Recueil d'OS

#27 - Guilbe - Bad end (1)

Noir.
Il fait tout noir.
Pourquoi ?
Je... Je me souviens avoir découvert le corps de Guillaume et...

***

- Libe ? Libe ?! Libe !! Oh mon dieu Libe !

J'entends une voix crier mon nom. Elle m'est familière... C'est celle de Nannox. J'entends ensuite des pas précipités, des "bip" de machines... J'ai du mal à ouvrir les yeux, et à les garder ouverts à cause de la très forte luminosité ambiante. J'en déduis que je suis dans un hôpital... Mais, pourquoi ?

- Pouvez vous ouvrir les yeux, monsieur ?
- ...oui, je crois...mais il y a trop de lumière...
- Réponse sensée, bonne articulation... Bien. Quel est votre prénom ?

Je réfléchis quelques secondes à ce qu'a pu leur dire Nannox. Le plus logique serait...

- Axel.
- Bien. Et votre nom de famille ?
- Libe.
- Parfait.

Un sourire en coin étire mes lèvres.

- Tous vos tests sont parfaits monsieur, vous pourrez sortir dès demain.
- Merci. Madame...?
- Orianna.

Je note le nom dans un coin de ma tête : si j'entends un jour qu'elle ou quelqu'un de sa famille a des problèmes, j'interviendrai sûrement. Enfin, pour l'instant, place à l'interrogatoire Nannox...

- Qu'est ce qui t'es arrivé ?
- Je sais pas.
- Pourquoi tu te réveillais pas ? T'étais conscient ?
- Je sais pas, et non.

Oui, bon. L'interrogatoire Nannox est vite fini puisque j'en ai ras le cul. À mon tour de poser les questions.

- Je suis resté combien de temps ici ?
- Euh... Ben...
- Alors ? Crache le morceau !
- Trois mois.
- TROIS MOIS ?!
- Chuuut...!
- J'EN N'AI RIEN À FOUTRE ! TROIS MOIS ?! TROIS PUTAIN DE MOIS ?! MAIS... POURQUOI ?!
- On n'en sait pas plus que toi, arrête de gueuler ! Quand tu as vu le corps du riche, tu sais celui qu'on t'a ramené le matin même dans ton bureau ? Bon, et bah dès que tu l'as vu tu es devenu un fantôme. Tu tenais debout mais les yeux dans le vide, tu ne réagissais plus à rien... C'était carrément flippant ! Alors... On n'a pas eu d'autre choix que d'appeler des ambulances, après avoir - bien sûr - nettoyé tout le sang et dégagé le corps.
- Alors... Guillaume est... Vraiment... Mort ? Ils... Ils l'ont vraiment... Tué...? Et... Accroché comme une vulgaire déco à notre porte...?
- Euh... Ouais ? C'était quelqu'un d'important...?
- ... Non. Personne d'important. Réunis tout le monde demain à ma sortie. On va faire une purge.

Ces fils de pute on tué Guillaume. Ils savaient qui il était, et notre relation passée. J'en suis sûr. Et je vais retrouver l'enculé qui a tout vendu, ainsi que ces connards de tueurs. Et leur famille, aussi. Ils ne méritent aucune pitié. De toute façon, ils ont buté le seul être au monde qui aurait peut être pu me persuader de ne pas tuer toute leur famille et eux avec. Leur sort est scellé, ils vont regretter de s'en être pris au Loup.

De retour au QG, je leur explique le plan :

- Pourquoi étiez-vous absent, boss ?
- J'avais des choses à régler ailleurs. Mais maintenant je suis de retour, et avec quelque chose de bien précis à achever : des vies. Votre travail sera de regrouper les infos, de me les donner, et de me tenir et d'attacher les victimes.
- Qui on va torturer ? Et pourquoi ? Jsuis pas très chaud pour ça, chef...
- Un ou plusieurs mecs ont des infos sur nous. Le genre d'infos qui nous met dans la merde. Ils s'en sont déjà servi une fois. Je veux donc les punir, les tuer, punir leurs hommes de main et les tuer aussi. Pour cela, j'ai besoin de connaître leur famille proche, et de me la ramener, ainsi que leurs fréquentations : amours, amis... Je veux tout leur prendre. Tout. Comme ils m'ont tout pris...
- T'as dit quelque chose d'autre, Libe ?
- Non, non. Je veux que tout soit prêt dans trois jours.

Trois jours plus tard, l'heure  enfin venue. La mise en place de tout ça était très simple : rassembler tous les coupables et leurs proches. Torturer leurs proches, les tuer. Ensuite, torturer les coupables, puis les tuer. Il en restera un en vie : ce sera lui qui informera le monde que le Loup est de retour, déterminé et sans pitié.

« En deuxième rubrique de notre journal un avertissement aux habitants de la ville d'Afate : une série de meurtres barbares ont touché la ville ces derniers jours. Tous signés d'un nom : le Loup. Reportage par...»

Bien. Même la télé en parle. Faut dire que sept familles exécutées en trois jours, ça ne peut pas passer inaperçu.

Je sens le regard inquiet de Nannox sur moi, en permanence. Il sait. Même s'il ne connait pas notre relation passée avec Guillaume, il a tout de même cerné qu'il était mon tout et mon rien, même inconsciemment. Et que le perdre m'a fait plonger dans la solitude éternelle d'un chef cruel, sans coeur. À quoi bon avoir un cœur si la personne avec qui on souhaite le partager est morte ? Quelle vie de merde.