#27 - Guilbe - Bad end (2)

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Je me réveille en sursaut. C'était un cauchemar. Un putain de cauchemar. Trempé de sueur, je me lève et sors de ma chambre. A peine ai-je fait trois pas que Nannox m'interpelle :

- Libe, il faut que tu viennes voir ça ! Un corps a été accroché devant notre base !

Je me dépêche de suivre mon bras droit et rejoins donc l'attroupement qui s'est formé devant le corps. Tous s'écartent à mon approche et me laissent voir l'identité de la victime : Guillaume.

- Libe...? T'es pâle d'un coup, qu'est-ce qui t'arrive ?

- Rien. Détachez le corps.

Deux hommes s'occupent alors de prendre le corps mais, alors qu'ils allaient le porter à la morgue, la tête tombe. Nous nous regardons tous avec effroi. Je me prépare à affronter le regard vide de Guillaume quand je remarque que ce n'est que du tissu... Ces enculés se sont joué de moi. Ils vont le payer ! Cela signifie de plus que Guillaume est encore en vie... Et prisonnier. Et qui sait ce qu'ils peuvent lui faire...

A cette pensée un frisson de détresse me secoue. En proie à la panique, je hurle à mes gars de se disperser dans la ville et de retrouver où ces chiens se cachent. Environ une heure plus tard, on les a retrouvés : à présent ligotés dans le hangar qui leur servait de refuge, leurs yeux débordent de peur. Et ils ont raison : je suis le Loup, celui qui dirige par la force la ville. Ce soir, ils ont cherché le Loup. Mais Il les a trouvés avant.

Toutefois, un homme me regarde fièrement, arborant un air de défi : j'en déduis que c'est leur chef. Je m'avance vers lui et crache à ses pieds :

- C'est toi le chef de ces enculés ?

- Ouais. Et je sais qui t'es. 

- Tout le monde sait qui je suis.

- Tu es un fils de bourges, de ceux que tu chasses sans arrêt pour fuir tes véritables origines !

- Je suis le Loup. Celui qui vous tuera, toi et tous tes petits potes. Mes origines n'ont aucune importance.

- Je ne suis pas sûr que tes gars soient du même avis... 

- Ton avis j'en ai rien à foutre. Ce que mes gars pensent de moi, on verra après, quand je me serai occupé de votre cas.

Je vois son visage se décomposer alors qu'il comprend que ce qu'il a cherché à faire n'a servi à rien, pas même à me discréditer : si personne ne savait à part Nannox, cela ne signifie pas que je ne saurai pas regagner leur confiance.

Je prends alors la batte que j'ai emmenée et commence mon carnage : je peux enfin évacuer le stress et la colère accumulés. Il est rare que je participe aux opérations, mais quand je le fais... Il vaut mieux être loin.

Des heures plus tard, je suis aussi essoufflé que ma batte est ensanglantée et que mes victimes sont défigurées. Ma vision est trouble, mon souffle saccadé, mon corps entier tremble ; je suis au bord du malaise, de l'épuisement, et pourtant je trouve encore la force de courir à travers tout le hangar afin de trouver celui qui me manque tant.

- GUILLAUME !! T'ES OU BORDEL ??

J'entends alors un faible grognement dans un coin non loin. L'espoir fait bondir mon cœur et me donne la force de courir vers la source du bruit ; il est là. Attaché, les vêtements en lambeaux, des bleus et plaies partout, mais vivant. En vie.

- Guillaume, oh mon dieu ! Comment tu vas ? Je suis désolé de ce qui t'arrive, encore à cause de moi...!

- Axel... D...

- Chht... Économise tes forces, je te ramène avec moi : en sécurité.

- Derri...To... Ax...J...

- Quoi ?

- Ainsi, le Loup a des sentiments. Quelle ironie que ce soit pour un riche ! Quelle vie de chien as-tu menée... Elle se termine à présent.

Je n'ai pas le temps de me retourner qu'un coup de feu retentit. Puis, le visage horrifié et en larmes de Guillaume. Enfin, le noir. Infini. Adieu, Guillaume. Je t'aime. Je t'ai toujours aimé, je t'aimerai toujours. Je suis désolé. 

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant