Seul, perdu et anxieux

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Toute la tension est retombée. Julien est allongé aux côtés d'Alexandre, la fraicheur du matin étant compensée par les rayons du soleil venant taper sur sa peau.

« On est bien, là, lâche Julien.

- Oui. Je suis content que t'ailles mieux.

- Ca m'embête vraiment que t'aies eu à voir ça.

- T'inquiète pas pour ça, je t'ai dit. Je suis ton ami. Ca veut dire partager les meilleurs comme les pires moments de ta vie.

- Mouais. Mais quand même. Je suis pas souvent comme ça. Ca m'arrive presque jamais, je te jure. C'est juste, des fois... J'explose...

- T'inquiète, je comprends. Mais si tu veux mon avis, tu devrais pas tout garder pour toi comme ça. Ca t'éviterait peut-être d'exploser.

- J'ai toujours tout gardé pour moi.

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai jamais eu quelqu'un à qui en parler.

- Eh bah maintenant, tu m'as moi.

- Oui, je sais, et j'essaye de parler un peu plus. Mais ça fait des années que j'ai appris à être seul. On change pas des habitudes comme ça, malheureusement.

- Bien sûr. Mais je suis là. Pense-y.

- Merci.

- C'est normal, Juju.

- Non, tu comprends pas, vraiment merci. Pour tout ce que t'as fait pour moi depuis qu'on se connaît. C'est énorme. Je le dis pas souvent, parce que je sais pas vraiment comment m'y prendre, mais t'es quelqu'un d'incroyable.

- Toi aussi, tu es incroyable. Tu vas me contredire je sais, mais je maintiens. Et je te l'ai déjà dit. T'es extraordinaire. T'es une personne avec tellement de qualités, c'est jusque que tu les laisses s'ensevelir sous ton manque d'assurance et de confiance en toi. Mais je te jure, t'es quelqu'un de génial.

- Si tu le dis. J'imagine que ça sert à rien que je te dise que je te crois pas ?

- En effet. Et j'en suis convaincu, pas la peine d'essayer de me démontrer le contraire non plus.

- Bon, d'accord.

- IL A DIT D'ACCORD, IL A DIT D'ACCORD !!! Miracle.

- Ouais, ouais. En attendant, je suis quand même dans la merde. Si je rentre chez moi, ma mère va m'engueuler pour m'être barré, ça va m'énerver et je vais l'engueuler aussi, du coup elle va encore plus m'engueuler, et ça va encore exploser. J'ai pas envie de ça. Je veux pas rentrer chez moi...

- Tu peux rester dehors toute la journée déjà, et moi de toute façon j'ai rien à faire, donc tu peux rester avec moi. On improvise quelque-chose. On peut par exemple aller acheter à manger dans un magasin, si t'as pas d'argent je te paye, et on revient manger ici. Et ce soir, bah... On verra ce soir. On improvisera. »

Julien sourit à cette pensée. Il ne sait pas de quoi va être faite cette journée, mais le fait de la passer avec Alexandre suffit déjà à lui rendre un petit sourire sur le visage. C'est clairement la seule chose dont il a besoin, actuellement. Même s'il a mis un sacré bordel dans son cerveau ces derniers jours, et qu'il lui en veut un peu pour ça, sa présence le réconforte énormément. Parce que quand Alexandre est là, il n'est plus tout seul. C'est incroyable le pouvoir que sa présence lui donne. Il se sent toujours un peu moins faible, quand il est à ses côtés.

« Viens, on bouge, lance Alexandre.

- Ok, pour aller où ?

- J'en sais rien. On improvise, on a dit. En plus j'ai même pas pris mon skate, donc ça sert à rien de rester ici.