Recueil d'OS

#1 - Zerano - Bienvenue chez nous

Je marchais tranquillement dans la rue en cette froide journée d'hiver quand je vis une petite forme, recroquevillée contre un mur.

Je m'approchai et vis que c'était un petit garçon aux cheveux roux et au visage piqueté de tâches de rousseur.

Quand il m'entendit approcher, il leva de grands yeux effrayés vers moi. Ils étaient d'une couleur ambrée mais terne ; ils avaient perdu leur éclat, et leur maître l'envie de vivre.

« Je ne vais rien te faire. Qui es-tu ? Pourquoi es-tu ici, ainsi ?
- Mes parents m'ont rejeté parce que je suis gay. Depuis, je me fais pourchasser par les homophobes de la ville. Si tu veux me tabasser, vas-y, mais fais vite et tue moi après. »

J'étais choqué. Ce n'était qu'un adolescent de 16 ans ! Il y avait tant de peine, de désespoir dans son attitude, mais en même temps il paraissait si vide... Je ne pouvais le laisser là.

« Viens chez moi. Je sais ce que ça fait d'être rejeté pour ce que l'on est. »

[NDA : dans la vraie vie, les enfants, ne suivez pas les gens et allez dans un hôpital, ou une gendarmerie proche. ]

Je lui souris. Il me regarda, puis me suivit jusqu'à chez moi. Pendant le trajet, j'appris qu'il s'appelait Thomas, mais que ses amis l'appelaient Fukano.

Le weekend suivant, j'avais refait sa garde-robe et ses fournitures. J'avais aussi rencontré ses amis, qui s'inquiétaient beaucoup pour lui. Ils se faisaient appeler les Patricks, les Tardos ou les Génies. Un bon petit groupe très sympa.

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Cela fait 3 ans que Thomas s'est installé chez moi. Il a eu son bac avec succès, a toujours sa bande d'amis, qui d'ailleurs est devenue la mienne.

Je suis heureux de lui avoir rendu le sourire, d'avoir ravivé la flamme de ses magnifiques yeux d'ambre. De lui avoir redonné goût à la vie... Et à l'amour.

En effet, à cet instant précis, le jour de Noël, devant moi, grâce à moi, il a découvert l'amour. Il m'a offert de magnifiques lunettes avec marqué "Je t'aime" sur l'intérieur des branches.
Je lui souris comme à notre première rencontre, et le prends dans mes bras en l'embrassant.

Tous nos abrutis d'amis applaudissent.
Quand, soudain, Fuka lâche un gros « Je suis pas le seul à devoir faire ma déclaration. ».

Et là, c'est littéralement le bordel. Fuka regarde Aze, qui détourne le regard vers Pierre, rouge.
Nems regarde Bboy et Jiraya.
Eux regardent Harry et Souls.
Et eux... Se marrent devant leurs cadeaux. Ils n'ont rien suivi ces abrutis !

Il y a un énorme brouhaha, entre bruits de bisous, de rires, ou de jets de tomates... Bref, bienvenue chez nous.