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douze

Le lendemain, Samuel retrouva Rose devant le cimetière. Mais il n'alla pas rendre visite à Violette ; il invita Rose à monter dans la voiture et il commença à conduire.

-Où est-ce qu'on va ?

-Se promener, répondit Samuel, et Rose hocha la tête.

-D'accord.

-Ah ouais ? Pas plus de questions ? rit-il, surpris, et Rose sourit.

-Je suis pas particulièrement curieuse.

-Mais tu vis ici, t'as pas peur que je t'emmène à un endroit où t'as déjà été mille fois ?

Rose haussa les épaules.

-Non. Ca sera différent, puisque je verrais l'endroit sous ton point de vue.

Samuel ne répondit pas tout de suite, réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. Parce que c'était très profond et qu'il n'avait jamais pensé à ça.

-Tu trouves ça bizarre, souffla Rose, et Samuel secoua la tête.

-Non, pas du tout. Je trouve ça génial, de voir les choses sous cet angle. C'est genre...un nouvel endroit à chaque fois que tu y vas avec une personne différente.

Rose acquiesça, souriante.

-Alors, où est-ce que tu veux aller ? lui demanda Samuel, et ça la toucha qu'il lui pose la question.

Ils se décidèrent finalement pour le vieux Lyon, et même si c'était définitivement une partie de Lyon qu'ils avaient visité ensemble maintes et maintes fois, ils virent tous les deux les lieux d'un autre œil. Ils choisirent tous les deux un endroit où ils n'avaient jamais mangé, et ils savaient tous les deux que cette journée aurait un goût d'ancienneté et de nouveauté en même temps ; c'était ça qui la rendait si particulière.

Ils finirent par retourner près du cimetière pour manger leur traditionnelle glace, et quand ils se séparèrent pour rentrer chacun de leur côté, Samuel se sentit seul.

Et ça faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé.

...

-Vous étiez obligé de venir ? Genre, vous pouviez pas envoyer un message ou appeler ?

-Tu nous aurais rien dit à distance, Corentin secoua la tête.

-Il a raison, Alexandre en rajouta une couche, et Samuel soupira.

-Oui, mais là vous vous êtes déplacés pour entendre une réponse décevante. Parce que même après avoir passé une journée avec elle, elle me plaît toujours pas.

Alexandre et Corentin s'échangèrent un regard.

-Mais elle est sympa ? demanda ce dernier. Enfin, en tant qu'amie, je parle.

-Ouais, bien sûr. On s'entend très bien. Mais c'est tout, Samuel haussa les épaules.

-Tu te sens coupable, accusa Alexandre, et le joueur blaugrana soupira. Sam, c'est pas grave, sérieux. C'est nous, avec Coco, on s'est emballés, mais en vrai, y'en a plein, des filles sur cette planète. Si c'est pas elle, ça sera une autre.

-Il a raison, le but c'est pas que tu pécho la première venue. Au moins, t'as gagné une amie.

Samuel acquiesça, perdu dans ses pensées. Ce n'était pas tant la culpabilité qui dominait, mais surtout la déception.

La déception de ne pas réussir à aimer quelqu'un aussi fort qu'il aimait Violette.