Recueil d'OS

#24 - FukEtoiles - Bonne erreur

Allongé dans mon lit, je n'arrive pas à me lever. Je suis en hypoglycémie. Foutu diabète. Je ne sais pas comment je vais faire pour aller en cours ; mon téléphone est en charge dans le salon, et si je me lève je m'évanouis. D'habitude, j'ai toujours des choses sucrées à ma disposition, mais j'ai oublié d'en remettre... Je vis seul et ne parle pas à grand monde quotidiennement. En bref, je suis dans la merde.

J'entends mon téléphone sonner. Peut-être quelqu'un qui pourra comprendre que ce n'est pas normal que je ne réponde pas et qui pourra me venir en aide ? La sonnerie s'éteint, et le silence retombe dans l'appart'. Les minutes passent. Elles deviennent des heures. Je suis toujours aussi faible, tellement que je n'arrive même pas à dormir.

Soudain, la sonnette retentit. Je sursaute, me relève... et retombe sur le lit, épuisé et au bord du malaise. J'entends la voix de Fukano m'appeler de derrière la porte de mon appartement. Il devrait entrer d'ici peu car que je lui ai donné mon double des clés. Lui et moi nous parlons beaucoup, de tout de rien, du sérieux et des conneries. La suite logique serait que je l'aime, que je commence à tomber amoureux de lui, de sa voix, de son rire, de son caractère...

Et bien oui. Absolument. Chaque discussion est un pur plaisir, peut-être plus que la culture...

Toujours est-il que cet imbécile est toujours en train de gueuler devant ma porte au lieu d'entrer... J'essaie de lui répondre mais je suis vraiment à bout de forces. Je tape alors faiblement sur le mur pour lui dire que je suis là. Je l'entends entrer - enfin - et m'appeler. Il est angoissé, je l'entends à sa voix... Et ça me touche qu'il ait peur pour moi. J'ai du mal à l'avouer, mais c'est le cas. Je suis presque à la porte quand il surgit dans la chambre. Il me sourit, soulagé, avant de vite déchanter quand il me voit tomber dans les pommes.

Je me réveille à l'hôpital, sous perfusion. Je vois Fuka endormi sur le côté du lit, les cernes aux yeux ; ce qui n'est pas étonnant puisqu'il est 10h du matin, que je me suis évanoui aux alentours de 8h hier et que le connaissant il m'a veillé chaque instant, mort d'inquiétude.

En bougeant, je l'ai réveillé. Il me regarde, encore dans le monde des rêves, puis comprend que je suis conscient et part - court, plutôt - chercher une infirmière. Il revient quelques minutes plus tard avec trois aides soignantes qui vérifient mon état. Personne ne parle, c'est assez déboussolant. De plus Fuka a la tête baissée. Je ne sais pas pourquoi, et c'est sûrement ce qui me perturbe le plus ; apprécie-t-il vraiment de me revoir ?

Le personnel sort enfin en me disant que je pourrai sortir dans l'après-midi. Je suis alors seul avec Fuka. Il me regarde, me sourit... et m'embrasse ! Encore, encore, et encore... A bout de souffle nous nous séparons, rouges mais surtout amoureux. Je devrais oublier plus souvent mon traitement...