Cupid'ate !

9- Le père

     Alice se saisit de quelques pinceaux et de beaucoup d'imagination. Elle adorait dessiner dans le parc. Elle vit une petite fille courir le long d'un chemin. Cette enfant se matérialisa en une princesse qui fuyait un dragon. Sa mère l'a rappela. Le roi la força à se marier. La petite fille continua de courir. La princesse préférait les dragons et l'aventure à un prince. Un chien arriva vers l'enfant. Un prétendant arriva devant la princesse, tua le dragon pour la sauver. La princesse lui hurla dessus, la bestiole était son ami depuis longtemps, ils jouaient simplement à chat. 

 Alice ria toute seule, en tailleur sur son banc défraîchit. Elle dessina avec passion, ses doigts de fée s'agitèrent sur le papier, ses crayons faisaient naître des couleurs féeriques et fascinantes. Un arc en ciel de poésie se créait entre les pages. 

" Et, tu veux venir prendre le thé (ou autre boisson) chez moi ? 

Céleste pour vous servir. "

 Alice sourit. Elle aimait sa relation embïgue avec la jeune femme. C'était si agréable, ce petit amour simple et léger. Elle pourrait lui montrer son oeuvre, ce soir. Elle était fière d'elle. 

 Mais Céleste avait d'autres projets. 

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Hadiyya sonna. La porte s'ouvrit sur un Jules en plein travail, des paillettes sur le visage, des sequins perdues sur son t-shirt et des traces de couleur. 

-Qu'es ce que tu fous là ? 

- Je suis allée prendre le bouquin d'Alice à la librairie, je lui rapporte, dit elle sur un ton de défi. 

- Faut qu'on parle. 

- Elle est là ? l'ignora t'elle en rentrant dans l'appartement. 

  jules ferma la porte, l'informa qu'Alice travaillait le samedi matin et l'invita à s'asseoir. La table était jonchée de chutes de tissus en tout genre, de bouts de broderies et de perles. Il était entrain de faire une  robe pour un défilé extérieur à son école. Il ne voulait pas partir perdant. Il voulait prouver qu'il était capable de donner de lui dans ses œuvres. 

 Hadiyya porta un œil à tout ce bazar avant de se servir un café. 

- Pourquoi tu te comportes comme ça avec Al' ? 

 Elle lui fit un grand sourire et lui prit la main. 

- Je le ferais bien avec toi chérie mais j'ai bien remarqué que tu étais gay. 

 Elle regarda tour à tour son maquillage et sa création. 

il hallucinait. Tant de clichés. Il avait l'habitude. Mais il n'avait pas prévu de devoir gérer et, ses agressions sexuelles, et, ses préjugés idiots. 

- Je suis bi. 

- C'est quoi ? 

Ah ouai, on part de loin, pensa Jules, sidéré. 

- Tu sais que toucher quelqu'un à des endroits intimes, c'est une agression sexuelle ? C'est puni par la lois ? 

- Oui, je suis pas conne, #balancetonporc ; #metoo je connais merci. 

- Pourquoi tu le fais alors ? 

- Je le fais pas, je suis hétéro. 

Le chemin allait être long. très long.

- Avec Alphonse. Tu le fais. 

- Mais c'est un mec ! Il y prend du plaisir ! Il est content !