06 bis | IMPOSSIBLE DE PARLER, JE NE PEUX QUE SOUPIRER

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Pdv de Kyrel

« 𝕥𝕙𝕣𝕚𝕝𝕝 𝕞𝕖,
𝕔𝕙𝕚𝕝𝕝 𝕞𝕖,
𝕗𝕦𝕝𝕗𝕚𝕝𝕝 𝕞𝕖 »

Allongé sur le dos, je ferme les yeux et tache de penser à des choses horribles afin de redescendre. Je commence à être à l'étroit et ça va pas tarder à se voir, l'urgence est au rendez-vous. Je ferme mes yeux de toutes mes forces et imagine une grand-mère se roulant dans de la merde de chien. Un haut le cœur me prend et popol tombe de son nuage.

Puis je me laisse divaguer. Je suis un peu perdu en ce moment, je m'égare.

J'ai envie d'écouter de la musique. J'aime ça, la musique c'est toute ma vie, je ne peux pas vivre sans.

Oui, je pense à tout et n'importe quoi pour ne pas penser à Ambrose toujours figé au centre de la piscine qui me regarde avec des yeux de merlan frit.

J'entends l'eau qui bruisse doucement tandis qu'il se rapproche. Je n'esquisse pas le moindre mouvement. Je ne dis rien non plus. Je fais comme si je ne voyais rien.
Il s'arrête entre mes genoux et reste là, je sens ses yeux darder mon torse.

— Tu fais quoi ? sursauté-je lorsqu'il plaque ses mains de chaque côté de mon corps, près de mes hanches. Ses doigts frôlent ma peau et un long frisson me parcours agréablement l'échine.

Il ne dis rien, j'ai l'impression que quelqu'un l'a mit en « arrêt sur image ». Comme un glitch dans la matrice.

— Je sais pas, finit-il par souffler avec un petit sourire contrit.

Puis sans prévenir, il commence à embrasser mon torse. Suivant un chemin invisible. Trop surpris, je ne fais rien pendant un court instant. Moi qui voulais le faire réagir, tu parles d'une réaction !
La voix du rappeur Offset résonne malgré moi dans ma tête : ain't no complaints.

— Attend, attend, intervins-je lorsque sa langue glisse jusqu'à arriver juste sous mon nombril.

Mais mon souffle se coupe lorsqu'il abaisse mon caleçon sans hésiter.

Je suffoque le plus silencieusement possible, le corps en éveille. Le feu aux veines. Je n'ai jamais ressenti ça de ma vie.

— Arrête, gémissé-je sans grande conviction en relevant sa tête.

— Si tu veux que j'arrête, pousse moi maintenant, sussure-t-il, me chatouillant de son souffle brûlant.

Et il recommence. Mon dos se cabre légèrement tandis que je plaque mon poing contre ma bouche pour retenir tout sons, j'écrase mon autre main sur mon visage. Je n'en crois pas mes yeux. Qu'est-ce qui est en train de se passer ?
J'aime ce qu'il me fait, et même plus encore.
Est-ce que ça veut dire que je suis bisexuel ou... gay ? Qu'est-ce que ça signifie, bon sang !

D'un coup, le son de portières qui claquent me sort de mon rêve. Des rires parviennent jusqu'à mes oreilles. Je ne les ai même pas entendu arriver, ni se garer. Bordel, mais ils foutent quoi ici ? Je lève mon bassin d'un coup et ma rhabille en quatrième vitesse avant de me lever prestement pour aller dehors. Pourquoi est-ce que tout le groupe vient juste de débarquer chez moi ?

Je crois vaguement entendre Ambrose tomber dans l'eau.

— Les... gars, bafouillé-je en sentant mon visage rougir. Qu'est ce que vous faites ici ?

Magda me sourit gentiment.

— J'ai été un peu dure avec toi, je suis venue m'excuser et avec le groupe on vient pour t'aider à réviser. Je n'ai pas réussi à joindre Ambrose par contre, donc il faudra faire sans lui, désolée.

Elle me serre brièvement dans ses bras tandis que je serre la main au deux autres.

— En fait... hem... Ambrose est ici.

Je cherche mes mots, j'ai l'impression que tout ce que je dis paraît suspect. Les cuisses contractées et les mains nonchalamment croisées devant mon endroit stratégique, je n'en mène pas large. Je suis presque tétanisé. Mon cœur palpite plus fort qu'un tambour de guerre dans ma poitrine.

— Il est venu... pour m'aider à réviser... les morceaux. terminé-je finalement. Il fait trempette dans la piscine.

— Et toi aussi visiblement, fait Russ.

— Ça bosse dur, hein, raille Ilyâs en croisant les bras sur son large torse.

Je me contente d'ouvrir et de fermer la bouche comme un idiot avant de simplement les inviter à l'intérieur.

— Entrez et montez directement, je vous rejoins, je récupère juste quelques bouteilles de champagne.

— Yes ! s'exclament Russ et Ilyâs en même temps avant de foncer sous la véranda.

Ils saluent le jeune homme qui est tête basse dans l'eau et montent les escaliers quatre à quatre. Sans remarquer sa mine étrange, bien pâle et terne malgré son teint hâlé.

Pretty boysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant