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neuf

-Aujourd'hui, ça va mieux. Je ne suis plus amoureuse d'elle, et c'est peut-être bizarre, mais ça m'a pris du temps. J'ai continué à être amoureuse d'une personne morte pendant des mois. J'étais en colère contre moi-même et j'ai essayé de trouver une autre personne à aimer comme si c'était la solution. Je préférais les filles, avant, mais depuis que Lilith est morte, j'y arrive plus. Aucune fille n'arrive à m'intéresser, comme si son décès m'avait rendu hétéro. Je suis plus amoureuse d'elle mais je tiens toujours à elle et je voudrais qu'elle revienne. J'ai toujours pas tourné la page après cinq ans, je voudrais la revoir juste quelques minutes pour lui dire au revoir. C'est stupide.

-Non, c'est pas stupide. Elle aura toujours une place dans ton coeur, et c'est normal.

-Désolée. Ça devait être à propos de Violette et c'est devenu à propos de moi.

Samuel secoua la tête et se leva soudainement du banc. Rose fronça les sourcils et resta assise pendant plusieurs secondes avant de l'imiter, perdue. Samuel sourit une fois qu'elle était debout devant lui et ouvrit ses bras.

-T'inquiète, je vais bien, t'es pas obligé de...

-Rose.

Elle soupira et franchit le dernier pas qui les séparait, et Samuel referma ses bras sur elle, la serrant fort.

Ils restèrent comme ça pendant plusieurs minutes, ils ne savaient pas vraiment combien. Finalement, c'est Rose qui quitta ses bras, souriante.

-Merci pour tout Samuel.

-Merci à toi. Je pensais pas que j'avais autant besoin de rencontrer quelqu'un comme moi.

-Moi non plus, secoua-t-elle la tête.

Elle soupira.

-Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?

-On tourne enfin la page.

...

-Rose ?

Samuel fronça les sourcils en voyant que la jeune femme n'était plus dans le salon où il l'avait abandonné pour aller chercher des popcorns. Il s'approcha de la grande baie vitrée et la trouva dehors, appuyée sur la rambarde de son balcon-terrasse.

Elle se retourna en entendant ses pas, l'air émerveillé.

-C'est trop beau, chez toi.

-Merci, haussa-t-il les épaules. Je suis pas souvent ici, malheureusement.

-C'est vraiment un privilège de gens riches, d'avoir des maisons partout comme ça, soupira-t-elle, et Samuel rit.

Ils retournèrent à l'intérieur et s'installèrent sur le canapé.

-Qu'est-ce qu'on regarde, aujourd'hui ? demanda Samuel.

C'était lui qui avait choisi la dernière fois, et il voulait qu'ils se mettent d'accord, cette fois.

-Edward aux mains d'argent, proposa Rose, et Samuel acquiesça, surpris d'être aussi vite d'accord avec elle.

Au début, ni Rose, ni Samuel n'osèrent faire de commentaires ; au but d'une dizaine de minutes, la jeune femme décida de commencer à commenter. Après tout, ce n'était pas si différent de quand ils regardaient un film à distance. C'était même mieux parce qu'ils pouvaient voir les expressions du visage et les réactions de l'autre en général.

Et ça, c'était nouveau.