Chapitre 80

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  Après avoir ouvert un paquet rempli de palettes de maquillages venant de Rachel, un autre recouvrant un sublime sweat-shirt de marque de la part d'Owen, une enveloppe contenant de l'argent par ma famille, un des derniers lisseurs en vente par mes parents et quelques babioles de décoration pour ma chambre de la part des autres invités, j'attrape les deux derniers paquets présents sous le sapin avant de les tendres à mon petit-ami. L'angoisse monte au moment même où il me tend à son tour deux petits paquets.

– J'espère que ce ne sont pas des caleçons, plaisante Kerian.

Consciente que personne d'autre ne peut comprendre la raison de notre fou rire, je m'arrête net pour déballer le premier petit cadeau et une boite à bijoux s'offre à mes yeux. J'ouvre la petite boite et explose de rire en en voyant le contenu.

– Quoi ? J'ai fait une connerie ? Putain, ne me dis pas que tu n'aimes pas.

La réaction de Kerian me fait d'autant plus marrer. J'extirpe le sublime bracelet en or blanc orné d'une magnifique rose noir de sa boîte.

– Ouvre le tiens !

Ni une ni deux, tout le papier cadeau se trouve sur le sol. Il affiche un large sourire en apercevant la boîte à bijoux de même marque que son présent et lorsqu'il l'ouvre enfin ce dernier ne peut s'empêcher de rire. Nous sommes visiblement bien plus faits l'un pour l'autre que ce que je ne pensais ! Il extirpe de la petite boite une chaîne en or blanche et attrape du bout des doigts le petit et à première vue relativement ancien cadran de montre pendouillant du bijou. La rose et la montre, moi qui ai toujours trouvé gnangnan ce genre de coïncidence je dois avouer devoir retenir mes larmes à la vue d'une telle concordance de nos deux esprits. Je me jette sur mon petit-ami pour l'embrasser sous les regards amusés et attendris de tous les invités. Encore une fois, ils ne doivent sûrement pas comprendre la raison de notre éclat de rire.

– Ouvre le deuxième !

Kerian attrape le deuxième paquet cadeau et son sourire disparaît totalement au moment où il tient dans ses mains le calepin accompagné des stylos plus qu'hors de prix, je n'arrive pas à croire que de simples stylos puissent valoir un tel prix ! Une somme que je garderai évidemment secrète de peur de me prendre une remontrance de la part de mon petit-ami !

– Tu aimes ? C'est pour... tes dessins.

Il bondit du canapé avant de fondre sur moi pour m'embrasser, je prends ça pour un oui ! Le beau blond frotte ses yeux avant de se rasseoir puis me tend l'ultime paquet cadeau m'étant destiné.

– Il faut que tu saches que ce cadeau n'est pas pour tout de suite mais... l'argent est mis de côté et j'attends simplement ton feu vert pour... enfin tu verras !

Mon petit-ami affiche un large sourire avant d'assigner une clin d'œil à ma tante tandis qu'elle nous rejoint sur le canapé. Je me demande bien ce que Marry peut avoir à voir dans ce cadeau. Je me hâte de déchiqueter le papier et attrape entre mes mains une assez grosse boîte que j'ouvre avec excitation. Je tombe cependant dénue en en voyant l'intérieur : un bonnet, des gants et une grosse écharpe en laine. Je n'ai pas le souvenir que Miami ait été couvert de neige ces derniers temps ! J'ouvre cependant la petite enveloppe déposée sur les vêtements d'hiver et crois halluciner en voyant ce qui est inscrit sur le petit bout de papier. « Bon pour un voyage à New-York l'hiver prochain ».

– Un... voyage ? A New-York ? Comment est-ce que tu as su ?

– Chaque fois que tu m'obligeais à regarder ces foutus films de Noël tu me rabâchais que voir la neige était l'un de tes rêves, et aussi que tu rêvais d'aller à New-York, faire du patin à glace à Central Park et... tout ce qui va avec.

– Alors quand Kerian m'a contacté il y a quelques jours pour me demander la permission de venir et de vous loger j'ai tout de suite accepté !

Je bondis du canapé tout en sautillant de joie puis saute littéralement dans les bras du beau blond au moment où il se relève. Une semaine seule avec Kerian, occupés à visiter New-York, faire du patin à glace et profiter l'un de l'autre est le plus beau cadeau dont j'aurais pu rêver ! Il est décidément très fort.

– C'est très romantique mon grand ! Ça te fera une bonne raison de revenir ici pour les vacances d'hiver ! Plaisante l'oncle de Kerian.

– Revenir ?

– Oui, Kerian compte s'inscrire dans une école à Paris l'an prochain, il l'a décidé juste avant de rentrer à Miami. Je... pensais qu'il t'en avait parlé, désolé.

Pourquoi ne m'en a-t-il pas parlé ? Pourquoi Kerian ne m'a pas prévenu de ce départ imminent ? Ma gorge se noue au moment où sa main entre en contact avec la mienne et je dois me faire violence pour ne pas lâcher une larme. Comment continuer une relation avec une telle distance ? J'ai toujours pensé que les relations à distance étaient vouées à l'échec et je ne pense pas me tromper. Kerian, en France entouré de toutes ces filles inconnues, de toutes ces tentations. Il est impossible que notre relation continue s'il se décide à partir là-bas.

Et soudain, tout notre idyllique futur semble s'envoler, ces sublimes vacances à New-York se retrouvent vite enfouies sous toutes les questions occupant mon cerveau.

***

Trois heures du matin, il est désormais trois heures du matin et il m'est pourtant impossible de fermer l'œil. Me tournant et me retournant dans le lit de mon petit-ami, je ne peux me retirer son départ imminent de l'esprit. Je n'en reviens toujours pas qu'il n'ait même pas daigné me prévenir.

– Qu'est-ce que t'as à bouger comme ça, bébé ?

– Je... je n'arrive pas à dormir.

Kerian pousse un soupir avant de se redresser et d'allumer la lampe de chevet juste à côté de lui.

– Pourquoi ?

– Pourquoi tu ne m'as pas prévenu de ton départ ? Tu m'as laissé croire à un futur, à un futur possible entre toi et moi alors que tu savais pertinemment que tu comptais te tirer à la fin de l'année. Pourquoi tu ne me l'as pas dit dès le début ? Avant que tout ça ne commence ?

Ma voix s'apparente plus à un sanglot, le grand blond approche son corps bouillant du mien avant de me prendre dans ses bras.

– Merde, je ne compte pas partir, Holly.

– Mais ton oncle...

– Mon oncle a raison, j'ai voulu emménager là-bas et puis tout a changé quand toi et moi... ça a évolué.

– Tu veux dire que c'est uniquement pour moi que tu ne veux plus partir ?

– Oui, Holly. Je ne veux pas te laisser, plus maintenant. Bien-sûr que j'aimerai partir mais je peux bien attendre quelques années.

Cette révélation me va droit au cœur. Renoncer à un de ses plus grands désirs pour moi montre que Kerian a bien plus changé que ce que je ne pensais. Qui aurait pu croire, quelques mois plus tôt, que Kerian Duchemin refuserai d'emménager en France dans le seul et unique but de ne pas briser notre relation ? Que ce serait-il passé si j'étais parvenue à repousser cette irrépressible attirance ? Kerian serait-il parti ? Sand doute. Cette idée me conforte un peu plus dans l'idée que malgré tous les drames que nous avons dû affronter, cette relation est finalement la meilleure chose qui nous soit arrivés à tous les deux.

Soulmate - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant