirait pas comme ma sœur. Et puis je ne lui ai pas tout raconté !

Il exécute un clin d'œil tout en agrippant fermement mes hanches avant que je ne lui inflige alors un léger coup dans l'épaule pour l'obliger à me laisser respirer. Il s'exécute tandis que je pouffe de rire à nouveau.

– Merci, je reprends plus sérieusement.

Après une courte discussion sous le regard assassin de Rachel, je me dirige en direction de la cafétéria pour y déjeuner. Lorsque j'arrive dans la salle avec mon plateau je ressens un glacial vent de solitude m'envahir. Je m'assieds seule à une table libre tout en attaquant mon entrée sous les regards inquisiteurs de sombre inconnus. Je m'apprête à sortir mon téléphone de ma poche quand j'entends le lourd bruit de boots se diriger vers moi et s'arrêter à ma hauteur. Je lève la tête pour tomber nez à nez avec Leo. Étonnée, j'ouvre mes yeux en grand, le faisant pouffer de rire.

– Tu veux te joindre à nous ? Souffle-t-il en déposant sa main sur le dossier de ma chaise.

Il porte les mêmes boots et la même veste en cuir que la veille mais aujourd'hui son jean noir a laissé place à un jean gris assez serré et son tee-shirt tout simple à un long tee-shirt orange avec un logo totalement inconnu dessus. Sa petite mèche retombe de la même manière que la veille sur son beau visage et un tatouage que je n'avais pas distingué hier semble remonter le long de son cou.