10 - On est pas au cinéma

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   L'homme fixa la peau foncée de la jeune femme. Il tiqua légèrement. Pas une immigrée, espéra t'il. La charité ne prônait pas sous son toit. mais bon, cela aurait pu être pire, elle aurait pu être chinoise. Il vérifia que ses yeux n'étaient pas bridés. Tant mieux, tout semblait normal. Et puis, c'était une fille, au moins. 

 Hadiyya se retourna vers Alphonse. Elle venait de se faire engueuler parce qu'elle l'avait à peine éfleurait et maintenant il voulait qu'ils sortent ensemble ?! 

- Non, répondit elle calmement malgré son incompréhension. 

- Non ? interrogea son père, perdu

- Si ! para Alphonse, lançant des œillades effrayés à la jeune femme. 

- Mais Non ! fit un Jules jaloux qui voulait pousser son amant à l'aveux. 

- STOP ! Hurla le père. 

  Il se leva. Il suffisait que quelque chose n'allait pas dans son sens pour qu'il s'énerve. Il ne comprenait pas, et cela le mettait dans une situation de honte. C'était son fils, merde ! Mais, une fois debout, les nerfs en pelote et l'esprit emporté, il ne sut quoi dire, et resta stoïquement dans sa hauteur. 

- C'est ma copine, désigna Alphonse 

 Hadiyya compris. Ses neurones avaient cogités. Il voulait faire croire une relation entre eux deux. Son père étant contre la sienne avec Jules. Elle pensa d'abord à refuser. Puis, elle se dit qu'il aurait alors une dette envers elle. Et cela l'arrangeait. 

- Bonjour Monsieur, répondit elle en se collant un peu plus à Alphonse. 

- Mais non ! cria Jules en se levant à son tour. 

 Le père, content d'avoir les réponses à ses questions, s'inventa ses petits scénarios. Sa passion était de regarder des émissions de télé réalité en rentrant du travail. Se vider la tête devant des gens plus idiot que lui, ça ne lui arrivait pas dans la vrai vie. 

- Oh le gay, la ferme ! Ordonna le vielle homme, toujours plus fort. 

 Un silence de mort pesa dans la petite pièce. Jules attendait. Alphonse allait bien prendre sa défense. Se rebeller. N'est ce pas ? 

 Mais il ne fut rien. à part le regarder. Avec ses yeux bleues et froid. Aucunes émotions se peignaient sur son visage. 

 Hadiyya était perdue, alors elle faisait se qu'elle savait faire de mieux : sourire. Charmer. 

- Vous voulez boire un café monsieur, fit t'elle en papillonnant des yeux et en pressant encore plus sa poitrine contre le bras d'Al'. 

- Non merci, j'ai... il fixa Jules, sut ce que je voulais, j'y vais. 

   Et il partit comme il était venu, ombre silencieuse et vicieuse. l'autorité quitta la pièce, emportant avec elle un bout d'âme d'Alphonse, le laissant imprégné de honte, de peur et de désarroi.

   Hadiyya, en signe de défi, embrassa son "petit-ami" sur le menton. 

- Tu me dois une fière chandelle, tu as intérêt à me dédommager ! 

 Et partit, démarche féline dans un malaise qui envahissait les deux jeunes hommes. 

 - Pourquoi ? 

 Furent les derniers mots de Jules, accompagnait d'une larme (ils s'en écoulaient trop depuis quelques temps) et d'un soupir. Il partit, à son tour, de la scène du meurtre, celle de leur relation, et courra jusqu'au parc pour rejoindre Alice. 


 ♫ ♫ ♫

Cependant, Alice n'était pas au parc. L'appartement de Céleste était plus luxueux que le sien. D'immense canapé de cuire composaient le salon, et à l'arrière, de grandes vitres qui laissaient paraître une vue sublime. Céleste en avait, comme d'habitude, encore trop fait. elle portait une robe blanche, courte, de dentelle. Ses cheveux étaient attachés en tresses relevaient sur son crane. Elle avait disposé des bougies partout dans son logi, et particulier sur une table, où était disposé deux verres de vin. 

 - Je viens de comprendre le sens de "ou autres boissons", fit Alice pour taquiner la jeune femme. 

  Son besoin de perfection l'amusée. Elle ne pensait pas une seule seconde que cela était nécessaire et elle préféré toujours les soirées calme et sans prétention. Mais c'était drôle de la voir stressée, s'agiter de partout. 

  Celeste avait mit les petits plats dans les grands, comme dit ça grand mère. Elle voulait que la situation avance enfin avec Alice. Qu'il se passe quelque chose. Qui comporte un lit. 

Enfin, on peut le faire sur le canapé, ça me va...

 Elle invita la jeune fille a s'asseoir à coté d'elle, mit bien en avant son décolté (quoi qu'il n'y avait pas grand chose à mettre en avant) et pris une voie niaisarde.  

- Trinquons ! 

 Elles levèrent leurs verres et buvèrent à la santé d'une nouvelle ère. Celle de leur amour. Enfin, c'est ceux que s'imaginé Céleste, car Alice préféré détailler le plafond en pensant à son roman plutôt que de poser les yeux sur la jeune femme. Celle ci adopta la technique de la-séduction-prude-de-la-fille-qui-a-pas-fait-exprès. Sa jambe frôla délibérément celle de sa partenaire. 

Pourquoi elle a mit un jean ? On s'en rien à travers ce truc ! Elle peut pas se la jouer sexy des fois, merde ! 

  Mais Alice, évidemment, avec remarqué son petit... essais. Elle essaya de cacher son sourire amusé. 

- Alors le boulot ? 

 Elle saisit la perche. 

- Je m'ennui... Je pensais que te voir me distrairai... 

  Ses clins d'oeils appuyé et ses sous-entendu, c'étaient trop. Alice ne pouvait s'empêcher de se moquer d'elle. 

- C'est sur que s'envoyer en l'air, c'est super distrayant ! 

 Les joues de Céleste s'empourprèrent. 

- Pardon ? 

 Elle n'en pouvait plus du manque de romantisme de la jeune fille. Elles n'allaient pas s'envoyer en l'air, elles allaient faire l'amour. Enfin, si Alice daignait d'y montrer de l'envie. Elle n'avait pourtant pas l'apparence d'une bonne sœur ! 

- Céleste, ton petit jeu est ridicule, dit le moi clairement, puis elle insista, avec des mots ! M.O.T.S. 

- Bravo, tu sais l'épeler... fit une voie lasse. 

 Elle était sidérée. De la finesse bon sang ! De l'amour ! De la classe ! De la pudeur ! Elle voulait que les choses se passent tranquillement, langoureusement, avec style et délicatesse. Comme dans les films au final. Alice semblait lire dans ses pensées car elle s'exclama, elle aussi énervé désormais : 

- On est pas dans un film ! Dans la vraie vie, les gens ne baisent pas sur la table ! alors qu'au cinéma, les filles n'ont jamais leurs règles, sont toujours épilés et souvent consentante ! 

- Tu as tes règles ? 

- C'était le consentante qu'il fallait retenir, Céleste. 

- Tu... ne veux pas ? 

 L'idée que Alice ne soit pas d'accord ne lui avait jamais traversé l'esprit. 

Parce que dans les films, non veut dire oui. Et que au cinéma, les deux héros finissent toujours ensemble. Et parce qu'à la télé, ton ex ne s'est pas suicidé parce que tu l'as quitté.

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