#18 - Guilbe - Alcool

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BAM

-EHH Guillaume ! Co...Comment tu vas ?

Et voilà. Libe est encore bourré. Comme chaque soir, il est sorti en boîte, a passé sa nuit passant de filles en filles, et confond son appart' avec le mien, comme toujours quand il a bu. Comme toujours, je me retrouve à devoir le coucher, le changer s'il est sali - tout le temps, en gros...- et à mettre à la porte ses saletés de groupies, le tout en refoulant mes sentiments clichés et insupportables.

Insupportables puisque lui, Libe, Axel, ne me regardera jamais autrement que comme son pote utile, qui le ramène sagement chez lui et qui s'en occupe, si transparent que le merci ne lui vient même pas à l'esprit.

- Pourquoi tu pleures Guiguiiiii ?

- Hein ? Je pleure pas arrête tes conneries !

- Mais... bien sûr que si tu pleures je le vois ! J'suis bourré mais pas aveugle... Et toi tu me parles méchamment...

- Je te dis que je ne p...

Il fond en larmes. Je me précipité vers lui et tente de le réconforter, mais je ne sais pas quoi penser. D'autant plus qu'il avait raison, j'étais en train de pleurer.

- Ne pleure pas Axel... Je suis là pour toi. Pour toujours...

- Je suis désolé... je vais en boîte pour avoir une excuse pour aller chez toi... dans ton lit... avec toi, qui prends soin de moi... mais je ne voyais pas que ça t'affectais autant... je refusais d'y croire... d'espérer...

- Chhht... dors, on en reparle demain.

La nuit est passée. Endormis dans les bras l'un de l'autre, on se réveille en même temps, un peu gênés (surtout moi, en fait : je ne sais pas s'il se souvient d'hier soir...). Brisant notre duel de regards aussi intense qu'un Shifumi à 6500€, je me dirige vers la cuisine pour nous préparer le petit déjeuner, comme chaque matin depuis le début de sa tournée des bars quotidienne.

Enfin, non. Cette fois-ci c'est différent : la veille, il m'a avoué à demi-mots qu'il m'aimait. Mais il était bourré... qu'en penser ?

- Salut...

- Salut, Libe. Bien dormi ?

- La place était confortable.

Il me sourit charmeur. Il est si mignon au réveil. Enfin, si ce n'était qu'au réveil...

- Tu te souviens d'hier soir ?

Je me fige. Que répondre ?

- Parce que moi oui. Je regrette vraiment de t'avoir mis dans un tel état... juste parce que je t'aime, Guillaume. Je suis qu'un con égoïste...

- Je... Je t'aime aussi, Axel. Mais tu m'as fait mal avec tes conneries.

- Je sais. Désolé.

Il baisse la tête, sincèrement navré.

Puis la relève, un sourire narquois sur les lèvres.

- Tu veux que je te fasse mal autre part pour me faire pardonner... ?

Et voilà, il reparle déjà de cul.

Enfin...

Cette fois...

Je dis pas non...

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant