6- Catin Câlin

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 Hadiyya sonna à la porte de l'appartement. Elle espérait de tout cœur que seul Alphonse si trouvait. Et la chance lui souria. Autant que la malchance offrait un sourire malsain au jeune homme qui ouvrit la porte. L'agneau qui invitait le loup dans l'abattoir.

- Qu'es ce que tu veux ?

- Je voulais voir mon chat chéri, je ne peux pas ?

- On prévient avant de s'inviter chez les gens.

L'échange glacial refroidit Hadiyya, qui s'était vêtit d'un petit short et d'un débardeur, tissu léger pour un mois d'avril.

- Je peux rentrer ?

- Tu dis ça parce que c'est le 1er avril ?

Elle fit une moue boudeuse.

- Ça veut dire non ?

- Tu trouves que tu as une raison de rentrer ?

- Pourquoi tu réponds à mes questions par d'autres questions ?

Il ne trouvait rien à retoquer. Le physique de la jeune femme ne le laissait pas de marbe et cela le rassuré autant que cela le dégoûté. Une voie dans sa tête lui soufflait que, au moins, il était pas pd. Un furtif souvenir de son frère le traversa et son visage devint blanchâtre. Il virait en bichromie. À moins qu'il virait bi tout court.

La main d'Hidayya le tira de ses pensées. Elle le poussa légèrement pour pénétrer dans l'appartement. Il ne pu protester qu'elle était déjà à l'intérieur entrain de se faire un café. Elle attrapa son chat et le caressa. Elle fixait Alphonse en haussant les sourcils et en mordillant sa lèvre. Le chat était coincé entre ses seins et jouaient avec la bretelle de son soutient gorge.

Elle abandonna le chat pour prendre sa tasse de liquide caféiné.

- Cet aussi chaud que moi, dit elle en désignant sa boisson.

Soudainement, avec un sur jeux incroyable, elle renversa malencontreusement son café sur son t-shirt.

-  C'est chaud ! Qu'es ce que je suis maladroite...

Elle retira son t-shirt trempé, laissant apparaître un soutif quasiment transparent en dentelle. Alphonse détourna les yeux. Il ne s'était jamais fait chauffer aussi ouvertement.

- Je vais te chercher un pull...

Il couru se réfugier dans sa chambre, mais à peine le palier franchit, il entendit la voie cristalline de Hadiyya :

- Je prend une douche !

Suivit d'un bruit d'eau. Il était épuisé. Elle était incontrôlable et infatigable. Il se dit que c'était sa faute, qu'il n'avait qu'à refuser. Puis après tout, ne serait pas plus sain de côtoyer cette fille que de fréquenter en secret Jules ?

Il voulu poser des vêtements devant la porte de la salle d'eau, mais celle ci s'ouvrit à la volée sur la jeune femme en serviette de bain.

- Merci !

Elle se baissa et fit, maladresse préméditée, tomber sa serviette, dévoilant un corps féminin que Alphonse ne voulait pas voir. Il se cacha les yeux, de peur d'y ressentir du plaisir. Il ne voulait pas se laisser tenter. D'un autre côté, se serait tellement plus simple.

Hadiyya joua la prude faussement gênée et se rhabilla lentement en enfilant devant lui une culotte et un sweat. Uniquement. Ses yeux ne purent s'empêcher de suivre le mouvement de ses fesses quand elle longea le couloir. Des mots lui traversèrent l'esprit, tous guidé par une éducation sexiste. "C'est qu'une pute" ; "aguicheuse" ; "salope". Il avait honte, mais une part de lui savait qu'il avait raison. Alors cette part de lui parla.

- T'es une catin ?

Elle s'arrêta. Le fixa un long moment. Ramassa ses vêtements. Se changea le plus prêt possible de lui, au fur et à mesure qu'il reculait. Partit s'en un mot. Emportant avec elle une dignité qu'Alphonse ne pouvait comprendre.

. . .

Alice et Céleste ne cessait de s'envoyer des messages et se voyait régulièrement. Finit de passer par l'application, elle avait échangée leur numéro.

La jeune femme passait l'éponge quand elle reçu un texto.

