14 - Pardon ?

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- Bonne anniversaire !

Céleste sourit légèrement, mais la tristesse était revenu sur son visage. Sans un mot, elles rentrèrent dans le cimetière, arpentèrent quelques tombes avant d'arriver devant une modeste pierre. On pouvait y lire "Pierre Derpin". Des bouquets de fleurs avaient était déposé par dizaines, remplis d'affiche :" tu nous manques" "déjà trois ans sans toi" "je te rejoins bientôt" "on t'aime". Céleste lança nonchalemment ses fleurs parmis les autres. Il atterrit en écrasant une pancarte "toujours dans notre cœur".

- Si seulement il pouvait y partir de mon cœur... Murmura t'elle.

Alice ne savait quoi dire, ni ce qu'elle faisait là. Céleste regarda au alentour. Elle avait peur de croiser quelqu'un. C'est un peu pour ça qu'elle avait demandé à la jeune fille de l'accompagner. Et aussi parce qu'elle voulait se libérer d'un poid.

- C'est qui ?

Elle ne savait jamais si il fallait parler au présent ou au passé.

- Mon ex. Pierre.

Elle se mordit la lèvre.

- Il s'est passé quoi ?

- "Accident", c'est ce qu'ils aiment dire. Mais tout le monde est au courant que c'est un suicide. Pierre était à l'hôpital psychiatrique, dans une clinique. Je venais le voir régulièrement. Un jour, j'ai rompus. Il est partit en voiture trois jours plus tard et à foncé dans une moto. Trois morts.

Une larme glissa sur ta joue. Elle la sécha rapidement.

- Ce n'est pas ta faute.

Elle ne le pensait pas. Céleste le savait. Mais peu importe. C'était si agréable. Elle sourit, pour de vrai cette fois, malgré la tristesse, et partit en direction de l'appartement d'Alice.

  Elle envoya un message à Jules et Alphonse pour leur dire de ne pas revenir à l'appartement trop tôt. Elle ne reçu pas de réponse.

. . .

  La porte de l'appartement s'ouvrit. Il faisait légèrement sombre. Alice n'aluma pas. Elle passa sa main dans le dos de Céleste, cherchant son consentement. Celle ci enfouie son visage dans sa nuque. Leurs mains dansèrent sur le corps de l'autre comme une danse endiablée. Leurs langues se lièrent en valse, trois temps. Elle plaqua délicatement l'autre contre le canapé, la faisant basculer. La chaleur était étouffante. Sa langue quitta sa bouche pour découvrir d'autres contrées. Quelques cries mélodieux résonnaient dans le petit salon. Les doigts continuèrent en Tango. Le rythme s'accélèra. Ternaire. Un souffle. Un bonheur. Joie.

Elles s'allongèrent côte à côte sur le canapé, le sourire dans les yeux. Leurs lèvres étaient occupées. Elles se tenaient la main.

Céleste pensa : Enfin. Pourquoi ? Plan cul.

Alice pensa : Enfin. Pourquoi ? Amour.

Alice se tourna vers sa partenaire.

- Je t'aime.

Céleste ouvrit de grand yeux et pensa : merde !

Un téléphone sonna.

. . .

  Jules essayait d'appeler Alice depuis une demi heure. Elle ne répondait que maintenant.

- Vous êtes où ?

- À l'hôpital.

- Quoi !? Et Alphonse ? Tu vas bien ?

Il entendit la voie paniquée et haletante de la jeune femme.

- On a reçu des soins, On va bien, Alphonse à la jambe cassé. On a besoin de quelqu'un pour nous ramener en voiture sinon ils ne veulent pas que l'on parte.

- Je viens vous chercher, c'était la voie de Céleste, je dois juste aller chercher ma voiture.

Elles coururent jusqu'au parking. Alice se dit qu'il faudrait peu être qu'elle passe son permis. Et aussi que la jeune femme qui tournait la clé dans la serrure n'avait pas lu son histoire. Elles étaient occupées à autre chose... Et elle n'avait pas non plus répondu quand elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Parce que c'était vrai. Son petit cœur s'était enfin décidé à battre pour ce petit bout de femme. Elle voulait la prendre dans ses bras. On qu'elle, la serre contre son torse. Pour la consoler. Parce que ses deux protégés n'étaient pas revenus saint et sauf de leurs escapades chez le père de Al'.

  Quand Jules apparu dans le champ de vision d'Alice, elle lui sauta dessus en pleurant. Jules, maladroit, essaya de la consoler par petites tapes dans le dos. Mais la jeune fille s'en voulait tellement de les avoirs laisser partir. Elle s'en doutait, mais elle n'avait rien fait, persuadé que tout allé bien se passer.

  Alphonse apparu à son tour, encombré par des cannes anglaises. Alice fondit en larme, une fois de plus, quand elle vu son état. Il avait un énorme œil au beurre noir et un plâtre à la jambe. Quel monstre avait pu faire une chose pareil ? On apercevait sur son mollet, la trace du tisonnier. Jules, lui, avait une attelle au bras.

  Céleste resta en retrait. Elle ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Elle compatissait, certe, mais elle ne pouvait par faire mieux. Elle les ramena tout les trois à l'appartement et repartit chez elle, consciente qu'il fallait les laissé seuls.

   Arrivé devant chez elle, un homme se tenait devant sa porte. Grand, brun, la cinquantaine. Il se balançait d'avant en arrière en fixant la maison de Céleste.

- Escusez moi, c'est chez moi, vous êtes ?

   Céleste avait peur que se soit un client. Elle ne voulait pas qu'ils viennent jusqu'à chez elle. Quand l'homme se retourna, il fixa la jeune femme. Il ne pensait pas qu'elle était aussi jolie. Après tout, les photos ne représentaient pas la réalité. Elle avait sûrement le même age que sa femme. Peu être un peu moins. Il ne pouvait le croire. Il ne pouvait le dire. Mais il le fallait.

- Je suis ton père.

- Pardon ?

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