Les jeux dans la neige ont pris fin à partir du moment où les lèvres de Basile ont commencées à se teinter de bleu même s'il avait beau dire "Non, je n'ai pas froid" en claquant des dents. Quelque part, ça m'a fait penser à cette scène que je voyais souvent quand j'étais ado et que j'allais à la piscine : Il y a toujours ce gamin mort de froid, qui tremble comme une feuille, mais qui veut "faire un dernier tour de toboggan" alors que cela fait déjà cinq tours qu'il dit que c'est son "dernier". Basile est à peu près pareil.
Cléo nous a donc ramené tous les deux à la maison et sur le trajet retour, tandis que Basile se blottis dans mes bras, je l'entends dire :
- Cette après-midi je vais aller voir Jacqueline à l'hôpital. Je vous enverrais un message s'il y a du nouveau.
C'est vrai. Ma grand-mère. Ces derniers jours, non, ces dernières semaines, je l'ai totalement occultée. J'étais sur mon petit nuage, profitant de mon bonheur avec Basile et j'ai alors oublié ma grand-mère et son cancer. Comment ai-je pu ? Ce brut rappel innocent fait immédiatement disparaître mon sourire que j'avais jusqu'à lors et je me rends compte à quel point je suis un piètre petit-fils. C'est tout de même en partie pour elle si je suis revenu ici. Pour elle et pour Basile, mais...Mon dieu. Non. J'ai honte.
- Si tu veux Gabriel, on ira tous ensemble demain, d'accord ? me propose Cléo tandis que nos yeux se croisent dans le rétroviseur, tandis qu'elle devine très certainement ce à quoi je pense alors que les traits de mon visage s'assombrissent
- Merci.
Elle nous dépose dans la cour tandis que j'aide Basile à entrer dans la maison, ce dernier étant complètement recroquevillé sur lui-même. On dirait un petit animal sans défense, c'est mignon.
- Et dire que tu te foutais de ma gueule quand je te disais que j'avais acheté des chaussettes en pilou-pilou.
- Oh ça va, hein ! Si tu ne m'avais pas mis autant de neige dessus, je ne serais pas aussi frigorifié.
Ai-je profité du fait qu'il ne voit rien ? Oui, je l'admets. Mais c'était avec le concours de Cléo qui s'est lâchement cachée derrière Basile pour en faire son bouclier humain.
- Allez viens mon petit glaçon, on va te mettre au chaud. Déjà, enlève-moi ces couches que tu portes, on dirait un bonhomme Michelin.
- Aide-moi ! dit-il alors avec un demi sourire amusé teinté par ses intentions coquines qu'il ne prends même plus la peine de cacher.
Il lèvre les bras en l'air tandis que je commence à défaire les boutons et la fermeture éclair de son manteau. Je l'enlève le manteau, le pull, les manches longues et il ne nous reste plus que le tee-shirt.
- Au bas maintenant ! T'as pas enlevé tes chaussures en entrant.
- Y'a de la boue de partout, je parie. Tu vas devoir faire le ménage.
- T'as cru que j'allais nettoyer ta merde ? Tu vas m'aider, qu'est-ce que tu crois ? Je suis pas ta bonniche.
- Femme, nettoie ! dit-il en éclatant de rire
Femme ? Et puis quoi encore ?
En guise de rébellion, je lui attrape fermement la fesse droite de pleine main et me permets même une petite claque.
- Oh oui la fessée !
- Petit dévergondé ! On va aller calmer tes ardeurs sous la douche.
- La fessée ! La fessée ! La fessée !
- Mais arrête ! Allez viens. On a encore l'ascension des escaliers à faire et ça, c'est pas gagné.
Mais petit à petit, sans se presser, on arrive à l'étage et je guide donc Basile jusque dans la salle de bain dans laquelle il enlève son tee-shirt pendant que j'allume l'eau qui s'écoule brusquement.
![](https://img.wattpad.com/cover/181698031-288-k4015.jpg)
VOUS LISEZ
Voyage au centre de ton cœur (BxB) - Tome 2 (PAUSE)
RomanceAlors que Gabriel a tout quitté pour poursuivre ses rêves, ces derniers se sont envolés juste sous son nez. Ne sachant plus quoi faire de sa vie et ne pouvant plus suivre le chemin qui lui était destiné, il décide alors d'une idée : Faire du village...