"Hey !
Super le bouquin que tu m'as prêté. On se voit ce soir ? Jules m'a invité voir son défilé.
Bisou"


Un sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune femme. Elles allaient se revoir.

. . .

Jules paniqua dans l'arrière salle du théâtre. Son modèle peinait à enfiler la robe qu'il avait créé. Elle refusait que le jeune homme l'aide. De pudeur.
La salle comptait des terrasses, comme à l'époque, avec de larges fauteuils rouges, assortis aux rideaux.

La foule grandissaient dans le public et tout ses autres concurrents étaient prêt. Alphonse lui avait dit qu'il viendrait et cela le troublait. Lydia, sa modèle, sortit des vestiaires dans sa magnifique robe blanche à la dentelle fait main, ornait de joyaux. Quelques plumes pendaient à l'arrière. De lourdes imitations de diamant étaient perché sur ses oreilles.

Jules était si heureux de sa création. Il allait pouvoir montrer sa passion au monde entier (le monde était pour lui constitué de quatre juge et d'une centaine de parisien qui passait par là.) Il terminait le maquillage de Lydia, perdue dans ses pensées. Il était fou amoureux de Al' depuis la première seconde où il l'avait rencontré. Il ne savait plus bien quand est ce que le jeune homme avait cédé à ses avances charnelles. Mais il voulait plus. Plus qu'une liaison secrète. Il voulait l'aimer en public, le présenter à ses parents, l'embrasser devant la voisine, le défendre contre Hadiyya. Il voulait qu'Alphonse avoue qu'il l'aime, lui dire qu'il ne devait pas avoir honte, lui faire comprendre qu'il ne devait pas se laisser faire. Et surtout, il voulait comprendre cette discutions qu'il avait eu avec son père au téléphone. Il avait lu la gène dans ses yeux. Il l'avait entendu répondre non à son père en écrivant oui à son frère. Une histoire de mariage.

Lydia défila maladroitement sur le podium. Elle n'avait jamais appris à le faire, mais elle dégagé une confiance en elle. De toute façon, celui qui lui faisait un reproche se prendrait une fourchette dans chaque œil.

Le défilé passa rapidement. Venait le moment des votes des jurys. Jules sentit sa légitimité s'évanouir. Il se rendait compte que par apport aux autres, il n'avait pas beaucoup travaillé. Ses concurrents n'étaient pas forcement plus fort, mais ils y avaient mis leur âme. Leur création comportait plus de détails, plus d'originalité, plus de soin.

Et les jurys n'hésitèrent pas à enfoncer Jules un peu plus encore. "Invendable" "basique" "c'est de la haute couture ça ?" "Tu peux oublier ta carrière dans la mode."

Jules voulait s'empêcher de pleurer. Il se rendit compte qu'il bâclait souvent ce qu'il faisait. Il n'y mettait pas son grain de sel. Il ne travaillait pas jusqu'à épuisement. Il n'essayait même pas de surmonter les difficultés.

Quand il se mit à pleurer, les juges l'attaquèrent :"pleurnicheur" "tu supportes pas la critique" "tu vaux rien" "faible"

Mais le jeune homme s'en fichait de leur critiquent à deux balles. C'était qu'il avait compris. Compris qu'il faisait ça aussi dans ses relations : il n'avait pas cherché à comprendre Alphonse une seule seconde.

Les juges continuèrent :"reste pas planté là" "dit quelque chose" "quel nul" "bon à rien" "chiale pas si t'es un homme"

Pleure pas si tu es un homme.

Alphonse l'avait entendu des centaines de fois. Alors, porté par une conscience inconnu, il se leva, monta sur l'estrade malgré les protestations des professeurs, et pris Jules dans ses bras. Puis, dans l'incompréhension généralement, surtout celle du jeune créateur, ils partirent.

Alphonse se dit qu'il aurait du l'embrasser. Mais c'était déjà un grand effort. Il le ferait la prochaine fois. 



J'espère que ce chapitre vous à plu ! Hadiyya m'amuse tellement x) et Alphonse et Jules sont si mimi <3

Bisou ! 


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