05 | JETÉ À L'EAU

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Pdv d'Ambrose

« S𝒾 𝓃𝑜𝓂𝒷𝓇𝑒𝓊𝓍 𝓆𝓊𝑒 𝓅𝓊𝒾𝓈𝓈𝑒𝓃𝓉 ê𝓉𝓇𝑒 𝓁𝑒𝓈 𝓂é𝒶𝓃𝒹𝓇𝑒𝓈 𝒹𝑒 𝓁𝒶 𝓇𝒾𝓋𝒾è𝓇𝑒, 𝒸𝑒𝓁𝓁𝑒-𝒸𝒾 𝒻𝒾𝓃𝒾𝓇𝒶 𝓅𝒶𝓇 𝓈𝑒 𝒿𝑒𝓉𝑒𝓇 à 𝓁𝒶 𝓂𝑒𝓇. »

Je m'allonge sur le dos pour contempler le ciel visible à travers la véranda. C'est fou comme j'aime les étoiles.
Seules mes jambes (jusqu'aux mollets) trempent dans l'eau tiède. Des frissons me parcourent de temps à autre.

Encore une fois, je dérive, je me perd dans les méandres de mes pensées, de mes songes.

La voix de Kyrel me sort de ma léthargie.

— Hé, Ambrose. Viens par là.

Je me redresse, le regard encore brumeux. L'alcool commençant d'ailleurs à troubler ma vision plus que raisonnable, décupler mes sensations et à me rendre un peu maladroit.

— Quoi ?

Kyrel me regarde bizarrement.

— Viens ici, répète-t-il.

— Je suis obligé ? gémissé-je.

Il se pince l'arrête du nez et hoche vivement la tête.
Je soupire et me laisse tomber dans l'eau comme une pierre en poussant un glapissement surpris, elle est plus froide que tout à l'heure il me semble, mais cela a le don de m'éclaircir les idées.

J'effectue quelques brasses jusqu'à me retrouver à environ un mètre de Kyrel.

— Je ne vais pas te manger, grogne-t-il.

D'un mouvement de jambe puissant, Kyrel se projette vers moi jusqu'à ce que nos nez se frôlent.
Surpris, j'esquisse un mouvement de recul mais plus rapide, il abat ses mains sur moi ; l'une d'elles agrippe ma taille, l'autre attrape le haut de ma nuque et il me presse contre lui dans un baiser brûlant. Je sens son anneau glacé me chatouiller le nez. Sa langue surf sur la mienne un moment tandis que mon corps reste complètement pantelant. Je lui rend son baiser après avoir pris quelques secondes pour réaliser ce qu'il est en train de se passer et à bout de souffle nous nous séparons.

Maintenant, ce ne sont plus seulement mes joues qui me brûlent, mais tout mon corps. Je suis complètement scotché.

— Et bien maintenant, quelqu'un t'as embrassé, me sourit-il simplement, comme si c'était la chose la plus normale qui puisse être sur cette foutue terre.

Puis il s'en va, monte quelques marches des escaliers et s'allonge sur le dos, ne laissant que ses jambes tremper dans l'eau comme si de rien n'était.

Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Je reste là, planté comme un piquet au milieu de la piscine. J'hésite entre le remercier et l'insulter.
Le remercier parce qu'en agissant ainsi il a plus agit en ami que n'importe qui dans ma vie. Mais ce qu'il a fait, c'est aussi de la torture, comme ne donner qu'une goutte d'eau à quelqu'un qui meurt de soif, ça fait mal. J'ai l'impression que sa main sur ma taille a laissé une empreinte, j'en sens encore la chaleur.
C'est affreusement beau.

Mon visage sourit,
mais mon cœur pleure.

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